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Critique d'album

Bongzilla


Amerijuanican


(03/10/2005 - Relapse Records - Sludge Metal - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Amerijuanican / 2- Kash Under Glass / 3- Tri-Pack Master / 4- Cutdown / 5- Weedy Woman / 6- Stonesphere / 7- Champagne & Reefer
Note de 5/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Doom doom, Rhhhââââââââgnagnagna, doom doom doom..."
Maxime, le 05/12/2005
( mots)

Dans une perspective darwinienne, les espèces animales comme végétales sont amenées à évoluer pour certaines, à dépérir pour d’autres. Cette survivance ou cette déchéance ne sont pas arbitrées par une loterie céleste mais par ce que Darwin nomme "la sélection naturelle". Cela ne veut pas dire que les êtres les plus forts ou supérieurs peuvent évoluer (interprétations racistes des thèses du scientifique) mais, et c’est différent, que seules les évolutions susceptibles d’apporter une amélioration ou une préservation des qualités de l’animal perdureront. Ainsi, il n’y a de monstruosité de la nature que si, sur le marché de la reproduction, cette anomalie entraînerait l’extinction de l’espèce. C’est pourquoi les girafes avec leur long cou ou les autruches avec leur corps disproportionné ont pu survivre et se maintenir malgré leur physique hors norme.

Le darwinisme, on peut l’appliquer à la musique. Ainsi, certains croisement génétiques hasardeux ont obtenu du succès, d’autres non. En fusionnant pour la première fois rap et rock dans le même morceau, Aerosmith et Run DMC créèrent une nouvelle espèce qui perdura car elle su conquérir le public. Elle a donc pu se développer, se ramifier (RATM, Red Hot Chili Peppers, Korn) et, finalement, exister. A l’inverse, un groupe comme Manau, mélangeant rap et musique celte obtint un bref et vif succès avant de sombrer dans l’oubli. Ce type de bizarrerie génétique ne semble donc pas apte à survire, c'est-à-dire être adopté par un public et pouvoir exister musicalement (faire des disques, des tournées). Après tout, le rock n’est que la bonne adaptation d’une musique sortie de son milieu naturel (le blues dans le contexte de la pauvreté et de la ségrégation des afro-américains) pour en intégrer un autre (la middle-class blanche).

Ces prolégomènes exposés, posons à présent nos microscopes sur une nouvelle avarie de la nature : Bongzilla. Son nom annonce déjà les rapprochements incongrus puisqu’il mêle la célébration de l’herbe qui fait rire avec la puissance de persuasion du colosse nippon. Prosaïquement, il s’agit d’un mélange entre des guitares doom (ou sludge) gutturales très lentes tirées de Black Sabbath avec une voix de mafiosi atteint d’un cancer de l’œsophage tout droit venu d’un Morbid Angel. La première écoute reste assez surprenante, consternante ou désopilante (chacun choisira en fonction de ses affinités musicales). Pourtant les Bongzilla ne sont pas des novices en la matière. Ils comptent déjà 5 albums à leur actif ainsi qu’une participation remarqué au festival Weedstock (sic).

On pourrait facilement se moquer de ce groupe, mais il faut savoir lui reconnaître ses qualités. Tout d’abord, cette horripilante voix a le goût de ne pas être trop présente, laissant toute sa place aux instrumentalistes. Avec quelques efforts, on peut en faire abstraction. Ensuite pour tout fan de Sludge metal, c'est-à-dire de riff épais moulinés au ralenti sur des tempos répétitifs (voir les maîtres du genre : Eyehategod, Grief, Iron Monkey...), c’est le bonheur total. Impossible de ne pas penser au grand Sabbath des "Hands Of Doom" et autres "Into The Void" à l’écoute de ces "Kash Under Glass" ou "Cutdown" crépusculaires et psychotiques à souhait. Pour peu qu’on se mette dans l’ambiance, bière dans la main droite et splif dans la gauche, l’épique "Stonesphere" produit son petit effet.

Ainsi, l’alliance Doom-Black Metal scellée par Bongzilla est promise à une existence, marginale et fragile, certes, mais certaine. Les amateurs du genre accueillent déjà cet album comme il le mérite, tandis qu’une majeure partie du monde civilisé s’en contrefout royalement. Du reste, les amateurs des excentricités de la nature savent désormais que ça existe.

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