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Critique d'album

Ange


A propos de ...


(00/00/1982 - Phillips - Rock Progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- Le moribond / 2- Les copains d'abord / 3- Tu te laisses aller / 4- Il est cinq heures, Paris s'éveille / 5- A jeun / 6- Le rouge et le noir / 7- Le bal des Laze
Note de 2.5/5
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Note de 2.0/5 pour cet album
"Quand Ange revendique la variété française pour le meilleur... mais aussi pour le pire."
Jules, le 26/08/2021
( mots)

Il est facile de conspuer un album lorsque depuis plus de trente ans la critique est quasi-unanime sur la prétendue nullité d'un opus. Le rôle du chroniqueur est alors d'en rajouter une couche. A Propos De... pourrait concourir pour le prix du pire album d'Ange si l'on en croit la littérature musicale à ce sujet.  Sans tenter une réhabilitation de cet album assez médiocre, il convient néanmoins de rabattre les cartes.


Les années 1980 constituent une décennie difficile pour le groupe belfortain. Qu'il s'agisse de son line-up qui ne tient pas en place, de son activité foisonnante qui mêle grands disques et opus décousus ou encore de l'ambiance globale synth-pop FM propre à cette période, Ange cherche à se renouveler.


C'est ainsi qu'en 1982 parait A Propos De..., un album de reprises de chansons de variété française. Le groupe a toujours été inspiré par la variétoche, et plus particulièrement par Jacques Brel dont l'interprétation fait écho à celle de Christian Décamps, hautement habitée et souvent théâtrale. Le Grand Jacques qui, rappelons-le, avait été mis à l'honneur en 1973 par le groupe qui reprenait "Ces Gens-Là" de la façon la plus remarquable et grandiose qui soit.


Dans cet album, il n'est pas seulement question de Jacques Brel. Certes, ce monument est repris par deux fois ("A Jeun" et "Le Moribond"), mais il cohabite aussi aux côtés de Georges Brassens, Charles Aznavour, Michel Polnareff, Jacques Dutronc et Claude Nougaro. Sept titres donc, en forme d'hommage à ces artistes admirés par le groupe, ou, à tout le moins, par son leader. 


A mon sens, la critique de cet album, si elle se veut honnête, ne peut consister en une appréciation des morceaux en les comparant à leurs versions d'origine. C'est tout le sens d'une reprise ! Faire sienne une chanson qui n'est pas la notre pour qu'elle renaisse sous une autre forme, propre à l'interprète qui, courageusement, ose s'attaquer à un morceau "intouchable". 


Alors, qu'on se le dise, ce n'est quand même pas du grand Ange. Sur l'ensemble de l'album, on sait, on sent qu'il a été enregistré en 1982. Les boites à rythmes remplacent souvent la batterie, les synthés sont omniprésents et les arrangements sont très "FMisants". "Le Moribond", reprise de Brel, en est le parfait exemple. Le texte est très bien interprété mais la musique se veut pompeuse, surchargée de claviers patauds et embuée de "Poom-poom tchak". 


Deux titres sont passables et plutôt sympathiques ; la reprise de Nougaro "Le Rouge Et Le Noir" qui, malgré les mêmes reproches que ceux évoqué ci-dessus, s'en sort et dégage un swing-rock agréable. "A Jeun", autre reprise de Brel, se mue en un blues assez basique, sans fulgurance, mais qui colle bien aux paroles finalement.


On passera vite sur "Les Copains D'Abord" et "Tu Te Laisses Aller" respectivement de Brassens et Aznavour. C'est assez mauvais. Elles ont le même défaut : un rythme qui, se voulant entraînant et entêtant, est trop simpliste, lourdingue et plombé par des synthés dont on ne sait s'ils ont été enregistrés pour passer en discothèque ou en fête foraine dans les auto-tamponneuses. Et, sur ce coup-là, les solos de guitare ne rattrapent rien.


Après, soyons honnêtes ! N'avons-nous pas tous des plaisirs coupables ? Et ces plaisirs coupables ne sont-ils pas surreprésentés dans les années 80 ? Et bien je dois avouer qu' "Il Est Cinq Heures Paris S'éveille" recueille mes grâces. Le rythme est entêtant, juste ce qu'il faut, la guitare rythmique du couplet est parfaitement placée, le changement de tonalité qui suit chaque refrain et qui laisse une courte place à la guitare solo est très bien exécuté. Bon, par contre, ce "Il est cinq heures" en vocoder est assez risible et ridicule. 


Non, je n'ai pas oublié. Je n'ai pas oublié de mentionner cette reprise qui sauve l'album, "Le Bal des Laze" de Michel Polnareff. Sommet de l'opus, pièce progressive exemplaire, interprétation magistrale... les qualificatifs manquent. La première partie instrumentale est parfaitement à propos sur cette reprise et s'intègre idéalement à l'ambiance de l'originale, assez progressive en fin de compte. Et en plus, on nous conte une histoire quasi-médiévale, de quoi ravir les puristes. Plus tard en concert, ce morceau sera brillamment interprété par Tristan Décamps, le fils du patriarche.


Ne brûlons pas A Propos De... trop vite, s'il n'est pas un bon album et qu'il déçoit, il n'est que le témoignage d'un groupe qui, maladroit sans doute, se cherchant, a souhaité faire un clin d'œil à ses inspirateurs. Une parenthèse malheureuse mais pas catastrophique, un écart mais pas une sortie de route, Ange n'a pas livré le pire et est encore capable du meilleur. 

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