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Critique d'album

Pure Reason Revolution


Above Cirrus


(06/05/2022 - Inside Out - Electro-prog - Genre : Rock)
Produit par PRR

1- Our Prism / 2- New Kind of Evil / 3- Phantoms / 4- Cruel Deliverance / 5- Scream Sideways / 6- Dead Butterfly / 7- Lucid
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Suite tonitruante pour l'un des groupes les plus fabuleux de la scène progressive actuelle"
Nicolas, le 24/05/2022
( mots)

La résurrection inespérée de Pure Reason Revolution, survenue en plein premier confinement, a maintenant laissé place à la perspective d’un groupe de nouveau pérenne, en témoigne cet Above Cirrus paru moins de deux ans après son grand frère - autant dire qu’on n’en espérait pas tant, et surtout pas aussi vite. Dans le même temps, le duo Jon Courtney - Chloë Alper s’est vu renforcé par le retour d’un vieux briscard, Greg Jong, présent dans l’effectif des Oxfordiens au tout début de l’aventure, soit juste avant la parution de The Dark Third. On l’entend par ailleurs épauler ses deux bandmates au chant lors du conclusif “Lucid”, tandis que sa contribution au micro parfait la polyphonie si caractéristique du groupe en live.


Franck vous a déjà fait un rapport détaillé du passage parisien de PRR au Petit Bain, mais je vais en rajouter une couche - puisque nous avons assisté ensemble à ce même concert : Pure Reason Revolution en vrai, c’est fabuleux, puissant, mélodieux, remuant, millimétré. Une très grande expérience live même pas ternie par l’absence d’Alper - officiellement retenue sous d’autres latitudes avec un projet alternatif - et vraiment très bien supplantée par Annicke Shireen. La défection de la moitié créative et interprétatrice de PRR posait néanmoins question quant à la réelle motivation de Chloë à poursuivre l’aventure, sachant que le traumatisme de la première séparation du groupe vient tout juste de cicatriser. Espérons en tout cas que cette volonté affichée de continuer à sortir des disques et à tourner - le groupe reviendra à Paris l’an prochain si les augures sont favorables - assurera de manière durable la continuation de l’un des groupes les plus incroyables du milieu progressif contemporain.


Et ce n’est pas cet Above Cirrus qui viendra nous contredire. Passé le choc puis le plaisir des retrouvailles avec un Eupnea qui frôlait le sans faute, on craignait la baisse de régime fatidique ou la redite paresseuse. Si le bât peut éventuellement blesser - mais si peu - sur le premier point, force est d’admettre que Pure Reason Revolution n’entend pas demeurer dans sa zone de confort, aussi jouissive soit-elle. On l’a déjà vu par le passé, avec ce grand écart vers l’électro et l’eurodance sur Amor Vincit Omnia puis le punk industriel technoïde de Hammer and Anvil. A ce sujet, le rédacteur de ces lignes vous encourage à réévaluer votre jugement sur ce troisième disque - tout comme il n’a pas manqué de réviser le sien - tant cette prise de risque à tout le moins culottée mérite plus qu’une vague écoute déçue, loin de nos repères habituels. Ainsi en ira-t-il, quoique dans une moindre mesure, avec Above Cirrus qui, bien que marquant un peu le pas qualitativement, explore d’autres territoires et élargit encore, si c’était même possible, la fourmillante palette musicale des anglais.


Plus metal que ses aînés - avec en intro un “Our Prism” qui ne dépareillerait quasiment pas chez Porcupine Tree période 2000, sans même parler des divers samples vocaux éparpillés partout qui instillent un petit climat inquiétant tout au long de l’écoute -, ce cinquième opus se montre plus éclectique qu’Eupnea. Mais certains fondamentaux ne changent pas, en premier lieu cette sensationnelle cohésion vocale de Jon Courtney et Chloë Alper, cet enchevêtrement de voix si délicieux, ces harmonies à tomber par terre. “Our Prism” peut se montrer avare en vocaux, ceux-ci ne s’en révèlent pas moins stupéfiant de beauté. Si “New Kind Of Evil” intégrerait très facilement la tracklist du disque de 2020 avec son ambiance mi-rêveuse à la Pink Floyd et ses rares digressions musclées, on jubile à l’écoute d’un “Phantoms” tout bonnement incroyable, tantôt djent, tantôt nü rave, compact, puissant, entêtant, parfois assourdissant, et toujours impeccable de mélodie. Plus loin, même insolente réussite avec le magnifique “Dead Butterfly” qui dispose d’un réel potentiel tubesque (quel pré-chorus ! Quel refrain !) malgré son introduction d’une confondante fragilité. Néanmoins on touche peut-être là à un paradoxe, car si on sent PRR capable de verser dans le mainstream pur et simple, cette volonté de toujours repousser l’écueil de la facilité les conduit peut-être à en faire trop. Le groupe peut en effet être un peu plus difficile à suivre quand il multiplie les pas de côté, en témoigne un “Scream Sideways” passionnant sur le papier mais pas toujours constamment captivant et surtout pas totalement cohérent : ces samples électro crus qui font irruption en plein milieu paraissent sortis de nulle part, ou auraient à tout le moins mérité une meilleure introduction et surtout un meilleur développement… et pas forcément cette bascule vers un pont jazzy chaloupé glissant sur un piano lounge. Le jugement peut paraître dur, mais qui aime bien châtie bien, et on ne doute pas que nombre d’entre vous adoreront ce grand bric-à-brac édifié avec un certain talent, pour ne pas dire un talent certain. 


Quand le groupe reste focalisé sur la cohérence, Pure Reason Revolution fait encore et toujours des étincelles. Un joyau comme “Cruel Deliverance”, balade metal-progressive à la structure très classique, irradie de mille éclats de par les caractéristiques des personnes aux manettes : les voix, les harmonies, l’instrumentation juste, la petite excentricité stylistique, pas besoin d’en rajouter. Et “Lucid” rentre dans le même moule, quoique nettement plus progressif mais pour le coup logique dans ses circonvolutions. Surtout, surtout, ne vous y trompez pas : si vous venez de lire quelques réserves sur cette cinquième production studio de Pure Reason Revolution, cela ne doit pas vous empêchez de vous ruer sur ce bijou, certes (un peu) moins éclatant que son prédécesseur mais d’une qualité qui demeure proprement sidérante. À bien y regarder, on peut même affirmer qu’Above Cirrus ne répète pas les erreurs d’Amor Vincit Omnia qui, bien que bardé de titres aussi époustouflants qu’audacieux, alignait également quelques fillers somme toute dispensables. Rien de tout ça ici, l’excellence reste de mise à tous les niveaux. Longue vie à PRR, et cette fois, continuez encore longtemps à nous emporter dans votre Révolution de la Raison Pure.


A écouter : "New Kind Of Evil", "Phantoms", "Dead Butterfly"

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Commentaires
Ixiil95, le 03/06/2022 à 17:44
Merci pour cette chronique. Encore un grand album de PRR dans la lignée du précédent avec une approche effectivement plus métal. Seule déception, le morceau fleuve "scream sideways" qui manque vraiment de cohérence avec des parties qui ne s'imbriquent pas toujours de manière très fluide malgré un refrain accrocheur. Le concert avec Gazpacho devrait être grandiose !