Kate Bush
Aerial
Produit par
1- King Of The Mountain / 2- Pi / 3- Bertie / 4- Mrs. Bartolozzi / 5- How To Be Invisible / 6- Joanni / 7- A Coral Room / 1- Prelude / 2- Prologue / 3- An architects dream / 4- The painters link / 5- Sunset / 6- Aerial tal / 7- Somewhere in between / 8- Nocturn / 9- Aerial
En cette fin d'année, la sortie d'Aerial de Kate Bush aura fait du bruit : énorme succès, critiques unanimes ; me voilà donc avec cet album entre les mains, absolument sans savoir à quoi m'attendre. Si Kate Bush est loin de débuter dans le monde de la chanson (en effet, sa carrière a débuté il y a vingt-sept ans et a connu de nombreux succès comme le cultissime "Wuthering Heights"), voila douze ans qu'elle n'avait pas sorti d'album : autant dire qu'Aerial, son petit huitième, s'est fait attendre.
Aerial est un album on ne peut plus surprenant ; il est très difficile de le cataloguer et de le ramener à un seul genre musical tant il regorge d'ambiances différentes et de mystères. La voix de Kate Bush ne ressemble décidément à aucune autre, et c'est assez épatant (même s'il faut cependant avoir le nez sur les paroles pour comprendre ce qu'elle chante, car par moments, c'est vraiment incompréhensible). Les chansons en elles-mêmes sont d'une intelligence remarquable : Kate Bush est bien une des rares chanteuses à chanter le nombre "Pi" ou bien même faire l'"apologie" de la machine à laver ("Mrs Bartolozzi") avec autant de subtilité. Si certains morceaux sont semi-classiques ou simplement piano-voix (comme le sublime "Coral room" où la voix cristalline et envoûtante de Kate Bush ressort d'autant plus), d'autres sont des titres un peu plus rock ("How to be invisible", "Aerial") ; on retrouve même dans la chanson "Bertie", une déclaration d'amour de la chanteuse à son petit garçon, un jeu de harpe (le morceau fait d'ailleurs penser à du Loreena MC Kennitt) ! Sur certains morceaux, Kate Bush est accompagnée d'un choeur ("Prologue") ; quant à "Joanni" ou "Somewhere in between", ce sont des titres très aériens. Autant dire que les morceaux se suivent mais ne se ressemblent pas, on est surpris tout au long de l'album (le single "King of Mountain" n'est qu'un aperçu de l'album entier). Si le premier album s'intitule Sea of Honey, le deuxième, Sky of Honey, nous initie à un voyage aérien : dans "Prelude", la voix d'un petit garçon nous invite à écouter le chant des oiseaux ("Like they're saying words"), chant qui nous accompagne le long de l'album ; on est alors transporté du "Prelude", au "Nocturn" en passant par le coucher de soleil (le très bon "Sunset"). La pochette d'Aerial est très soignée, c'est un double album incontestablement très travaillé, plein de sensibilité, qui respire profondément de bonheur, même si les seize titres auraient très bien pu tenir sur un seul disque.
Avec Aerial, Kate Bush nous plonge dans un univers mystérieux, l'album sort vraiment de l'ordinaire : inclassable, indescriptible, il mérite certainement qu'on y jette une oreille attentive. Soyez curieux, Aerial est une agréable surprise.