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Critique d'album

The S.L.P


The S.L.P


(30/08/2019 - Columbia Records - Electro-Rock - Genre : Rock)
Produit par Sergio Pizzorno

1- Meanwhile... In Genova / 2- Lockdown / 3- ((trance)) / 4- The Wu / 5- Soldiers 00018 / 6- Meanwhile... At the Welcome Break / 7- Nobody Else / 8- Favourites (feat. Little Simz) / 9- Kvng Fv / 10- The Youngest Gary / 11- Meanwhile... In the Silent Nowhere
Note de 3/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"L'escapade solitaire de la tête pensante de Kasabian"
Julien, le 12/09/2019
( mots)

L’histoire moderne du rock a souvent fait les choux gras de la presse Anglo-Saxonne avec ces groupes à deux leaders/chanteurs se tirant la bourre pour être celui qui se mettra le plus sur le devant de la scène, celui qui arrivera le plus en retard à la session photos etc… On pensera au mythique duo Barât/Doherty et bien évidemment aux frères Gallagher. Les premiers jouant de la relation “je t’aime moi non plus” avec en toile de fond l’envie de l’apprenti de dépasser le maitre ; les seconds se battant pour récolter les lauriers, avec le compositeur de génie face à l’aboyeur public. Ces petits jeux aboutiront aux mêmes résultats pour les deux groupes : dissolution et aventure en solo (et reformation dans le cas de The Libertines). L’escapade solitaire est complexe quand on a autant soulevé les foules à grand coup d’hymnes devenus intemporels ; l’exercice se joue pour le meilleur (Noel Gallagher) ou pour le pire (Liam). 


Le cas de Kasabian est bien différent. Si le groupe est aussi à ranger dans la catégorie des monstres à deux têtes ; la relation entre Tom Meighan et Sergio Pizzorno n’est en aucun cas sujette à la polémique pour tabloïd de seconde zone. Le statut de chacun est clairement assumé et respecté : à Sergio la composition des hits, à Tom de les transcender en live, et ça s’arrête là ! Depuis l’album Velociraptor, le créateur de la bande de Leicester n’a plus froid aux yeux agrémentant son rock de beats électro, de sections cuivre ou encore de violons aux sonorités orientales. Et si l’évolution est remarquée, on a le sentiment que le “lad” en garde sous la pédale pour laisser un maximum de place à l’expression vocale de son comparse. Après l’interminable tournée Crying Out Loud, l’heure est venue de faire un break mais il n’en sera rien pour Sergio Lorenzo Pizzorno (oui, S.L.P  correspond tout simplement aux initiales de son nom complet) qui repart immédiatement s’enfermer en studio extérioriser ses pulsions créatrices.  


Si vous cherchez avec ce S.L.P   un album 6.1 de Kasabian, faites demi-tour, ce n’est clairement pas le propos. Seul l’intro de The Yougest Gary   à une petite saveur “kasabianesque”. Pour le reste, place à l’éclectisme ! Les très nombreuses variétés sonores de l’album, tant dans les styles que les ambiances, sont assez déroutantes de prime abord. 


Tout en chill, la très “boite-rythmée” ((trance)) s’avère très agréable. Même constat pour le single Favourites et ses passages Rap / Hip-Hop bien sentis. Si la guitare n’est clairement pas l’instrument premier de l’album, ces quelques touches sur Lockdown permettent de magnifier un morceau qui aurait rapidement pu sombrer dans l’oubli. 


L’intro soft de Nobody Else au piano classique s’avère être un trompe-l’œil : avec Soldiers 00018, ces deux morceaux font dans le trop plein de beats électro, d’effets sur la voix et de clavier. Une consommation sonore gargantuesque qui, si elle parait savoureuse, file la nausée à être prise en une seule fois. Et puis il y a The Wu … Si le titre est censé être un hommage au Wu Tang, il n’est pas certain que grâce leur soit rendue de la meilleure des manières sur ce morceau. La mélodie de chant niaise et insupportable sur fond d’une pseudo sirène d’alarme, était déjà très laide ; en ajoutant une fin tout en vocoder, on obtient le chapitre premier des “Nuisances Sonores Universelles” ; l’encyclopédie officielle des chansons à passer entre deux annonces de pub sur Fun Radio. 


Pour le très réussi, il faut s’attarder sur la trilogie “Meanwhile”. Sur Meanwhile…At The Welcome, on se prendra pour un cow-boy en train de rouler sa clope sur le parvis du saloon, le chapeau abaissé pour masquer son visage à la population environnante. Meanwhile…In the Silent Nowhere  nous plonge dans une ambiance feutré digne d’une B.O. de film.  Le point d’orgue de l’album se trouvant sans nul doute dans l’instrumental Meanwhile…In Genova. L’entrée de la basse est parfaite, le son lourd vient épouser différents riffs de clavier aux sonorités orientales, le tout dans une ascension crescendo ponctuée par un enrobage de chœurs. On regrettera que le registre de l’instrumental pur n’ait pas été plus exploité tant Sergio semble exceller dans cet art.   


La tête pensante de Kasabian nous offre un album plus que varié, voir trop, où l’excellent côtoie le plus que mauvais. On regrettera la surabondance sonore composée à l’abri de l’ordinateur au détriment des instruments joués à la main. Il faut en revanche saluer la prise de risque tant il aurait été facile de faire un Kasabian bis


Fait plus étonnant, avant même la sortie de The S.L.P, la bande de Leicester teasait l’arrivée de leur septième album, s’en suivait l’annulation complète de la tournée européenne solo. Les plus cyniques diront que de toute façon sans Tom Meighan sur scène ça n’aurait pas marché, d’autres qu’il faut vite réappâter les fans de Kasabian frustrés par l’aventure solo S.L.P. On préférera y voir le kiff d’un compositeur qui avait d’autres facettes à faire découvrir et qui visiblement n’a pas fini de nous en faire voir. 

Commentaires
NDK, le 15/04/2021 à 18:06
Article très sympa ! Il manque quelques infos sur les collaborateurs qui complètent les carences de l'abum.. Mais bonne analyse !