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Critique d'album

Discipline


Unfolded Like Staircase


(01/01/1997 - - - Genre : Autres)
Produit par

1- Canto IV (Limbo) / 2- Crutches / 3- Into the Dream / 4- Before the Storm, Part 1 / 5- Before the Storm, Part 2
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Un grand disque de rock progressif des années 1970, égaré au milieu des années 1990"
Quentin, le 30/07/2024
( mots)

C'est un vibrant hommage à l'album de King Crimson que rend Matthew Parmenter, chanteur, claviériste et compositeur du groupe Discipline, s'illustrant en 1997 sur la scène progressive avec un second album intitulé Unfolded Like Staircase. Fondé à Détroit 10 ans plus tôt, le groupe développe une musique fortement influencée par les pontes du rock progressif des années 1970 et empreinte d'une grande théâtralité. Parmenter était notamment réputé pour ses prestations scéniques spectaculaires, élaborant des costumes pour chaque titre à la manière de Peter Gabriel ou de Fish et pratiquant même le mime.


Une chose est sûre, Unfolded Like Staircase est tout sauf un album facile à appréhender et nécessite une attention et une concentration soutenues pour en déceler toute la richesse. Seul aux commandes, sans label pour leur imposer une direction artistique (le groupe a toujours souhaité rester indépendant), Parmenter a vu les choses en grand, avec 4 des 5 morceaux de plus de 15 minutes où se croisent les influences de King Crimson, Genesis mais surtout Van Der Graaf Generator. Sur cet album, l'intime côtoie l'épique pour aborder des thèmes contemporains comme la lutte pour le pouvoir et la difficile communication entre les êtres humains, entre espoir, réflexion et amertume. La manière dont Parmenter pose sa voix tourmentée et son sens de la narration rappellent de ce point de vue très fortement Peter Hammill. Outre son chant habité, Parmenter officie au piano et à l'orgue ainsi qu'au violon et au saxophone et comble à merveille l'ensemble de ces postes, bien aidé par la solidité de la section rythmique de Paul Dzendzel et Matthew Kennedy, de quoi garantir à l'auditeur friand de digressions instrumentales une myriade de détails et de développements au sein de longues pièces audacieuses et exigeantes.


Les saccades rythmiques de l'ouverture "Canto IV (Limbo)", titre le plus emblématique du groupe prenant pour thème l'enfer de Dante, ouvrent le bal des nombreux soubresauts qui parsèment l'album, jonglant entre passages tendus et agressifs et plages plus harmonieuses et sensibles. On ne compte plus le nombre de motifs mélodiques mémorables qui s’enchaînent dans un dialogue instrumental virevoltant avant des montées en puissance et des chorus stupéfiants. On mettra en évidence le jeu de Preston Bouda qui est en tout point renversant, accompagnant chaque changement d'ambiance avec un doigté remarquable de feeling, aussi bien dans les arpèges clairs et délicats que les riffs emplis de hargne. Le titre "Clutches", d'une nature également complexe et changeante, offre des passages très mélodieux à la guitare acoustique, au mellotron et au piano entrecoupés de saillies électriques, ainsi qu'un final qui renoue avec cette forme d'épouvante sombre et grandiose qui caractérise le son du groupe.


Pièce maîtresse située au cœur de l'album et dotée d'une grande densité qui la rend difficile à suivre, "Into The Dream" constitue une expérience musicale qui s'étire sur plus de 22 minutes, conjuguant avec brio l'ensemble des éléments déjà évoqués. Difficile de décrire la juxtaposition de motifs et la succession de plans instrumentaux sans entrer dans une description indigeste du titre minute par minute. Sans véritable temps mort, le morceau déroule ses montées symphoniques, ses entrecroisements de lignes folles de claviers et de guitares avant un final épique marqué par la majesté des nappes de mellotron et de cordes qui lui confèrent un côté très crimsonien.


Prenant la suite de ce plat de résistance imposant, "Before The Storm" s'avère plus apaisé et délicat avec ses accords de piano et donne à entendre la face plus lumineuse du chant de Matthew Parmenter, d'abord doublé par la rondeur de la basse avant une belle digression conduite par la guitare et le saxophone. Le deuxième volet du morceau est marqué par l'utilisation intensive du mellotron qui évoque les descendants du roi pourpre, en particulier Anekdoten avec lesquels le groupe a partagé l'affiche quelques années auparavant. L'atmosphère lourde et menaçante du titre symbolisée par un piano martial sur lequel vient s'écorcher le chant halluciné de Parmenter laisse la place à une seconde partie de morceau plus aérienne et mélodieuse et à un superbe final tout en apaisement.


Voilà qui vient clore un disque d’exception influencé par les grands noms de la scène progressive des années 1970's mais proposant également un son qui lui est propre. Il faudra attendre 2011 pour voir le groupe publier un troisième album, suivi en 2017 de Captives of the Wine Dark Sea. De son côté Parmenter débutera une carrière solo discrète qui engendrera deux excellents albums : Astray en 2004 et surtout un captivant Horror Express en 2008, toujours gorgé de cette théâtralité ténébreuse évoquant Peter Hammill. En solo ou avec Discipline, Matthew Parmenter reste ainsi un grand nom du rock progressif contemporain que nous vous invitons vivement à redécouvrir... 

Commentaires
Djangonero, le 30/07/2024 à 21:14
L'album est ressorti remixé par Terry Brown, il y a 2-3 ans, il me semble. Perso, je préfère le mix original, plus "chaleureux". Sympathique chronique, quoi qu'il en soit.
FrancoisAR, le 30/07/2024 à 08:53
Dans les 90's, les US ont bien participé au renouveau prog', soit en y injectant une grosse dose de Metal, soit justement en jouant la carte du revival - Discipline, comme Glass Hammer et dans une moindre mesure Spock's Beard, en est un bel exemple. Merci pour la chro !