Ride
Tarantula
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1- Black night crash / 2- Sunshine/Somewhere to run / 3- Dead Man / 4- Walk on water / 5- Deep inside my pocket / 6- Mary Anne / 7- Castle on the hill / 8- Gonna be alright / 9- The dawn patrol / 10- Ride the wind / 11- Burnin' / 12- Starlight motel
Pour la poignée de fans de cette formation anglaise des 90’s, c’est évident : Tarantula ne reflète pas la véritable identité de Ride, propulsé sur le devant de la scène comme véritable emblème du mouvement shoegazer à la toute fin des années quatre-vingt. Impossible, en écoutant cet album, de nier que Ride est en fin de course, outre les tensions qui régnaient déjà quelques temps avant entre Gardener et Bell, les deux leaders de cette formation.
Tarantula est donc un album décevant mais il contient tout de même quelques morceaux tout à fait écoutables et bien écrits. C'est surtout la rupture avec la continuité des précédents albums qui pose problème. Toute l’âme noisy, ces sonorités brutes et bruyantes qui caractérisaient Ride ont disparu. On a affaire ici à un album beaucoup plus soft, malgré la tonitruante entrée en matière que nous offrent les deux acolytes, ayant visiblement opté pour une composition forçant beaucoup plus sur le côté pop et psyché de leurs influences.
L’assourdissant "Black Nite Crash" lance l’album dans une ambiance générale assez voisine du Black Rebel Motorcycle Club, guitares plus saturées que jamais. On s’attend à quelque chose de similaire pour la suite, mais on retrouve plutôt dans l’ensemble de cet album des sonorités se rapprochant beaucoup plus d'une piètre doublure d’Oasis que de My Bloody Valentine, une de leurs principales influences, à l’image de "Walk on water" ou "Deep inside my pocket". En écoutant Tarantula en 1996, il n’aurait pas été difficile de prédire l’avenir musical d’Andy Bell, qui est d’ailleurs l’auteur de l’écrasante majorité des morceaux de cet album.
Le très puissant "Dead Man" aurait pu sans conteste être le tube de cet opus plutôt moyen, malgré le manque de mise en valeur des voix. L’album comporte aussi quelques balades intéressantes mais simplistes comme "Mary Anne"."Castle On The Hill" traduit les tensions et la possible séparation du groupe avec un peu de théâtralisation à base de roi et de reine : "In exile from the world, he never speaks" dans un merveilleux château où tout va mal, et a au moins le mérite de nous arracher une petite larmichette
Pour le reste, c’est fade, un peu répétitif, sans grand intérêt, à part peut-être "The Dawn Patrol" qui reste une piste plutôt intéressante aux riffs accrocheurs : "Gonna be alright" qu’on pourrait comparer à du mauvais Oasis à ses débuts, et le peu original "Starlight Motel" qui vient mettre un point final à cette petite déception. Dommage, comme dénouement d’une belle histoire, on s’attendait à mieux.