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Critique d'album

Caravan


Caravan


(00/10/1968 - Decca - Rock progressif / Ecole de Ca - Genre : Rock)
Produit par Tony Cox

1- Place Of My Own / 2- Ride / 3- Policeman / 4- Love Song With Flute / 5- Cecil Runs / 6- Magic Man / 7- Grandma's Lawn / 8- Where but for Caravan Would I
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"La Caravan(e) passe"
François, le 22/11/2022
( mots)

Même en exceptant les Wilde Flowers, qui n’ont guère produit d’album, et Delivery, trop éloigné des canons esthétiques de la scène, l’Ecole de Canterbury fait figure de pionnière dans l’histoire du rock progressif. Notez bien, on prend comme point de départ octobre 1969 et la sortie du premier opus de King Crimson, In the Court of the Crimson King, qui mérite cette place de fondateur par sa qualité et sa variété, installant les diverses orientations du genre encore embryonnaire. Mais du côté de Canterbury, Soft Machine avait fait paraître son premier album en 1968 et son second en septembre 1969, Caravan commence également sa discographie en 1968, quand Arzachel (pré-Egg) et Kevin Ayers ouvrent les hostilités en 1969 (un album éponyme pour le premier groupe, Joy of a Toy pour le second).


Certes, ces albums n’atteignent pas la qualité de l’opus initial de King Crimson et demeurent exploratoires quand le Roi Pourpre s’affirmait dans toute sa splendeur dès son premier essai. Mais cette avance chronologique mérite d’être soulignée.


Suivant de près Soft Machine qui prêta son matériel pour aider un groupe dans le besoin, Caravan est la seconde branche issue de la racine Wilde Flowers, celle qui rassemble Richard et David Sinclair, Pye Hastings ainsi que Richard Coughlan, des musiciens iconiques du monde canterburyen. Si par la suite Caravan incarnera une branche plus progressive de la scène (avec notamment In the Land of Grey and Pink), quand Soft Machine s’affirmera comme un canal jazzy, la formation partage la même ambition que la "machine molle" sur son premier opus : produire une pop typiquement britannique qui soit en même temps expérimentale et libérée de toute entrave.


Ainsi, le très pop "Place of My Own", peut-être un peu trop léger sur son refrain, comporte d’excellents passages folk mélancoliques, quand la rythmique et le très bon solo de flute (interprété par Jimmy Hastings) de "Love Song With Flute" offrent une coloration jazzy au titre. Il y a un petit côté Procol Harum ou Moody Blues sur les "Magic Man" et "Grandma’s Lawn", une veine proto-progressive (quoiqu’on pense de cette malheureuse expression téléologique) qui n’est pas si étonnante que ça étant donné les ambitions communes de ces groupes ; du reste, "Policeman" s’avère plutôt conventionnel – (même si l’interprétation est très caravanesque).


Les racines du rock progressif sont également à chercher dans les élucubrations psychédéliques. Un chemin que l'on suit en passant de "Ride", orientalisant et psyché (quoique plus jazzy sur le solo de claviers), au long (neuf minutes) "Where But for a Caravan Would I Be", toujours très 1960’s (et également psyché), un peu boite-à-musique dans ses sonorités, et plus élaboré dans son deuxième mouvement instrumental au rythme lourd et soutenu. Les claviers s’y dévoilent enfin à travers des effluves sonores très canterburyennes, et ce pour le meilleur : de très bons passages sont à souligner dans ce titre. Il reste le baroque et complétement décalé "Cecil Rons", parfois expérimental et bruitiste, témoigne du laboratoire esthétique qu’est appelée à devenir l’Ecole de Canterbury.


A l’écoute de Caravan, il n’y a rien à attendre de plus que le résultat d’un premier album. La dimension pop est encore dominante, les prises de liberté sont réelles mais encore timorées, et Caravan doit encore s’émanciper afin de développer son potentiel. Il n’en reste pas moins un album sympathique dans le genre, objet d’une époque où tout était en train de se jouer … Et Caravan compte bien être de la partie.


A écouter : "Place of My Own", "Cecil Rons", "Where But for a Caravan Would I Be"

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