Half Moon Run
Salle : Bataclan (Paris)
Première partie :
Je n’avais pas d’attente particulière en me rendant au concert de Half Moon Run ce vendredi 22 septembre au Bataclan. D’une part, ma connaissance du groupe restait relativement sommaire, se limitant à une écoute régulière du premier opus du combo (Dark Eyes, découvert grâce au Top10 de Maxime). D’autre part, je m’étais accroché à une idée - totalement injustifiée - selon laquelle Half Moon Run ne serait pas un groupe de live… La réalité est tout autre, et je reconnais à postiori avoir été complètement conquis par la prestation proposée par le groupe canadien ; un trio charmant, généreux et particulièrement débrouillard (techniquement parlant) !
Avant cela, nous avons pu assister à la représentation du groupe Flyte qui assurait la première partie : un duo britannique pratiquant un indie-folk acoustique à la manière de Simone and Garfunkel pour une musique qui se veut résolument intimiste et délicate. Si les quelques morceaux proposés n’étaient pas des plus appropriés pour enflammer notre vendredi soir, il conviendra de se replonger dans la musique de Flyte à tête reposée.
Arrivant aux alentours de 21h, les Half Moon Run sont accueillis dans une belle ambiance, et débutent leur set avec l’irrésistible "You Can Let Go", morceau issu de leur dernier opus sorti il y a quelques mois (dont les qualités ont été mises en avant dernièrement par Mathilde ; Cf. chronique Salt). Une entrée en matière qui met le public dans les meilleures dispositions grâce à une rythmique électronique entrainante et à l’efficacité d’un refrain que l’on se surprend à chantonner encore le lendemain…
Particulièrement bien positionné à quelques mètres seulement de la scène, nous prenons le temps d’examiner l’attirail du trio, réparti méthodiquement aux quatre coins de la scène du Bataclan : percussions, synthés, micros multi-effets et toute une rangée de guitares attendant patiemment leur heure au fond de la scène. Il faut dire que chacun des membres du groupe s’illustre par sa polyvalence ; la palme revenant au batteur Dylan Phillips qui parvient simultanément à manier les claviers (d’une main), la batterie (de l’autre), tout en assurant une partie des chœurs. Personnellement, je n’avais jamais vu ça ! Comme si cela n’était pas assez, le bonhomme dispose même de quelques ramifications à sa batterie, lui permettant notamment d’actionner une deuxième caisse claire à partir d’une pédale.
Le groupe (qui pour rappel est passé de quatuor à trio à partir de 2020) poursuit tranquillement son set en mettant à l’honneur ses nouvelles compos, le tout dans une restitution sonore quasi-parfaite. L’intensité monte d’un cran au moment d’aborder le très attendu "Call Me in the Afternoon" (Dark Eyes), assurément un des titres les plus "agités" du catalogue de Half Moon Run, lors duquel l’ensemble du trio est mis à contribution pour assurer le jeu de percussions. Le groupe livre ainsi un set équilibré, alternant judicieusement entre moments dansants et autres passages plus intimistes. On pensera notamment à la touchante interprétation du titre "Devil May Care", petite ballade folk livrée dans son plus simple appareil : ukulélé, harmonica et harmonies vocales.
Histoire de finir en beauté, les Canadiens nous balancent leurs meilleures munitions dans le cadre d'un étincelant bouquet final durant lequel nous profitons des indispensables "She Want to Know", "Full Circle" ou encore "Give You".
A l’issue de la soirée, deux constats s’imposent : premièrement, le trio canadien n’a de toute évidence jamais réitéré l’exploit de son premier album, et semble même avoir renoncer à une telle entreprise. L’album Dark Eyes reste – et restera - une singularité parmi la scène indie-rock; ce genre d’album qui conserve une saveur intacte malgré les écoutes et les années qui passent. Deuxièmement, Half Moon Run est assurément un groupe à voir en concert, et ceci d’autant plus que les Canadiens semblent totalement revigorés par la sortie d’un album de très belle facture, qui sans égaler l’opus précité devrait être en mesure de se frayer une place au sein de nos Albumrock Awards…
Set-list :
You Can Let Go (Salt)
Hotel in Memphis (Salt)
Everyone's Moving Out East (Salt)
Narrow Margins (Sun Leads Me On)
9beat (Salt)
Goodbye Cali (Salt)
Razorblade (A Blemish in the Great Light)
Salt (Salt)
Gigafire / New Truth (Salt) / (A Blemish in the Great Light)
Call Me in the Afternoon (Dark Eyes)
Alco (Salt)
Devil May Care (Sun Leads Me On)
Unofferable (Dark Eyes)
I Can't Figure Out What's Going On (Sun Leads Me On)
She Wants to Know (Dark Eyes)
Favourite Boy (A Blemish in the Great Light)
Drug You (Dark Eyes)
Full Circle (Dark Eyes)
Give Up (Dark Eyes)