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Critique d'album

The Sunshine Underground


The Sunshine Underground


(19/05/2014 - Lovers - Dance-Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Start / 2- Finally We Arrive / 3- Nothing to Fear / 4- Don't Stop / 5- Battles / 6- Nightlife / 7- The Same Old Ghosts / 8- It Is Only You / 9- Turn It On / 10- Here Comes the Storm
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Orgie électronique"
Kevin, le 23/05/2014
( mots)

The Sunshine Underground était porteur d'une hype toute britannique au beau milieu des noughties, tant est si bien qu'on a inventé un genre musical rien que pour eux : la nu-rave. Derrière ce nom de légume se cache en réalité un sous-genre moite du dance-rock le plus venimeux, mis en décibel par le premier album du groupe blindé de riffs tranchants, de cordes vocales déchirées et de chevilles foulées. Ce qui au fond définit le mieux le groupe, c'est cette voix pleine et puissante, condition sine qua non pour habiller ce martelage en règle de nos oreilles. Craig Wellington a ainsi tout pour lui : une voix claire, étirable à l'envi et sans identité particulière. Si le second album avait forcé le trait sur un rock défoulant et bas de plafond, cet opus éponyme revient aux premières amours des petits gars : les caves illégales où on fait l'amour à des murs de son, la bave au coin des lèvres. Les plus éclairés d'entre vous auront du premier clin d’œil remarqué que le groupe tient son nom d'un des morceaux les plus épiques des Chemical Brothers. C'est ainsi sans trop de surprises que cet album se la joue electro du début à la fin, gonflé d'influences 80's les plus bigarrées. Peu importe cependant s'ils ont troqué pour de bon les guitares pour les synthés, la méthode reste la même, en envoyer le plus possible et de plus en plus. 

Mine de rien, on demeure un brin décontenancé par la première écoute de The Sunshine Underground. Si le groupe a toujours flirté avec l'electro, l'album débute sur un "Start" qui reprend tous les codes de l'acid house et fout franchement les pieds dans le plat. Beats qui s'accouplent sans préliminaire, sons tout droit sorties du lounge le plus miteux de la perfide Albion et Wellington qui emballe tout en tentant un rap assez maladroit. Si le tout s'annonce des plus bancals, l'efficacité la plus brute bénit le bordel et une furieuse énergie s'en émane à mesure que les refrains s'enchaînent. Rapidement, il est facile de définir cette nouvelle livraison des lads de Leeds comme une farouche collection d'hymnes cheaps de très bonne facture. À l'image de "Finally We Arrive" ou "Nightlife", TSU enfile les poncifs mais retombe toujours sur ses pattes et pond des tubes aussi immédiats que crasseux. 

Tout comme "Don't Stop". Estampillé premier single, il embrasse le dubstep sous MDMA en multipliant les sons électroniques autant que possible tout en croisant les doigts pour qu'au final, ça passe. Et au final, ça passe. Grâce à cette incroyable faculté à rendre fluide n'importe quel désordre. Le chant plein et blanc de Craig Wellington y est encore pour beaucoup, d'une parce qu'on a tendance à se concentrer sur lui, de deux parce qu'il confère à la musique de son groupe une imperméable tolérance à l'excès. Cela dit, et contrairement à quelques précédents morceaux des boys, le point de rupture n'est jamais atteint, un peu à la manière des morceaux enlevés du Hot Fuss de The Killers. Pas de sauvagerie bestiale, pas d'explosions en tout genre, le tout reste maîtrisé dans les limites de leurs petits bras.

L'album recèle également de quelques plages plus soft et minimalistes, où l'on reprend son souffle, comme quand on sort de boite pour aller fumer sa clope. Sortes d'union vaudou du kitsch et d'une certaine forme d'élégance, ces rares morceaux offrent un nouvel angle sur le talent de composition, certes relatif, de TSU. Les sept minutes de "Battles" ne haussent jamais le ton et se goûtent sans lassitude aucune. Lente digestion de Talk Talk à la sauce Maps, elle n'est secouée que par une succession éparse et savamment graduée de beats timides. Wellington pose même les armes et laisse enfin couleur le miel de sa voix, il prouve même qu'il peut être autre chose qu'une caricature de hurleur bougon. "The Same Old Ghosts" se veut plus acide et lorgne davantage du côté de la version agressive de Bronski Beat et Visage. Celle qui n'existait pas jusque là, en somme, et c'était pas plus mal. 

Si l'outrance n'est évidemment pas toujours de bon goût, elle possède ce côté jouissif, limite régressif qui fait qu'on s'en tape. La musique de TSU a toujours été nettement plus corporelle qu'intellectuelle et un simple détour aux paroles affligeantes suffit pour s'en assurer. Même si ici la balance s'équilibre un poil, il ne faut pas pour autant négliger l'instinct profondément animal de leur musique. Parfois à la limite du vulgaire, ("It Is Only You", vainement bourrin, "Here Comes The Storm" et ses tambours de guerre à la con) TSU n'oublie jamais de communiquer une énergie vive par tous les moyens imaginables. Et rien que pour ça, on peut leur pardonner leurs débordements et leurs lacunes. Au fond, c'est comme faire un plat à la piscine, ça fait mal pendant une heure mais putain que l'instant était kiffant. Oui, kiffant.

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