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Critique d'album

Bruno Maman


Bruno maman


(10/05/2005 - AZ / Universal - Folk émouvant - Genre : Chanson / Folk)
Produit par

1- Trop lâche / 2- Voilà comment / 3- Dans tes yeux / 4- Le marchand de fleurs / 5- En laissant la route / 6- On marche ensemble / 7- Si c'est dieu qui veut çà / 8- De chez toi à chez moi / 9- Naïf / 10- Révolution de velours / 11- Sauve-moi / 12- Caïn sans Abel / 13- Aujourd'hui efface hier / 14- La Prière
Note de 3/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
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Nikko, le 17/04/2006
( mots)

Dès les premières notes de "Trop lâche", piste inaugurale d’un album accompli, Bruno Maman affranchit d’un timbre d’outre-tombe le faire-part de son retour. Cette voix fragile, proche de celle de Christophe, dont la si émouvante résurrection, Comme si la terre penchait, laissait aussi cette empreinte insaisissable des disques différents, ni parfaits ni historiques, simplement profonds et réflexifs. A se mirer dedans, on n’en ressort jamais indemne.

Ce troisième album est si personnel que l’artiste ne l’a pas nommé, ne nous laissant pas d’autre choix que de l’appeler par son nom. Quoi de plus évident, dès lors que chacun des morceaux qui l’ornent est une page de son journal intime, écrite par lui et tournée par nous, dont chaque écoute recèle son lot de trouvailles enchâssées. Un autoportrait sombre et désenchanté, où traits d’espoirs déçus, doutes existentiels et foi en l’avenir se mêlent en une belle et douloureuse introspection.

Il aura fallu huit ans à Bruno Maman pour trouver la force de faire ce bilan, pour voir renaître l’envie d’enregistrer. En 1993 et 1996, ses premières banderilles atteignent au cœur du plus petit nombre et son talent se perd dans les affres de son absence de rentabilité. On appelle ça succès d’estime, mais sans doute ne goûte-til pas l’euphémisme, ne retenant que l’échec. L’inspiration se perd dans les expérimentations, et le saltimbanque devient globe-trotter, s’arrêtant un moment à Londres pour s’essayer à l’électro (un album sous le nom de Dark Boys). Pour mieux revenir aux sources de son travail, riche de ses enseignements, mais chargé d’influences et pratiques si embringuées que Bruno n’y voit goutte. C’est Alain Goraguer qui le sauve, pour notre plus grand bonheur, de ses besoins de déstructuration.

Arrangeur et alter-ego de Vian, Gainsbourg, Ferrat, Moustaki ou Greco, Goraguer sait accoucher les esprits. Sa maïeutique redonne à Bruno Maman le goût des refrains, de la mélodie, de l’essence musicale. Traitement radical aux effets inespérés. La rentrée 2005 remet les pendules de Bruno à l’heure française. Patchwork délicieux, l’ovni obtenu croise les Caraïbes, l’Espagne et l’Algérie, en retire un son intime, qui habille d’instrumentations lancinantes et fiévreuses sa prose. Confession sans concession. Bruno Maman redonne à la chanson française ce qui lui fait cruellement défaut, un instinct profond, une démarche artistique qui naît sur la longueur, après macération et à maturité. A racler le fond de son être, Bruno Maman se protège de tout format, de tout succès précoce, se pare contre l’artificiel d’une armure de sincérité. Dans tes yeux, De chez toi à chez moi, pourquoi le monde ou Naïf, autant de concentrés d’essence musicale, qui atteignent leur but, notre cœur, sans détour inutile. C’est donc cela, la recette du bouleversement : enfanter sans tricher. Bruno maman a enfanté, dans la plus grande intégrité, un rejeton subtil, noir aux reflets d’or, qui lui ressemble comme son reflet.

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