Albert Hammond, Jr.
Como te Llama ?
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1- Bargain of a Century / 2- In my Room / 3- Lisa / 4- GfC / 5- The Boss Americana / 6- Rocket / 7- Victory at Monterey / 8- You wont be Fooled by This / 9- Spooky Couch / 10- Borrowed Time / 11- G Up / 12- Miss Myrtle / 13- Feed me Jack or How I Learned to Stop Worrying and Love Peter Sellers
Fort d’une première expérience solo éclatante, Albert Hammond, Jr. repousse les limites d’un premier album pop déjà abouti (Yours to Keeps) pour s’élever, en apesanteur, titiller les meilleurs songwritter de sa génération. Effacé l’impression sucré d’un Strokes en cavale, on ressent désormais le plaisir sain d’un mélomane cosmopolite qui navigue entre son ressent garage new-yorkais, ses aspirations afro et sa douce passion pour la pop léchée. Plus qu’une confirmation, une évolution. Plus qu’une révélation, une explosion. Flemmard derrière ses frisotis, Albert s’échappe, seul au monde, d’un avenir prédestiné, d’un quatrième album "strokesesque" surement raté et se jette, inconscient, dans un futur de dandy rockabily.
Il est de ce genre d’artiste qui, d’un simple riff, transforme une mélodie hagard en une inépuisable et majestueuse harmonie, comme Eels peut le faire ("You won’t be fooled by this", "Bargain of a century"). Il est de ce genre d’artiste à qui la simplicité va si bien, humble dans la composition, grand dans l’interprétation. Le clavier déphasé de Eskenazi se marrie dans la plus belle des torpeurs avec la guitare magique d’Albert dans un "Miss Myrtle" si jouissif. A l’image d’un Julian Casablancas dans First Impressions of Earth, il lâche enfin une voix retenue et timide. Un semblant de Beck ("Feed me Jack…"), des faussetés assumées et plus camouflées ("Rocket"). Sans déshériter sa formation d’origine, on retrouve le rock efficace et les guitares criantes du groupe new-yorkais ("In my room","The boss Americana").
Après plus d’un an et demi de tournée, Albert Hammond Jr. est ressortit grandit. Il s’installe, proche des étoiles, dans une pop aérienne, profonde et majestueuse ("Lisa","GfC"). Preuve clichée d’une maturité grandissante, "Spooky Couch" conquit nos cœurs divagants en 7 minutes d’un instrumental vaporeux dans sa retenue. Proche de l’univers afro voir ska des jeunots de Vampire Weekend , un brin d’exotisme vient illuminer un tableau déjà haut en couleurs ("G Up","Borrowed Time").
Como te llama permets ainsi à Albert Hammond,Jr. de gravir une nouvelle marche dans son ascension humble et discrète. Sans doute un des albums de cette année 2008. Espérons que la touffe d’Albert n’arrêtera pas de si tôt de nous éblouir de sa pop imparable.