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Critique d'album

Porcupine Tree


The Sky Moves Sideways


(12/02/1995 - Delerium - Rock/metal progressif - Genre : Rock)
Produit par Steven Wilson

1- The Sky Moves Sideways (Phase One) / 2- Dislocated Day / 3- The Moon Touches Your Shoulder / 4- Prepare Yourself / 5- Moonloop / 6- The Sky Moves Sideways (Phase Two)
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Le Wish You Were Here des années 90 vous tend les bras."
Nicolas, le 18/07/2008
( mots)

Voilà un disque qui présente une importance considérable pour Porcupine Tree. Album charnière, album de transition, album culte pour certains, album mal aimé et boudé par son géniteur, The Sky Moves Sideways marque une véritable révolution dans le principal projet musical de Steven Wilson. Petit tour d'horizon d'une réalisation qui a créé un véritable phénomène en Angleterre dans le milieu très fermé du rock progressif.

Sorti en 1995, ce troisième disque de l'arbre est en fait le véritable premier album de Porcupine Tree en tant que groupe. Auparavant cantonné dans un projet solo qu'il jugeait lui-même fantaisiste et récréatif (à l'image du groupe-pseudonyme au sein duquel officiaient virtuellement des ex-taulards au passé rocambolesque), reclus dans son No-Man's Land durant ses heures de temps libre, Wilson avait accouché de deux albums plutôt psychédéliques confectionnés de A à Z par ses soins, des voix aux instruments en passant par les samples, la production et le mixage. Pourtant, envers et contre tout, cette musique, quoique encore immature et perfectible, parvint à acquérir une certaine notoriété dans l'underground anglais, et l'idée d'un groupe complet permettant des performances scéniques commença à germer dans l'esprit du compositeur esseulé. Par chance, Wilson n'avait pas qu'une corde à son arc puisqu'il officiait en parallèle au sein du groupe No-Man, grâce auquel il rencontra successivement Richard Barbieri et Colin Edwin (qui prêtèrent d'ailleurs une petite contribution à Up The Downstairs). Très vite, les deux musiciens furent conquis par le projet et le talent de Wilson, et acceptèrent de s'embarquer avec lui sur le long terme. Mais par dessus tout, Wilson cherchait un batteur, désespéré qu'il était de devoir se contenter d'une pauvre boîte à rythme pour agrémenter ses morceaux. Ce fut Chris Maitland, cogneur sensible et surdoué rencontré également avec No-Man, qui signa pour le poste. Ainsi, si l'on excepte "Dislocated Day" et "The Moon Touches Your Shoulder", composés avant la formation du groupe et réalisés en solo, les titres de cet album sont les premiers à avoir été agrémentés de contributions issues des trois autres membres du groupe.

The Sky Moves Sideways marque également un tournant crucial dans l'orientation musicale de Steven Wilson. Auparavant plutôt porté par un registre psychédélique, les compositions de cet album sont dans une mouvance nettement plus progressive, voir même floydienne. L'homme n'a jamais caché son admiration pour Pink Floyd (et en particulier pour The Dark Side Of The Moon), mais il a souhaité avec ce disque rendre hommage à une musique tombée depuis dans une certaine désuétude. La comparaison avec le Wish You Were Here des Floyd est tellement évidente qu'elle en crève les yeux jusque dans sa structure, avec un titre fleuve de plus de 30 minutes scindé en deux parties, chacune d'elles introduisant et concluant le disque. Cette orientation ouvertement progressive (bien que gardant des passages psychédéliques très réussis) fera la joie des fans du genre mais aussi le malheur de Wilson, catalogué illico dans un registre d'hommage quasiment nostalgique. A ce propos, il avait déclaré à l'époque : "Je ne peux pas le supporter. C'est vrai que pendant la période où j'ai composé The Sky Moves Sideways, j'en ai peut-être fait un peu trop pour satisfaire, en un sens, les fans de Pink Floyd qui nous écoutaient parce que ce groupe ne propose plus d'albums actuellement. Mais maintenant, je le regrette."

Quoi qu'il en soit, ce disque reste l'un des grands moments de la discographie du groupe. Tout n'y est pas parfait, bien sûr, et notamment certains passages des deux titres princeps (l'éponyme ainsi que "Moonloop") présentent quelques longueurs un peu dommageables. Mais ça n'est que peu de choses en regard des véritables morceaux anthologiques que l'on peut y trouver. L'album reste essentiellement instrumental, Wilson ne poussant son filet de voix encore timide qu'à trois reprises : sur une partie du premier morceau ("I Find That I'm Not There" sur la version US), exercice de style floydien incroyablement réussi agrémenté d'un jeu de guitare à faire rougir David Gilmour lui-même ; sur "Dislocated Day", courte pièce pop dans la plus pure tradition wilsonnienne ; et sur "The Moon Touches Your Shoulder", petite merveille de délicatesse psychédélique. Le morceau le plus difficile d'accès est sans conteste "Moonloop", sombre et torturé, très planant au début, malheureusement assez redondant dans sa partie médiane, mais rattrapé par un final dantesque gonflé de guitares furieuses dont Wilson s'inspirera largement plus tard pour les meilleurs passages de Fear Of A Blank Planet. Enfin, last but not least, "The Sky Moves Sideways" constitue certainement le clou de l'album et vaut à lui seul le déplacement. La première partie est hallucinante, et arrive à marier sans aucun problème des morceaux extrêmement dissemblables : un pur trip psyche hallucinogène, une mélodie pop splendide, un maelström techno-rock sous ecstasy proprement phénoménal et un apaisement acoustique parfaitement amené. Quant à la deuxième partie, elle débute par un long crescendo porté par des synthés glaçants imprimant une atmosphère à la fois oppressante et héroïque, entrecoupée d'une courte phase vocale féminine en apesanteur avant de se trouver assommée par une section rythmique tribale du plus bel effet puis achevée par une belle pièce dominée par la guitare gilmourienne de Wilson. Dommage que les dernières minutes trainent un peu en longueur.

Voilà donc un excellent disque de rock progressif, certes imparfait mais à possèder impérativement par tout fan des Floyds qui se respecte au vu du niveau incroyable de certains passages qui s'y trouvent. Pour les collectionneurs, sachez que cet album a été réédité en 2004 sous forme d'un double-CD, le premier disque contenant l'album original amputé de "Moonloop" mais avec les deux morceaux "solo" de Wilson ré-enregistrés et agrémentés d'une vraie batterie (jouée par Gavin Harrisson, qui a remplacé Chris Maitland en 2002), alors que le deuxième réunit les deux parties du titre éponyme en une seule pièce, ajoute un single inédit ("Stars Die", déjà présent sur l'édition américaine originale) et se termine par deux versions alternatives de "Moonloop", dont une raccourcie beaucoup plus pertinente. Vous n'avez donc désormais plus aucune excuse pour ne pas goûter à la quintessence progressive des années 90.

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