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Critique d'album

Murderdolls


Women And Children Last


(31/08/2010 - Roadrunner - - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- The World According To Revenge / 2- Chapel Of Blood / 3- Bored 'Til Death / 4- Drug Me To Hell / 5- Nowhere / 6- Summertime Suicide / 7- Death Valley Superstars / 8- My Dark Place Alone / 9- Blood Stained Valentine / 10- Pieces Of You / 11- Homicide Drive / 12- Rock N' Roll Is All I Got / 13- Nothing's Gonna Be Alright / 14- Whatever You Got, I'm Against It / 15- Hello, Goodbye, Die
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Le disque fun pour terminer l'été."
Pierre D, le 17/09/2012
( mots)

Rappel des faits : les Murderdolls débarquent en 2002 avec l'album Beyond The Valley Of The Murderdolls. Le groupe compte parmi ses membres d'illustres inconnus dont Wednesday 13, chanteur vaguement célèbre pour avoir participé à l'aventure Frankenstein Drag Queen from Planet 13 (aussi culte que les Misfits et tout aussi cheap d'ailleurs). Surtout, les Murderdolls sont considérés comme le jouet de luxe du Joey Jordison, batteur de Slipknot qui s'amuse ici à jouer de la guitare. Tout au long des 21 titres de l'album ils défouraillent du horror punk jouissif et immédiat en chantant une poésie rimbaudelairienne de circonstances : "She Was A Teenage Zombie", "Kill Miss America", "I Love To Say Fuck" (profession de foi du groupe). Une blague où Wednesday 13 recycle pas mal de titres de l'époque Frankenstein Drag Queen from Planet 13 (avec plus de moyens cette fois), une blague qui offre à Jordison une récréation et aux autres une notoriété dont ils n'auraient jamais même osé rêver.

Une tournée de 2 ans et un hiatus de 6 ans plus tard, ils reviennent en 2010 avec Women And Children Last et Wednesday 13 et Joey Jordison sont les deux seuls architectes de ce nouvel album. Ce titre, mon Dieu ! On peut penser ce que l'on veut du chant limité de Wednesday 13 mais on ne peut lui enlever un vrai talent pour les titres et punchlines débilo-sarcastiques mêlant jeux de mots crétins et références à son panthéon personnel.
Il a été reproché au disque de trop prendre au sérieux sa morbidité latente en délaissant la fascination pour les films d'horreur de série B voire Z qui nourrissait les textes du premier album ("Dead In Hollywood", "B-Movie Scream Queen"). Les Murderdolls déverseraient tout à coup leur dépression redneck au 1er degré ? Un rapide coup d’œil au tracklisting fait oublier cette pensée. Qui écrit sérieusement des choses comme "Drug Me To Hell" ou "Whatever You Got, I'm Against It" ? En réalité Wednesday 13 ne passe plus ses blagues au travers du filtre des nanars horrifiques et propose son humour de mauvais goût sans intermédiaire. "Summertime Suicide" ? Sa fiancée se fait sauter le caisson et n'en est que plus magnifique ("So beautiful with her blood-stained head/I wish I could've been there/As the daylight died on a summertime suicide"). Le chanteur campe toujours son personnage de dégénéré white trash et s'il est parfois difficile de déterminer ce qui relève de la posture ou de goûts personnels,nul doute que les Murderdolls et leur musique sont une blague, à l'image des films de série Z. C'est de mauvaise qualité, plein d'autodérision, drôle ou pas selon les goûts. Chez Axl Rose, la paranoïa et la misogynie étaient foncièrement sincère. Wednesday 13, lui, connaît l'ironie.

Women and Children Last est assurément mieux produit que Beyond The Valley Of The Murderdolls. Il est aussi mieux joué. Et mieux composé. Pour un peu il serait trop bon pour du Murderdolls. Mais, à la vérité, l'album n'est pas bon, il est fun. Il est répétitif, crétin, limité mais c'est l'éclate. Ce n'est pas un album cool. Le premier disque des Strokes était cool parce qu'en l'écoutant on voulait être les Strokes, se balader à New York en traînant une nonchalance calculée. Personne ne veut faire partie des Murderdolls  parce qu'ils sont moches, maquillés comme des adolescents gothiques mal dégrossis et fringués comme même Marilyn Manson n'ose plus l'être. Mais tout le monde peut écouter Women And Children Last un sourire béat aux lèvres et hurler "rock n' roll is all I got !", c'est pourquoi Women And Children Last est un disque fun.

On s'y amuse encore plus qu'avec du hard rock 80s parce que les Murderdolls sont déjà démodés avant même d'avoir commencé à jouer. Pas de nostalgie vaguement honteuse les concernant mais un cartoon gorgé de fascinations pré-pubères et pubères : les drogues ("Drug Me To Hell"), la mort ("Homicide Drive") et le rock n' roll ("Rock N' Roll Is All I Got"). Pas beaucoup de sexe mais le premier album comprenait "Let's Fuck", ça compense. "Pieces Of You" allie pilonnage de double pédale, pauses nerveuses et rythmes glam-rock frénétiques, le chef-d’œuvre de l'album. Tout au long du disque la batterie sèche et ses cymbales anémiques rythment les coups de tronçonneuse assénés par les guitares. Les Murderdolls ouvrent la grande poubelle et piochent dedans : glam gothique avec envolées de guitare épiques et ridicules ("Nowhere"), punk californien ou hardcore ("Whatever You Got, I'm Against It"), metal très laid ("My Dark Place Alone"), hard rock où les émotions finissent en ricanement ("Summertime Suicide"). Tous les rebuts du bon goût pop sont régurgités avec une bonne humeur maladive. Wednesday 13 n'a pas de voix ni de souffle, c'est flagrant en concert, mais il met tout son cœur dans une imitation vérolée d'Alice Cooper s'égosillant pour couvrir les riffs metal punk de Jordison.

Comme toutes les blagues, Women And Children Last est trop long et les titres les moins mélodieux sont totalement oubliables ("Bored 'til Death", "Homicide Drive"). C'est un disque fun donc parfait pour l'été qui finit en pourrissant. Le guitariste de Mötley Crüe Mick Mars participe à quelques titres mais les Murderdolls sont meilleurs que son groupe. Ils mettent en évidence que Mötley Crüe n'a jamais été qu'une bande de beaufs faussement crétins mais sérieusement abrutis. Les Murderdolls sont des ploucs névrosés du Midwest qui jouent aux ploucs névrosés du Midwest, ce qui n'est pas si facile.

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