
Burning Lady
Until The Walls Fall
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1- Another State of Mind / 2- Story Of My Scene / 3- One More For Tolerance / 4- Girls With Sunglasses / 5- Never Forget / 6- Oleti / 7- Screw Blast Blow / 8- El Verano de Rekalde / 9- Rehab / 10- Loose Women / 11- Back To Lausanne / 12- Living With The Walls / 13- Monday In The Sun / 14- Until The Walls Fall / 15- Wasted Time


Le street punk, cette version plus nerveuse du punk des débuts a, en une bonne trentaine d'année, généré autant de groupes que de poncifs. Difficile de dire combien, pour un Exploited, un Rancid ou un Street Dogs, de groupes de clones ont vu le jour dont l'existence semblait plus destinée à déverser des clichés à la pelle qu'à se concentrer sur un quelconque talent, qu'il soit musical ou autre.
Dans une scène française relativement foisonnante en la matière, les Nordistes de Burning Lady, formés en 2008, prennent pourtant le temps de tracer intelligemment leur route. Auteurs d'un premier EP trop discret (mais récemment ré-édité) en 2009, Wasted Time, les quatre Lillois ont multiplié les concerts, partageant l'affiche avec des artistes aussi variés que Civet, les Cockney Rejects, la Souris Déglinguée, The Vibrators, Lofofora ou Mass Hysteria pour ne citer qu'eux. Des affiches à leur image, celle d'un groupe assez ouvert que pour intégrer dans ses compositions des influences autrement moins téléphonées que les susdits clones.
Until The Walls Fall, outre son titre qui semble parfaitement synthétiser le mantra du groupe, est donc le premier album à proprement parler de Burning Lady. Soit quinze titres, mêlant allégrement street punk, rock'n'roll, garage, reggae, voire même folk. Un mélange aussi féroce qu'étonnament équilibré, qui devraient conquérir sans problèmes les amateurs de punk américain à haut tempo (Rancid, Distillers, Deadline et autre Tiger Army).
Un chant féminin en anglais, toujours furibard et énergétique en diable, une production relativement brute de décoffrage, des musiciens (une formation classique guitare/basse/batterie) au taquet, Until The Walls Fall a tout pour séduire et semble formaté pour s'écouter d'une traite uniquement. Difficile d'identifier l'un ou l'autre titre comme sortant réellement du lot, tant l'intégralité de ce brûlot punk aux textes socialement engagés n'existe que par l'emboîtement réussi entre les morceaux qui le composent.
Certes, les thématiques abordées dans les paroles du groupe restent typiques du genre, soit la litanie des problématiques en -isme (capitalisme, matérialisme, sexisme et racisme, par exemple), mais pourrait-on sincèrement jeter la pierre à un groupe qui se veut réellement engagé? Non! Until The Walls Fall s'écoute sans arrière-pensée et surtout pour ce qu'il est: un album simplement mature et varié.
Un premier opus qui devrait donc confirmer Burning Lady au sein des premiers rôles du genre en France, aux côtés sans doute de The Decline et Street Poison. Avec, en guise de valeur ajoutée, un réel potentiel à séduire des auditeurs qui ne seraient pas d'emblée tournés vers ce genre de musique.