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Critique d'album

Black Mountain


IV


(01/04/2016 - Jagjaguwar - Rock Psychédélique - Genre : Rock)
Produit par Randall Dunn

1- Mothers of The Sun / 2- Florian Saucer Attack / 3- Defector / 4- You Can Dream / 5- Constellations / 6- Line Them All Up / 7- Cemetery Breeding / 8- (Over & Over) The Chain / 9- Crucify Me / 10- Space To Bakersfield
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Plus psyché qu'heavy, plus floydien que sabbathien, et pourtant, que la montagne (noire) est belle."
Nicolas, le 07/04/2016
( mots)

Six ans se sont presque écoulés depuis la sortie d’un Wilderness Heart qui en avait laissé plus d’un sur la touche. Non pas que les membres de Black Mountain fussent restés inactifs puisque, outre quelques inédits composés pour la B.O. du film de surf Year Zero (cf ici pour les curieux), Stephen McBean avait livré une jolie suite à la discographie de Pink Mountaintops avec Get Back en 2014, tandis qu’Amber Webber et Joshua Wells avaient accouché d’un très beau troisième album pour Lightning Dust, Fantasy, en 2013. Malgré tout, l’accueil critique gentiment réservé adressé au disque à la tête de requin a certainement contribué à cette longue remise en question des canadiens. Et alors que la réédition de leur éponyme, l’an passé, était célébrée en grande pompe et sonnait le retour sur scène de la Montagne Noire, le groupe était fin prêt à remettre une nouvelle fois sa couronne de révélation heavy psych en jeu. Autant dire que huit ans après l’exceptionnel In The Future, la révélation vient enfin de se métamorphoser en confirmation.


Ce n’est pas tant que Wilderness Heart soit mauvais, loin de là, mais ce disque axait l’écriture de Black Mountain sur l’un de ses versants les moins aventureux, renonçant à ses longues pièces alambiquées pour flatter un plaisir auditif plus direct, et surtout bousculant le quintette au désavantage de son duo le plus space-rock, Amber Webber et Jeremy Schmidt se voyant quasiment contraints de faire de la figuration. Autant dire que l’équation a depuis été rééquilibrée (cf Year Zero, promesse de bien jolies choses), mais restait encore à confirmer les forces en présence au gré de compositions valables. Or ne prenons pas de détours : on sait qu’il est toujours difficile de survivre à une pierre angulaire telle qu’In The Future. Wilderness Heart avait pris le parti d’un contre-pied complet, sans vraiment convaincre. IV, pour sa part, renoue avec la formule magique du n°2, mais plutôt que d’en livrer un ersatz immersif et cohérent, Black Mountain a pris le parti de la diversité, proposant un disque certes touffu et consistant, mais aussi un opus éclaté, brassant les influences et les atmosphères, ratissant large mais parvenant malgré tout à fédérer l’ensemble sur le socle le plus solide qui soit : le songwriting. Autant dire qu’avec un titre d’album comme ça, clin d’oeil on ne peut plus appuyé au mythique Four Symbols de Led Zeppelin, mieux vaut qu’il y ait du répondant.


Révélés en avant-première, les deux morceaux introductifs donnent déjà la température d’un disque difficile à catégoriser, “Mothers of the Sun” recréant les allant mystico-sabbatho-floydiens d’un “Stormy High” bourré de résine canabinoïde tandis que l’acidulé et punchy “Florian Saucer Attack”, avec son riff bulldozer, ses synthés fluorescents et son clip azimuté, renoue avec la force de pénétration d’un “Wilderness Heart” loufoque et grisant. Si l’on peine initialement à comprendre où le groupe veut en venir, on finit par lâcher prise et par se laisser bringuebaler d’une ambiance à l’autre, de claviers rétro-futuristes mêlés de pédales d’effets liquides (“Defector”) à des beats synthétiques triturant un fuzz gras et saisissant (“You Can Dream”). Et contre toute attente, ça marche. Loin de la transe presque non stop d’In The Future, IV bouscule, réveille ou apaise, au détour d’un riff monobloc érigé comme soubassement à la voix de pythie de la troublante Webber (“Constellations”) ou d’une atmosphère folk délicatement religieuse (“Line Them All Up”).


Et c’est alors que l’on croit avoir cerné ce disque au rythme de l’impeccable hymne pop “Cemetery Breeding”, rappelant finalement le côté brut, joueur et direct de la montagne noire première, que l’équipe canadienne choisit de nous emporter dans un tout autre voyage tandis que Jeremy Schmidt fait revivre les synthétiseurs du défunt Rick Wright, emportant son monde dans une épopée béate de laquelle vient nous extraire une Stratocaster épique servant de tremplin au chant dual, suppliciant, du duo McBean - Webber. Un chant qui se fait plus aérien, iridescent, sur la folk sereine de “Crucified”, introduisant là encore une digression floydienne entêtante où la guitare de Gilmour se verrait affirmée à grand renforts de wah-wah (“Space to Bakersfield”).


Point d’orgue d’un disque fort, puisant ses racines dans le passé 70’s mais restituant ses influences de façon pleinement moderne, prégnante et magnétique. Si ce IV n’égale pas l’évangile de Led Zeppelin ni même l’épopée d’In The Future, il ajoute une superbe pierre à l’édifice discographique de Black Mountain, groupe que l’on ne peut plus désormais que qualifier d’essentiel, quel que soit le genre musical auquel il semble se rattacher. Et si les couleurs stoner et/ou sabbathienne s’effacent (plus ou moins) face à des trips psychés et/ou floydiens, nul doute que le mariage de toutes ces tendances pourra encore se décliner sous bien des nuances à l’avenir. Quant à ceux qui se morfondent sur le manque de consistance du rock contemporain face aux séides du passé, sachez que la Montagne Noire n’a pas à rougir de ses illustres prédécesseurs et mentors. Que les grincheux goûtent donc à ce IV, qu’ils se délectent de sa profondeur d’écoute et de sa longévité, et on en reparlera. Sans conteste l’un des grands disques de cette année 2016, déjà.


À écouter : "Mothers of the Sun", "Florian Saucer Attack", "Line Them All Up", "Crucified", "Space Tp Bakersfield". Tout le disque, en fait.

Commentaires
patroc, le 11/04/2016 à 20:35
Bof. Certains morceaux rappellent les Floyd, bien sûr. Un autre Arcade Fire. Un autre The twilight sad (dont je recommande l'énorme "nobody wants to be here.." de 2014). Bref, rien de neuf ni d'exceptionnel. Agréable à l'écoute mais sans mystère ni passion..