Eurockéennes de Belfort 2015
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Introduction
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- Quand l'éclectisme dessert l'identité
- Quand l'insolence alimente la déception
- Quand le fun sauve le rock
- Quand l'inconnu surprend le réfractaire
- Quand la sagesse impose le respect
- Quand l'enthousiasme s'abandonne à l'amertume
- Tops & Flops de cette édition 2015
Quand l'inconnu surprend le réfractaire
La musique a parfois cette capacité à happer, capter l'attention dès le premier accord, magnétiquement attirer les yeux sur une scène où jamais l'évocation de l'artiste y jouant n'aurait suffi à déplacer l'auditeur. Ces Eurockéennes ont brillé cette année par quelques réussites inattendues, salvatrices et françaises. Cocorico !
Reine Christine
Nouvelle venue sur la scène pop française, Christine & The Queens se voit catapultée sur la Greenroom en ce soir du Jour 2 afin de dispenser un show tout en retenue, en simplicité, loin de la surenchère scénique que son statut de tête d'affiche aurait pu suggéré. Avec une mise en scène épurée et un jeu de lumière minimaliste et poétique, Christine se veut l'architecte d'une pièce musicale complexe où l'artiste propose ses titres suaves dans un décor aux contrastes aussi inquiétants que captivants. C'est l'émergence des lumières d'une blancheur clinique sur ce fond d'un noir abyssal qui intrigue et ajoute à l'écoute une dimension visuelle profonde et sensuelle. Si "Christine", "Paradis Perdus" ou encore "Saint-Claude" sont autant de morceaux agaçants de par leur radio diffusion à outrance, le reste se veut transcendé par ce spectacle minutieux et envoutant, une bulle d'air dans cet océan d'excès festivaliers. Inutile de vouloir traduire plus que de raison cette sensation relevant d'un mystérieux mysticisme, Christine & the Queens a enchanté et reveillé les sens des mélomanes les plus endurcis, là où personne ne l'attendait. Chapeau bas.
The Do l'a fait
A l'instar des White Stripes, The Do se veut une version plus sophistiqué du duo rock bourru classique et tend plus vers une pop indie travaillé qu'un rock garage brut de décoffrage. C'est aux alentours d'une heure du matin qu'Olivia et Dan ont investi la scène de la Greenroom afin de conclure une première journée de concerts, d'une très belle manière.
Avec une tracklist axée à 80% sur son dernier effort, le groupe tente de séduire et d'assurer face une meute de festivaliers plutôt bien hydratés après une journée de forte chaleur. Fort d'un passage remarqué en 2011 sur la Grande Scène, Olivia assure le show et surtout le chant, sa voix particulièrement pleine servant des vocalises cristallines équilibrées. C'est au son du classique "On My Shoulders" que The Do ouvre le bal, s'assurant au passage la reconnaissance de ceux-ci qui seraient passé à côté de ce tube de 2008, avant d'entamer toute une collection de titres extraits de Shake Shook Shaken. Les sonorités électro de "Keep Your Lips Sealed" ou les rythmes tribaux de "Slippery Slope" emportent un parterre bondé dans un trip nocturne jouissif, qui s'avèrera bien malheureusement bien trop court (à peine une heure). Dommage, plus d'un en aurait redemandé.
Malsauçy bien chaussée
La scène de La Plage se veut la plateforme de lancement de groupes ou d'artistes à découvrir, le tout dans un cadre aux allures de vacances, les pieds dans le sable. Cette année n'a pas failli à la règle, et malgré un son calamiteux (des basses abrutissantes) certaines formations ont attiré l'oreille, attisé la curiosité, stimulé la musicalité de chacun : The Shoes marquera cette 27ème édition des Eurocks par un set impressionant de maitrise et de puissance sonore. Même les novices sont happés par un duo à l'osmose certaine, gage d'une assurance scénique profitable au spectacle du groupe. Malgré quelques petites longueurs, les différents featurings apporteront un regain d'intérêt à un show méritant un franc détour. Difficile malgré tout de conserver en tête un ou deux moments forts dans ce concert très homogène : qualité appréciable comme défaut néfaste.