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Critique d'album

Indochine


La République des Météors


(09/03/2009 - Jive - rock français - Genre : Rock)
Produit par

1- Republika Meteor Ouverture / 2- Go Rimbaud Go ! / 3- Junior Song / 4- Little Dolls / 5- Le Grand Soir / 6- Un Ange A Ma Table / 7- La Lettre De Métal / 8- Le Lac / 9- Republika / 10- Play Boy / 11- L world / 12- Je T'Aime Tant / 13- Bye Bye Valentine / 14- Les Aubes Sont Mortes / 15- Union War / 16- Le Dernier Jour
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Quand Indochine fait l'amour ET la guerre, Sirkis n'évite pas l'auto-caricature."
Elise, le 20/03/2009
( mots)

Il y a quatre ans, la fille de Nicola Sirkis avait l'âge de se faire lire Alice au pays des merveilles par son rockeur de papa. L'histoire ne dit pas si elle a aimé, en revanche, on sait que cela inspira à l'éternel ado l'album Alice et June, version un peu trash et forcément sexuelle du conte de Lewis Carroll. Aujourd'hui, la gamine a grandi, mais pas son père, qui inspiré par le travail de Sophie Calle (Prenez soin de vous), l'a relié aux lettres qu'envoyaient les poilus à leur famille. Cela donne La République des Météors, un album sur la guerre, l'absence, la séparation, qui n'oublie pas pour autant le mal-être adolescent, le sexe et l'amour, parce qu'à 50 ans, on ne se refait pas.


Ce pseudo concept-album était attendu comme rarement un disque d'Indochine, la faute au succès des deux précédents, et à des anniversaires en série. Presque 30 ans que Sirkis en a 17 dans sa tête, une décennie tout juste depuis la mort de son frère Stéphane. Et si certains ont tenté de faire du people à cette occasion, la concordance de date a surtout profité à Nicola, qui depuis le creux des années 90 (l'époque de Wax et Dancetaria que les fans chérissent comme d'autres l'année 67), maîtrise le marketing comme personne. Résultat, aujourd'hui, il semble devenu de bon ton de soutenir et d'aimer Indochine. Ca fera bien rire ceux qui se souviennent des années 80, mais quand on voit les critiques qui ont accueilli La république des Météors, le doute n'est plus permis. De Rock & folk au magazine Le Point, c'est un florilège d'adjectifs flatteurs, et là, la fan ne comprend plus.


Car la fan, elle, n'est pas vraiment emballée, ou en tout cas beaucoup moins que pour les albums précédents. Alors oui, elle est peut être trop vieille pour ses conneries, mais ce serait trop facile de dédouaner ainsi l'homme à la mèche, qui est pour beaucoup dans ce désappointement. Car les principaux défauts de La république des Météors viennent avant tout des textes et de la voix de Mr Sirkis, qui donne la désagréable impression de ne pas s'être beaucoup fatigué pendant les phases de compositions. Certes, on a toujours su, et accepté, que les paroles indochinoises soient un peu hermétiques, les plaçant pour éviter la critique dans la catégorie "poésie", parfois à juste titre d'ailleurs. De même, les difficultés de justesse dans les aigus de Sirkis lui avaient jusque là fait opter pour se limiter à des envolées lors des refrains. Mais le succès semble lui avoir fait oublier la dure réalité. Résultat, l'album s'ouvre sur deux morceaux où la voix comme les paroles des couplets frôlent l'auto-caricature. Que ce soit "Go Rimbaud Go !" et son " Un homme assis dans un couloir, à l'outillage, moi je préfère les amoureux, et dieu créa les mêmes", ou "Junior Song" et le profond "ah la fanfare, la vie est pourrie, à qui la faute, le mal que l'on a, le mal qu'on nous fait", on a de quoi être inquiet pour la suite.


Ce serait oublier les refrains, toujours d'une efficacité imparable, et oublier surtout, que Nicola Sirkis n'est plus tout seul aux manettes d'Indochine. A chaque album, Oli-le fan devenu guitariste-de Sat affirme un peu plus son emprise sur les compositions du groupe. Et si, musicalement parlant, La république des Météors s'impose comme un des meilleurs opus de la formation, c'est sûrement en grande partie grâce à lui. Le guitariste est à la réalisation depuis Alice et June et apporte ses influences aux thèmes "sirkisiens", insufflant un peu d'air pur et de nouveauté à des compositions qu'on aurait sans celà l'impression d'avoir entendu 15 fois. Ainsi, comme Alice et June, La république... recèlent une multitude de petites trouvailles musicales, que ce soit les ritournelles au glockenspiel, les airs de fanfares en fond, ou l'arrivée imprévue d'un ukulélé ou d'un accordéon. Grâce à ces arrangements toujours très soignés, la magie opère sur des morceaux pourtant un peu aventureux comme "Le grand soir", "la lettre de métal" ou "le dernier jour". Sur le thème de la guerre (qu'il avait déjà abordé, notamment à travers le conflit du vietnam sur Un jour dans notre vie) Sirkis parvient à créer l'émotion, et c'est finalement tout ce qu'on attend d'Indochine. Le groupe a toujours joué sur l'affect plus que sur l'intellect, et c'est son point fort. 


Son autre atout, ce sont bien sûr ces morceaux enlevés aux refrains qu'on retient en deux écoutes, et qui vous donnent toujours envie de sautiller. Le premier single de l'album "Little dolls" en fait partie, et s'il a donné la fausse impression que La république... serait une sorte d'Alice et June 2, "Republica", "Play Boy" ou la reprise de "Je t'aime tant" prouvent avant tout qu'Indochine fait toujours... de l'Indochine. On retrouve dans ces morceaux des éléments qui rappellent aussi bien Dancetaria que Paradize, tout comme les premières notes de "Bye Bye Valentine" nous remémore inévitablement le joli "Tallula" de l'album précédent. Résultat, le titre devrait être rapidemment zappé au fil des écoutes tant il ne s'en dégage rien de nouveau. A l'inverse, les riffs lourds aux influences électro de "Les aubes sont mortes", le beau "L wolrd" composé avec sa compagne Gwen B (qu'on retrouve dans la reprise de "Je t'aime tant") ou le duo "Un ange à ma table" avec Suzanne Combo (plus connue comme la Sue de Pravda) devraient devenir des titres incontournables de la discographie indochinoise. 


La république des Météors est un disque qui mérite qu'on s'y attarde, car les premières écoutes ne sont pas flatteuses. Les morceaux d'ouverture ne sont pas les meilleurs et il faut du temps devant soi pour s'enfiler les 16 titres à la suite. Dommage, car c'est dans la deuxième moitié que l'album prend vraiment son envol. Il reste toutefois très inégal et loin d'atteindre l'intensité émotionelle d'Alice et June ou de Dancetaria, plus cohérents dans leur déroulement. Un petit mot sur la version limitée dont le deuxième CD offre deux titres assez réussis, "We are the young" et "Mexicane Syndicate", ainsi qu'une bonne reprise de "You spin me round (like a record)". On fera par contre rapidement l'impasse sur les trois titres a capella assez symptomatique du problème de ce cher Nicola (crise de la cinquantaine?), qui a fini par croire que ses faiblesses étaient des forces. Mais c'est pas encore gagné.


 

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