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Critique d'album

Rescue Rangers


Guitars And Dust Dancing


(20/02/2008 - Trendkill / Season of Mist - Stoner Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Sounds Of The Katana / 2- Hassan Sabbah / 3- Annoyed / 4- Black As Bastet / 5- Guitars And Dust Dancing / 6- Spear / 7- Scary Black Holes / 8- In Cathedralica / 9- King Cobra / 10- The Scorpion Deathlock
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Du stoner rock en provenance du pays de la bouillabaisse. A surveiller de près"
Maxime, le 07/04/2008
( mots)

Si la carte du stoner rock hexagonal s’étoffe de jour en jour, c’est avec un certain étonnement que l’on constate un complet déséquilibre de part et d’autre de la Loire, les pôles parisiens (Loading Data, Alcohsonic, The Howling) et nordistes (Poncharello, Zoe, Glowsun) étant beaucoup plus actifs que leur homologue sudiste (la proximité avec la Belgique ou l’Allemagne, pays plus volontiers réceptifs à la cause, y étant sans doute pour beaucoup). Pourtant, le midi de la France est certainement la région la plus climatiquement proche de la Californie continentale qui a vu naître le mouvement il y a près de 20 ans. Si nous avons évoqué dans ces colonnes le cas Highlight, séduisante rencontre entre Queens of the Stone Age et Pearl Jam, c’est véritablement avec Rescue Rangers que l’on rentre au cœur de notre sujet du jour : heavy rock à la marseillaise.

Rien ne laissait présager qu’on parle de Rescue Rangers en 2008 puisqu’au moment de sa formation en 2005, le trio n’est envisagé que comme un simple side-project, laissant à Pascal Mascheroni, son principal instigateur, tout le loisir de se décrasser les cordes (vocales et guitaristiques) avant d’aller vivre au Canada. Un EP sort (Master Of The Middle Finger), remarqué par la presse digitale, une poignée de concerts en région PACA s’ensuit. L’aventure, promise sans lendemain, dure l’espace de cinq mois. Or, malgré ses incessants allers-retours de part et d’autre de l’Atlantique, n’y tenant plus, Pascal Mascheroni décide de relancer le projet. Un nouveau maxi fait son apparition l’année dernière (Bring The Hammer Down) rapidement suivi par ce premier long format, dont le mastering a été laissé aux bons soins d’Alan Douches (Mastodon, Sepultura, Hatebreed).

On ne peut que se réjouir que les gars aient décidé de redonner vie à leur bébé accouché avec une date de péremption apposé sur l’arrière train, tant Guitars And Dust Dancing est une galette de stoner abrasif, jouissive de bout en bout. On passera outre un nom pour le moins farfelu et un artwork on ne peut plus cliché (une pochette désertique comme on en voit tant depuis la parution du Sky Valley de Kyuss) pour aller directement à l’essentiel. Scindé en deux faces (clin d’œil vintage adressé aux seventies, l’une de leurs principales sources d’inspiration), le disque s’impose à la fois comme un hommage au genre et à ses figures tutélaires et comme un manifeste déclarant vigoureusement que la France rattrape au galop son retard sur ses homologues européens dans le domaine. Appuyé sur une section rythmique aussi véloce que farouche, Rescue Rangers carbure à l’énergie brute, aime les longues échappées enfumées ("In Cathedralica", ou comment lier fièvre instrumentale à la Yawning Man et la puissance débridée d’un Karma To Burn dans un seul et même morceau), mais mène la majeure partie du propos tambour battant, comme l’indique avec ardeur le tranchant "Sounds Of The Katana" et ses guitares trempées dans l’azote liquide.

Parfaitement aguerri à la richesse intrinsèque du stoner, le power-trio s’emploie à embrasser le genre dans toute sa diversité, d’où les multiples plaisirs qu’il procure : riffs pesants et tournoyants que n’aurait pas renié John Garcia à l’époque d’Unida ("Hassan Sabbah"), plages plus éthérées propres aux hallucinations désertiques ("Guitars And Dust Dancing"), célébrations tourmentées sur fond de psychédélisme aride ("Scary Black Holes"), furie martiale sans cesse sur le bord de l’explosion ("King Cobra"). Pascal Mascheroni disposant d’un joli organe des plus moduleux, il peut amener sans encombres ses camardes sur le terrain d’une power pop survitaminée à la Foo Fighters pas avare en mélodies ("Annoyed", "Spear") tandis que le cinglant exercice de rouleau compresseur "Black As Bastet" risque de prendre une tournure dévastatrice en concert. Ces quelques pistes démontrent que Rescue Rangers a le potentiel de frapper encore plus fort, de ne pas être simplement ce bon élève doué qui connaît sur le bout des ongles ses classiques. Un sentiment qui ne nous quitte pas alors que le groupe plaque ses derniers accords avec "The Scorpion Deathlock" sous les effluves d’un soleil rougeoyant qui ne se lève pas si loin que ça de la Californie originelle. La bande gagnerait à bousculer un peu ses chapelles, à s’affranchir du respect des codes du genre pour affirmer sa singularité. Ce premier album prouve qu’elle en a la carrure. Espérons qu’un label s’empresse de la mettre dans son escarcelle afin qu’elle puisse accomplir son parricide.

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