Eurockéennes de Belfort 2015
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Introduction
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- Quand l'éclectisme dessert l'identité
- Quand l'insolence alimente la déception
- Quand le fun sauve le rock
- Quand l'inconnu surprend le réfractaire
- Quand la sagesse impose le respect
- Quand l'enthousiasme s'abandonne à l'amertume
- Tops & Flops de cette édition 2015
Quand l'enthousiasme s'abandonne à l'amertume
Nombreuses furent les bonnes surprises à émaner de la dernière vague de programmation. Impossible donc de ne pas ressentir une certaine frustration à la sortie de plusieurs concerts. Les excuses bancales relevant d'un spectateur inattentif, d'une organisation hasardeuse ou d'une régie endormie ne peuvent sauver l'artiste, à qui seul incombe les raisons d'un fiasco aussi dommeagable qu'imprévisible.
Fratrie en perdition
La plus grande déception de ces Eurocks 2015 vient certainement de la fratrie Stone, qui en plus de paraitre complètement ailleurs, a tout simplement endormi tout le monde devant une Greenroom pourtant bondée. En cause, un Angus Stone très en retrait, planqué derrière ses lunettes de soleil, servant de choriste de luxe, à l'exception de l'excellent "It Was Blue" tiré de son album solo, et une Julia Stone effacé, timide, dont le chant fragile et cristallin se noie dans les arrangements guindés du groupe. "Crash & Burn", bien qu'extrait du superbe album éponyme de l'été 2014, voit Angus & Julia Stone doucement sombrer dans un bourbier sonore rondouillard et peu incisif où les compositions s'enchainent dans l'indifférence la plus flagrante. Le contexte festif et enthousiaste des Eurocks en cette fin d'après-midi du jour 2 n'adhère absolument pas à la mélancolie froide et poussive des australiens qui s'enterrent dans une folk-électrisée aussi insipide qu'insignifiante. Dommage car avec un tel potentiel et des albums studio convaincants, on pouvait s'attendre à beaucoup mieux. A voir dans une autre configuration peut-être (salles, clubs) ?
Douce lune assourdissante
Découverts en première partie de Depeche Mode à Strasbourg en février 2014, Soft Moon avait suscité un certain intérêt malgré un set plombé par les problèmes d'ordinateur du batteur (ah les joies de la musique électronique). C'est donc plein d'enthousiasme et après un excellent dernier album, que le groupe d'Oakland vient distiller sa new wave aux influences punk et shoegaze sur la Plage de Malsaucy. Enfin, distiller n'est pas le terme approprié tant le torrent sonore inondant l'auditoire a deferlé pendant plus d'une heure, massacrant un spectacle pourtant adroitement mis en lumière. Il s'agit là de la pire expérience musicale de cette édition tant les basses amplifiées au maximum ont atomisé toute perception instrumentale, tout discernement musical. Rien à ajouter si ce n'est cette terrible impression de rave party géante qui martèlera les têtes fatiguées pour encore une bonne partie de la nuit...
Asphyxiant Foxygen
Foxygen est un groupe étrange, aux influences variées, allant de l'indie rock new-yorkais au psychédélisme californien sans pour autant renier un certain penchant pour une pop anglo-saxonne plus légère. Programmé tardivement en ce jour 2, juste après le rouleau-compresseur Major Lazer, le groupe n'aide pas à retrouver ses esprits tant le show vire rapidement à un immense carpharnaüm : décors floraux multicolores, au moins 20 personnes sur scène, des lumières aveuglantes, un son plus que limite, autant dire rien n'est fait pour ménager le néophyte qui découvre Foxygen. Si la magie psychédélique opère lors d'une écoute studieuse, c'est un trip bordélique au possible que le groupe propose sur scène, enchainant les prestations ubuesques au point de définitivement achever un auditeur abasourdi. En bref, une quinzaine de minutes aura suffi à décider les perplexes : Foxygen devrait calmer ses ardeurs car avec un concert pareil aucune autre option que le repli stratégique immédiat n'est envisageable.
Un innocent retour pas franchement criminel
Attendu comme le messie par certains, Ben Harper ne brille pourtant guère ces dernières années, à l'exception de sa collaboration très réussie avec l'harmoniciste Charlie Musselwhite. Ses albums avec les Relentless 7 se sont avérés peu inspirés et loin de suggérer l'harmonie musicale trouvée avec les Innocent Criminals. Qaunt à son album avec Môman, malgré de bons et mignons sentiments il est bien vite oublié. Le retour aux affaires avec les Innocent Criminals sur scène laissait donc présager des guitares bien saturées, des slides graveleux et des rythmes tribaux lourds à souhait. Et c'est bien ce qu'il s'est passé le temps de quelques titres : "Glory & Consequences" a ouvert le bal à grands coups de décibels pour rappeler à tous que Ben Harper sait faire du rock. Toutefois, la voix de l'artiste ne porte pas et pose simplement un chant juvénile presque soufflé sur les sons entrainants des Innocent Criminals, ne dynamitant pas le concert alors que le groupe se donne autant qu'il peut pour soulever la foule. La dégringolade commence avec une interprétation sans envie et surtout rythmiquement à l'ouest de "With My Own Two Hands", morceau aux influences reggae dont l'effet de surprise s'estompa rapidement pour laisser place à la désillusion : Ben Harper chante à peine, miaule tout juste et court après un groupe, trop fort pour lui. La suite ne fera qu'empirer les choses, "Diamonds on the Inside" se voyant massacrer par son auteur incapable d'aligner trois mots en rythme, et on ne peut assister plus longtemps au supplice que s'inflige Ben Harper. Les Innocent Criminals sont bien de retour, mais Ben Harper est lui largement dépassé par les évènements. Décevant mais prévisible.