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Critique d'album

Lucifer


Lucifer II


(06/07/2018 - Trooper Entertainment - Heavy Doom - Genre : Hard / Métal)
Produit par Johanna Sadonis, Nicke Andersson

1- California Son / 2- Dreamer / 3- Phoenix / 4- Dancing With Mr. D / 5- Reaper On Your Heels / 6- Eyes In The Sky / 7- Before The Sun / 8- Aton / 9- Faux Pharaoh
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Le diable s'habille en simili cuir"
Franck, le 01/11/2021
( mots)

Après une première expérience avortée au sein The Oath (groupe anglo-allemand sabordé après seulement un album), la charismatique chanteuse Johanna Sadonis avait su rebondir immédiatement en créant Lucifer. Nous découvrions alors en 2015 un solide premier album - sobrement intitulé Lucifer I - exploitant avec panache un heavy rétro aux effluves occultes, rapprochant d’autant plus le groupe d’influences telles que Black Sabbath ou Coven. Cette nouvelle entité démoniaque aurait très vite pu rejoindre le cimetière des groupes sans lendemain, lorsqu’une partie de la bande - dont Garry Jennings (ancien guitariste du groupe de doom metal Cathedral) - quitta le projet dès l’année suivante.


Heureusement, la grande prêtresse blonde a de la ressource et trouve un nouveau complice de choix en la personne de Nicke Andersson. Dès lors, le guitariste suédois (mais aussi batteur, auteur, compositeur, et plus si affinité), connu pour son rôle au sein de The Hellacopters, confère au projet une toute autre dimension. Le courant passe immédiatement et un deuxième album est vite mis en chantier. Sadonis et Andersson se partagent l’écriture des nouveaux titres et posent leurs valises à Stockholm, dans le studio personnel de Monsieur. L’homme à la casquette militaire se charge lui-même de l’enregistrement de la quasi-totalité de la section instrumentale avant de devenir le batteur attitré du groupe lors des concerts. L’équipe est par la suite complétée par Robin Tidebrink (déjà présent sur Lucifer I ; à gauche sur la pochette), Martin Nordin (ex Dead Lord) et Alexander Mayr.


Forcément, un tel remaniement d’effectif marque indubitablement une évolution dans la musique du groupe. Même si la lourdeur des riffs et les influences sabbathiennes restent intactes, Lucifer II subit un certain lissage dans son approche créative : quand l’album précédent prenait le temps d’installer son atmosphère ésotérique, les titres de ce deuxième cru s’avèrent nettement plus concis et accessibles. Lucifer se montre désormais à visage découvert et adopte une approche plus démonstrative et directe à l’image d’une pochette sulfureuse, à l’opposé de la discrète illustration du précédent opus. Jouant toujours les premiers rôles, Johanna Sadonis délaisse un temps ses incantations, et s’aventure vers de nouveaux registres mélodiques, confirmant au passage de saisissantes capacités vocales. 


Le diable n’est-il pas censé être en mesure de nous séduire ? Difficile d’en douter, tant chaque morceau atteint sa cible avec une facilité troublante. Classique mais redoutable, un morceau comme "California Son" nous embarque dans les années 1970 avec son énergie et son délicieux rendu rétro. Jouant sur un registre plus grave, "Dreamer" enfonce le clou. Nous voilà pris dans un brasier incandescent dans lequel on se laisse volontiers consumer, attiré par la voix ensorcelante de Sadonis. Les influences doom sont désormais plus subtiles, mais on profitera tout de même de la lourdeur de certains breaks bien sentis qui raviveront la flamme des amateurs du genre.


Un petit côté pop était déjà notable sur la précédente livraison, mais Lucifer II va encore plus loin en générant des morceaux complètement imparables. Diablement entrainant, "Phoenix" fait évidemment partie de ceux-là, et nous fait succomber au plaisir coupable d’un morceau à l’accroche immédiate qui fera forcément penser à un groupe comme Blues Pills. Particulièrement à l’aise dans ce registre, la paire Sadonis-Andersson s’aventure même là où on ne les attendait pas : on pensera au sympathique "Reaper on Your Heels", rapprochement surprenant entre les guitares sulfureuses de Black Sabbath et la pop éthérée de The Raspberries ; ou encore au virevoltant "Dancing with Mr. D" présentant une petite dynamique gospel complètement inattendue.


Certains regretteront ce léger assagissement, mais au vu de la qualité de l'ensemble, il est clair que le groupe ralliera de nombreux adeptes à sa cause. La talentueuse Johanna Sadonis dispose désormais de tous les ingrédients pour faire de Lucifer un acteur majeur de la scène revival. La suite avec l'épisode III...


A écouter : "Dreamer", "Phoenix", "Eyes in the Sky"

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Commentaires
FranckAR, le 02/11/2021 à 08:08
Merci pour vos retours! J’étais complètement passé à côté de cette reprise des Stones! Je vais me pencher sur le sujet.
FrancoisAR, le 02/11/2021 à 07:53
@Daniel, tu peux aussi écouter leur très bonne reprise de "Pull Away So many Time" du groupe Dust, vraiment sympa. Par ailleurs, les compatriotes de Hot Breath ont sorti une reprise exceptionnelle des Stones, "One Hit to the Body", qui surpasse l'original.
Daniel, le 01/11/2021 à 20:18
Et c'est d'autant plus chouette que le groupe réussit une reprise convaincante des Rolling Stones (ce qui n'est pas courant ni facile). "Dancing With Mister D." (la plage qui débutait "Goats Head Soup" en 1973) vaut ici son pesant d'eau bénite. Merci pour la découverte !
FrancoisAR, le 01/11/2021 à 13:03
Très belle chronique d'un album un peu différent du précédent, qui va définir le style (définitif ?) du groupe. Merci Franck !