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Critique d'album

Black Stone Cherry


Kentucky


(01/04/2016 - Mascot Label Group - Southern Rock - Genre : Rock)
Produit par Black Stone Cherry

1- The Way Of The Future / 2- In Our Dreams / 3- Shakin' My Cage / 4- Soul Machine / 5- Long Ride / 6- War / 7- Hangman / 8- Cheaper To Drink Alone / 9- Rescue Me / 10- Feelin' Fuzzy / 11- Darkest Secret / 12- Born To Die / 13- The Rambler / 14- I Am The Lion (Bonus Track) / 15- Evil (Bonus Track)
Note de 4/5
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Note de 1.5/5 pour cet album
"Maison à vendre"
Etienne, le 09/04/2016
( mots)

Il est de ces albums qu’on attend de pied ferme depuis belle lurette et autant vous le dire tout de suite, Kentucky en fait partie. Si Black Stone Cherry avait marqué les esprits en 2006 avec un affolant premier album, le groupe américain s’était depuis perdu dans les méandres d’un hard rock FM pompeux, sirupeux, ponctué sporadiquement de quelques coups d’éclat ("Change", "Blind Man" ou encore "Fiesta Del Fuego"), mais sans jamais retrouver la fougue innocente et percutante de ses débuts. Conscients de son égarement dommageable, les quatre musiciens font marche arrière et décident de retrouver le studio de leurs premiers pas de rockers chez eux dans le Kentucky.


Ce retour aux sources de leur rock sudiste brut et endiablé laissait entrevoir à nouveau la route du succès critique pour Black Stone Cherry. Libéré de ses engagements avec la maison Roadrunner, le groupe annonce à tout-va un album magistral, abouti et par-dessus tout totalement authentique. Alors quoi ? Les trois dernières galettes ne sont donc à considérer que comme une piètre mascarade orchestrée sur fond de rentabilité par un label aux abois ? C’est en tout cas ce que Robertson fait entendre au travers de plusieurs interviews promotionnelles ou il égratigne largement l’image de la major hollandaise, fustigeant des choix de titres bancals et des directions musicales imposées sans réelle concertation. Pauvre petit Chris. Il est toujours un peu facile de cracher dans la soupe alors que l’aura internationale de la maison de disque hollandaise a permis au quatuor de se produire dans les plus grandes salles européennes (02 Arena en 2014 notamment) et de tourner avec des groupes majeurs de la scène rock/metal (Alter Bridge, Black Label Society, Def Leppard). Et est-il capable de faire réellement mieux sans eux ? Rien n’est moins sûr.


Autant l’annoncer sans détour: Kentucky est le pire album de Black Stone Cherry. Un échec total doublé d’une suffisance indigeste qui ose se présenter à nous comme un renouveau. Il n’est rien de plus que la confirmation que Black Stone Cherry ne fera jamais mieux que son premier album, coup d’éclat éphémère comme il y en a tant eu. Point barre. Mais arrêtons de regarder dans le rétroviseur et concentrons-nous sur ce nouveau chemin - cette nouvelle impasse - qui s’offre à nous avec Kentucky. Lancé par un premier single grossier, "The Way Of The Future", titre pataud qui reprend difficilement les codes de ces prédécesseurs - gros riff, cassures rythmiques et refrains scandés en choeur, Kentucky marque par une patte sonore volontairement plus chargée un son plus ample et se voulant initialement plus chaleureux. Sauf qu’on frôle la dissonance voire le désaccord - musical - et la gêne est même palpable à mesure que l’ombre d’une architecture musicale claire s’évanouit dans une nature brouillonne et inhospitalière. Chacun a beau faire de son mieux, l’approximation est trop grande et le groupe sombre dans un récital de morceaux dépassés par la puissance imposée ("In Our Dreams", "Born To Die" ou "Cheaper To Drink Alone"). Les limites vocales de Chris Robertson se font sentir comme sur aucun autre disque du groupe (le refrain de "Born To Die" est particulièrement poussif) et au vu des concessions faites sur l’accordage et la tonalité générale particulièrement bas de Kentucky, c’est un signal plus qu’alarmant pour la pérennité de la formation. Si Kentucky était censé ouvrir une nouvelle route à Black Stone Cherry, voilà le groupe bel et bien embourbé au fin fond de la pampa.


Et il ne semble pas prêt d’en sortir à mesure que l’écoute de Kentucky s’affine. Les américains servent une infâme marmelade indolente ("Hangman", "Feelin’ Fuzzy") et surjouent complètement un côté pastoral qui ne leur sied absolument pas ("War"). Complètement à l’ouest, Black Stone Cherry va même jusqu’à ajouter des cuivres (toujours sur "War", décidément quel titre affreux) en dépit de toute cohérence artistique et pire, d’intérêt. Si "Soul Machine" reste la petite note acidulée piquante et agréable au milieu de cet océan d’amertume, les morceaux de Kentucky s’enchaînent linéairement, extraits de ce même moule infâme aux confins du mauvais goût guidé par un orgueil surdimensionné. A aucun instant l’album ne pique la curiosité par une réussite mélodique efficace - pourtant le credo du groupe depuis trois albums, un phrasé de guitare entêtant ou même une douceur sincère. Le morceau de clôture "The Rambler" joue pourtant la carte d’une fin de parcours poignante où les guitares se taisent et laissent place aux arpèges cotonneux de Ben Wells sur fond de blues mélancolique et torturé. Robertson a même avoué avoir fini l’enregistrement du titre en larmes. Pauvre biche… Le texte est effectivement un poil meilleur que ce à quoi le chanteur nous habitue - ce qui en soit est assez simple vu la qualité de ce dernier disque. Ecoutez "Long Ride" et son pathétique épistrophe "It wouldn’t be the same without you", les arrangements classiques sont téléphonés, le pont n’a aucun impact et Robertson prend un air déprimé complètement insupportable. Il aurait mieux valu boucler ce disque sur les deux titres bonus de l’édition deluxe, l’excellent "I Am The Lion", plus brut et au groove ravageur, et "Evil" qui voit John Fred Young se déchaîner sur sa caisse claire. Quel batteur au passage. Sur ces deux titres, Black Stone Cherry se libère et joue pour lui, pour le plaisir simple d’un moment de sauvagerie sonore emphatique. C’est la seule fois en quinze titres que vous l’entendrez.


L’ambiance du retour au bercail n’est absolument pas bénéfique à Black Stone Cherry tant Kentucky est consensuel dans son intention et raté dans son résultat. Un échec cuisant pour un groupe qui, dix ans après avoir explosé à la tête du monde du rock, n’est plus que l’ombre de lui-même. C'est également une déconvenue totale pour ce qui est le premier album auto-produit du groupe. A l’image de sa pochette délabrée, il ne reste de la "maison" du groupe qu’un amoncellement de planches, de clous et d’idées envolées. Trop complexe dans son traitement sonore, sans réelle direction artistique claire, Kentucky devait célébrer la renaissance de Black Stone Cherry. Il ne fait que l’enterrer. Mais voyons le bon côté des choses: le groupe est mort là où il est né, chez lui.


Chanson conseillée : "Soul Machine", le seul semblant d'âme du disque.

Commentaires
Erwan, le 09/04/2016 à 12:42
L'album est globalement pas bon c'est sûr, mais j'ai pas eu le même sentiment à l'écoute. J'ai senti un groupe qui se cherchait un peu, qui a tenté de retrouver une énergie et surtout de la violence et qui finalement a échoué (Shakin My Cage, avec un refrain vraiment lourd et finalement assez peu d'énergie). Par contre en plus de Soul Machine je sauverais Cheaper to Drink Alone qui groove bien, le refrain de Born to Die est sympa aussi, The Rambler est une ballade sympa et désolé mais l'expérimentation des cuivres sur War ça m'a plu ^^ ça c'est une vraie prise de risque. Et le refrain reprend le riff de Paradise City en plus.