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Critique d'album

Crystal Castles


Crystal Castles


(24/05/2010 - Polydor - Electro - Genre : Autres)
Produit par

1- Fainting Spells / 2- Celestica / 3- Doe Deer / 4- Baptism / 5- Year of Silence / 6- Empathy / 7- Suffocation / 8- Violent Dreams / 9- Vietnam / 10- Birds / 11- Pap Smear / 12- Not in Love / 13- Intimate / 14- I am made of Chalk
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Le buzz de Crystal Castles est-il justifié ? Malheureusement, oui."
Laura, le 25/05/2010
( mots)

Les Crystal Castles sont détestables. Ils ne sourient jamais sur les photos, ont un look d'une autre époque, font sautiller tous les jeunes branchés à mèche rien qu'en apparaîssant sur une scène, et ne donnent pas de nom à leurs albums. Bref, ils sont au sommet de l'empire du hype. Encore un buzz tout droit déniché sur Myspace, encore de l'électro expérimentale incompréhensible. On voudrait les boycotter, ne pas les comprendre, et regarder cette foule massée devant une Alice Glass transpirante en se disant que ça passera, que c'est juste un effet de mode. 

Pour concrétiser ce juste projet, on glisse ce nouveau CD (volé à un pote tout aussi hype, probablement) dans notre platine, et on écoute les premières notes de "Doe Deer". Et là, victoire ! La piste, déchiquetée, saturée de sons électro fracturés et agrémentée d'un cri instable, est quasiment inécoutable. Nous avions raison, Crystal Castles n'est certainement qu'un leurre pour une population qui veut se qualifier underground en écoutant quelque chose qui flirte avec tout sauf avec notre idée académique de la musique. Et puis, finalement... en laissant tourner l'album, Alice et Ethan nous rattrapent par le col, nous balancent dans notre fauteuil, et à la fin de l'écoute, on se retrouve à demander pardon et à ajouter Crystal Castles dans nos amis Facebook. 

Car finalement, contrairement aux apparences, le son de Crystal Castles est bien plus humain que celui de beaucoup d'autres groupes électro, malgré ses airs d'expérimentations aussi réussies que lorsqu'enfants nous frappions sur un vieux synthétiseur avec passion. Il suffit de donner une chance à "Baptism" pour le comprendre. Une ligne électro un peu éraflée, une autre vive et piquante, et la voix torturée, un peu incompréhensible et hurlante d'Alice, sont réunies pour nous propulser avec force dans un autre monde, où tout est plus sombre mais plus intense aussi. C'est peut-être véritablement notre baptême d’ouverture à de nouveaux horizons musicaux. Les autres pistes sur l'album séduisent de la même façon, et possèdent à la fois une force et une noirceur comparable, telle "Empathy", plus reposée et reposante, la très spatiale et attirante "Suffocation", ou "Pap Smear", sur laquelle réapparaissent des sons dignes des plus vieilles éditions de Tetris, mais qui sont propres à Crystal Castles. "Vietnam", avec sa voix tantôt pure, tantôt robotisée, transpire également une émotion contenue, et prouve qu'il n'y a pas que les ballades folk qui peuvent émouvoir. Au contraire, la chanson semble refléter le mal-être d'aujourd'hui, urbain, gris et noyé dans la modernité. Cependant, tout n'est pas aussi simple chez Crystal Castles, et même si maintenant, à l'opposé, on voudrait croire que tout est beau, il reste une part de mystère et de difficilement approchable chez ce duo canadien. On est à la frontière du supportable, avec l'étrange et répétitif "Year of Silence", qui utilise des samples de Sigur Ros sur une ligne un peu plate. Le tout est assez hypnotique et valse entre le franchement chouette et le vraiment barbant. Avec "Do Deer", justement, la frontière est dépassée, et même en se forçant, il semblerait clairement que le plaisir soit sacrifié sur l'autel de l'expérimental. Mais tant pis, le reste de l'album vaut bien qu'on reste perplexe ou déboussolé sur quelques titres. 

Beaucoup l'avaient compris avec le premier album, et ce deuxième opus le confirme : le buzz de Crystal Castles est décidément totalement justifié. Alice, avec ses accents touchants et dépressifs, et son camarade Ethan, derrière leurs airs hautains, nous communiquent une réelle énergie, à la fois sombre et violente, mais d'une violence bien différente de celle de groupes comme Hadouken! ou Justice, car celle de Crystal Castles semble n'avoir pour seul objectif que de mieux sombrer et de nous attirer avec eux, dans un déchaînement franc et passionné.

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