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Critique d'album

Riverside


Anno Domini High Definition


(15/06/2009 - Inside Out - Rock Progressif / New Prog - Genre : Rock)
Produit par

1- Hyperactive / 2- Driven to Destruction / 3- Egoist Hedonist I) Different? II) Hedonist Party III) Straw Man Dance / 4- Left Out / 5- Hybrid Times
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Le retour du rock progressif made in Pologne. Fichtrement prometteur."
Nicolas, le 05/08/2009
( mots)

2009, année du prog rock ? Tout tendrait à le laisser croire. Après un deuxième album ébouriffant de Pure Reason Revolution, après le retour en grâce de Dream Theater, après les progrès mélodiques évidents de Mastodon (qui se rapproche de plus en plus du métal progressif), avant la mise à disposition toute proche du volumineux coffret live d'Oceansize, avant la sortie du dixième (et très attendu) album de Porcupine Tree, et avant la réédition de l'ensemble de la discographie de King Crimson (avec remix 5.1, s'il vous plait), voici que les grands espoirs du progressif contemporain se joignent aux festivités. De quoi envisager, dans ce créneau, des années 2010 tonitruantes.

Parmi toutes les formations modernes affiliées au rock progressif, Riverside se révèle certainement comme l'une des plus alléchantes. Ces polonais ont en effet réussi à s'imposer au sein de la scène prog anglo-saxonne en se faisant rapidement signer chez Inside Out, label qui compte en ses rangs des groupes comme Spoke's Beard, Mastermind, Pain Of Salvation ou encore Symphony X. Après avoir clôt leur trilogie Reality Dreams avec l'excellent Rapid Eye Movement en 2007, Mariusz Duda et ses trois compères reviennent aujourd'hui avec leur quatrième album, Anno Domini High Definition.

Ce qui frappe d'emblée à la première écoute de ce disque, c'est la dureté du son. Riverside a en effet décidé d'affermir son rock en le dopant au metal, suivant en cela (et avec une bonne période de retard) les ténors du créneau que sont Porcupine Tree. Un virage néanmoins pas aussi abrupt qu'on pourrait le penser : on gardera en mémoire que les trois précédents albums, s'ils privilégiaient les ambiances calmes et les mélodies envoûtantes, ne rechignaient pourtant pas devant quelques coups de médiators bien appuyés. Un petit détail, néanmoins, nous poussera à la prudence quand à un revirement de profil pas si anodin qu'on pourrait le croire. En effet, les polonais ont bien compris que le rock progressif actuel reste cantonné à une niche on ne peut plus étroite. Le fait d'avoir récemment assuré la première partie de la tournée de Dream Theater devant un public metal autrement plus pléthorique que ce à quoi ils ont droit habituellement dans les manifestations progressives "traditionnelles" leur a certainement donné des idées pour élargir leur audience. A voir à l'avenir si ce pari du metal prog s'avèrera payant sur un plan purement fédérateur.

Cinq titres nous sont proposés sur cet album, assez différents les uns des autres. On appréciera la rigueur technique à toute épreuve du groupe, l'équilibre assez étonnant entre les différents instrumentistes (batterie un peu plus en retrait qu'avant, basse grésillante par contre particulièrement mise en avant), et surtout le talent indéniable dans l'exposition successive des thèmes musicaux. La musique de Riverside coule de source, elle enchaine les ambiances, les sonorités et les mélodies les plus dissemblables sans la moindre difficulté, ce qui n'est pas donné à tout le monde - même quand on prétend s'adonner au rock progressif. De plus, cette science imparable se retrouve associée à un talent mélodique hors pair qui fait mouche à chaque essai, que ce soit dans le metal convulsif aux rythmiques ampoulées ("Hyperactive"), le rock wilsonnien aux atours pop aguicheurs ("Driven To Destruction") ou encore les travées futuristes se nimbant de sonorités tantôt jazz, tantôt arabisantes ("Egoist Hedonist", incroyable d'inventivité). Il est vrai que la voix de Duda est absolument magnifique, et se retrouve aussi à l'aise dans les litanies poétiques que dans les interjections furieuses. On pourra néanmoins regretter quelques travers propres à la scène progressive et desquels les polonais n'arrivent pas encore à s'extirper : quelques inversions de rythmiques artificielles qui noient le pourtant magnifique "Left Out" sous une complexité inutile, ou encore une succession de plages instrumentales dont on n'arrive pas vraiment à cerner l'intérêt à la fin de "Hybrid Times".

Quoi qu'il en soit et malgré les réserves précédemment émises, Riverside confirme sa parfaite forme avec un quatrième album maîtrisé, peut-être un peu moins serein que ses prédécesseurs mais gagnant en percussion ce qu'il a perdu en force mélodique. Que ceux qui apprécient Porcupine Tree n'hésitent pas à jeter une oreille à Anno Domini High Definition (et aux trois albums précédents) : à l'heure actuelle, le rock de ces quatre polonais est celui qui se rapproche le plus de celui de Steven Wilson et des ses collègues, tant sur le plan formel que qualitatif. Et ça, croyez-moi, c'est un sacré compliment.

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