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Critique d'album

Romero


Turn it on !


(08/04/2022 - EMI Australia ; Cool Death Records ; Feel It Records - Soulful Punk Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Talk About It / 2- Happy Hour / 3- Honey / 4- Crossing Lines / 5- Turn It On ! / 6- Halfway Out The Door / 7- Troublemaker / 8- Petals / 9- Neapolitan / 10- White Dress / 11- Things They Don't Tell You
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Avez-vous déjà dansé avec le diable au clair de lune ?"
Diego, le 08/07/2022
( mots)

Originaires de Melbourne (Australie), les cinq musiciens de Romero proposent avec Turn It On !, une bouffée d'air frais avec leur pop punk rock teinté de groove.
Baptisé ainsi en hommage au célèbre réalisateur d'horreur (la police sanguinolente ornant la pochette du disque donnait déjà des indications), le groupe a surtout été bercé par le mouvement de renaissance du rock indie new yorkais du début des années 2000. Et ça s’entend clairement.

Il est en effet extrêmement difficile d'empêcher les deux premiers albums des Strokes de s'immiscer dans nos esprits à l'écoute des morceaux composant ce premier exercice des Aussies. Les breaks de batterie et les riffs dissonants de "Happy Hour" sont les héritiers directs de Room on Fire. "Honey", qui suit, est peut-être encore davantage évocateur de chansons comme "Meet Me in the Bathroom". Le duel entre les guitares, la rythmique robotique, la saturation du chant et le climax du refrain sont autant d’éléments que la bande à Casablancas aurait pu engendrer. Le riff crunchy du très pop "Halfway at the Door" est, lui, emprunté aux compatriotes de Boy & Bear (écoutez “where'd you go” sur l'album Limit of Love pour finir de vous en convaincre).

Le rock contemporain a visiblement beaucoup inspiré Romero. C'est sans compter sur le parallèle pouvant être tiré entre le style de chant et le timbre de la frontwoman Alanna Oliver, qui rappelle furieusement celui de Izzy Baxter Phillips, dont l'excellent groupe Black Honey avait bénéficié de critiques positives l'an dernier, y compris chez nous. Metric et Blondie sont deux autres références évidentes. Le talent de Romero est ici de mettre en valeur des compositeurs certes rock, énergiques mais aussi très mélodiques, au travers d'une production maniant avec adresse distorsion et saturation. L'effet trop lisse du Written and Directed de Black Honey est ainsi totalement gommé et laisse place à une spontanéité et une authenticité convaincantes. Difficile en effet de résister à l'opener, "Talk About It", sa rythmique hystérique, son chant survolté et ses riffs à la Thin Lizzy.

Encore une fois, Romero n'invente pas grand chose, le genre avait déjà même subi plusieurs renaissances, mais ça fonctionne plutôt très bien !

Un titre comme "Crossing Lines", au premier abord téléguidé et calibré pour RTL2, se révèle surprenant avec un crescendo souligné par la superbe performance vocale d’Alanna Oliver et le solo de guitare (d’autant que les envolées de guitare se font malheureusement trop rares sur le reste du disque).

A mi-parcours sur ce disque, toutes les caches semblent donc cochées. C’est à ce moment que tout s’effondre ou presque. La deuxième moitié de Turn It On ! se fait poussive, des morceaux comme "Petals" jouent sur les codes quasi disco établis par Blondie, mais cette fois-ci, la voix d’Oliver se révèle poussée dans ses retranchements, potentiellement jusqu’à l’agacement. "Neapolitan" sonne furieusement déjà entendu, qu’il s’agisse des titres du début d’album ou de morceaux génériques indie rock. Rien de fondamentalement désagréable, mais à ce stade de l’écoute de l’album, on en vient à regretter le manque de diversité. Pour être tout à fait honnête, la chanson est plutôt plaisante prise hors contexte et souffre surtout de sa position sur le disque. Des flashbacks de l’intro de "All The Small Things" de Blink 182 viennent hanter l’écoute de "Troublemaker". En soit, rien de bien grave, mais le titre n’est pas le plus mélodiquement inspiré, pour manier l’euphémisme.

Turn It On ! se conclut sur "Things They Don’t Tell You", finalement représentatif du contenu de l’album : du dance-rock, avec une bonne dose de fun et surtout pas de réflexion fondamentale sur le sens de la vie. Non pas qu’il s’agisse d’un prérequis essentiel, mais le parti pris est ici totalement clair : “Dancing in the spotlight, working in the daytime (...) Won’t you sail away, Make a good life and enjoy yourself”/”Danser sous les projecteurs, travailler la journée (...) pourquoi ne files tu pas, construire une bonne vie et profiter”.
Les tubes de l’été n’ont qu’à bien se tenir !

Un EP aurait peut-être suffit, mais il faut également savoir saluer la volonté de produire des albums complets. Ce premier essai est tout de même globalement une belle réussite et un vent de fraîcheur sur la dynamique scène australienne.


A écouter : "Halfway at the Door", "Crossing Lines", "Happy Hour".

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Commentaires
MaximeL, le 13/07/2022 à 09:49
Très chouette découverte (et en effet l'influence des Strokes sur le premier tiers est indéniable). Un côté Best Coast également je trouve. Merci Diego !