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Critique d'album

Singapore Sling


The Curse The Life The Blood


(21/01/2008 - 8 MM Musik / Differ-Ant - Rock psychédélique - Genre : Rock)
Produit par

1- Overdriver / 2- Life Is Killing My Rock'N'Roll / 3- Summer Garden / 4- Song For The Dead / 5- Heart Of Chrome / 6- Nuthin' Ain't Bad / 7- Curse, Curse, Curse / 8- Long Past Crazy (Radio Edit) / 9- Sugar / 10- Guiding Light
Note de 5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"De très sérieux concurrents aux Warlocks, BRMC et autres BJM venus d'Islande."
Maxime, le 21/03/2008
( mots)

C’est assez involontairement que l’on poursuit notre exploration du rock islandais, laquelle, après avoir évoqué le cas des heavy rockeurs de Minus, nous amène aujourd’hui à nous pencher sur cet escadron de déglingués aphasiques. Sous la bannière d’un nom qui doit autant à un cocktail asiatique à base de gin et de liqueur de cerise (humm…) qu’au film sado-maso du grec Nikos Nikolaidis, les Singapore Sling font figure de premiers de la classe qui ont bon goût en tout. Bonnes fringues (Ray Ban Wayfarer et perfecto vintage), bon teint (visages blafards et cernes indélébiles), bonne attitude (désinvolte et hébétée juste ce qu’il faut), bonnes références (The Jesus & Mary Chain, Spacemen 3, My Bloody Valentine). Ce disque compilant 10 morceaux puisés dans leurs trois premiers albums jusqu’alors uniquement disponibles en import, à la manière des Bellrays (Meet The Bellrays), Hives (Your New Favourite Band) et autres Greenhorses (Sewed Soles) en leur temps, constitue une prise de contact idéale.

Une première écoute plante rapidement le décor : rideau de guitares bloquées sur une pédale fuzz en désintégration, compositions atones se décantant dans un shoegaze fumeux, voix hébétée psalmodiant sous les coulées d’orgues macabres ponctuées au tambourin. Sur le papier, de parfaits candidats pour un remake de Dig ! au pays de Björk. Moins désespéré que les Warlocks, moins inégal que Black Rebel Motorcycle Club et certainement moins allumé qu’Anton Newcombe et ses Brian Jonestown Massacre, le combo carburant volontiers à des petits-déjeuners à base de pilules et de poudre probablement pas sponsorisées par Juvamine n’est toutefois pas pour autant un farouche adepte des jams à rallonge. Rock crasseux et narcotique, d’accord, mais toujours parfaitement straight.

L’auditeur n’est donc jamais perdu de vue, même s’il est très souvent englouti sous un blizzard noisy menaçant ("Life Is Killing My Rock’N’Roll", "Sugar"). Visiblement traumatisé par les manifestes toxiques du Velvet Underground, le quintet zigzague sur les tessons frelatés de White Light White Heat à la recherche de sa malice sardonique ("Song For The Dead"). En bon leader assumé, Henrik Björnsson contribue largement au succès de l’entreprise, se piquant d’élans stoogiens ("Overdriver") ou se métamorphosant en un vieux pervers qui conterait fleurette à une jeune ingénue (vénéneux "Summer Garden"). Il excelle également dans le rôle du drogué raide de chez stoned, marmonnant à la recherche d’une seringue propre sur le lancinant "Heart Of Chrome". A entretenir ainsi la mélodie à coups de tisons rougeoyant, les Sling s’approchent souvent du tube rusé : "Curse, Curse, Curse" passe pour du Dandy Warhols éclaboussé par une gerbe de térébenthine pendant que "Long Past Crazy" et "Nuthin’ Ain’t Bad" se chargent d’invectiver Bobby Hecksher et ses troupes perdus dans leur trip suicidaire sur le mode "Hey les mecs, vous êtes plus capables de pondre un Baby Blue ou un The Dopes Feel Good ? Pas grave, on se charge du boulot". Mais la bande peut aussi lâcher les chevaux pour se consumer dans le chaos urbain comme le démontre le morceau final ("Guiding Light").

Compensant son relatif manque d’identité forte par un charisme certain, The Curse The Life The Blood brille d’une lueur cramoisie au fin fond d’une ruelle islandaise qui ne doit rien, ou pas grand-chose, à celles de Detroit ou New-York. Un nouvel album est annoncé pour juin. Vite, remettons la main sur leurs précédents méfaits, histoire de voir ce qu’on a pu louper.

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