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HeartBeats Festival d'Halluin 2015


Caroline BT, le 08/07/2015

Vendredi 5 juin 2015

Après une grosse frayeur climatique (bourrasque, grêle et pluie), les portes se sont enfin ouvertes avec un peu de retard pour accueillir festivaliers français et belges venus en nombre pour ce nouvel événement.

Le festival Heartbeats s'est déroulé à deux pas du port de plaisance d'Halluin, de grandes éoliennes et de champs de blé encore vert. Pas envahi par la boue mais plutôt par une herbe bien grasse, le site avait la particularité d’avoir une frontière au milieu du chapiteau principal, séparant la France de la Belgique.

Sur cette ancienne friche industrielle, tout avait été sécurisé afin d’éviter tout accident avec des dizaines de barrières de protection, les risques ayant été multipliés avec le pont qui conduit au site du festival, qui enjambe la Lys, et le port est du côté belge.

Lors de cette première soirée, après un passage serein par le stand invitation, l’heure était à la découverte du moyen de paiement (une carte magnétique à créditer aux guérites - finis les tickets perdus), de la scène, des différentes échoppes pour se restaurer, de l’espace prévention drogues etc.

Pas de stands publicitaires et distribution de goodies comme à Dour ou au Main Square, mais plutôt de très bons food-truck et même de frites bio. Notons la présence d’une large équipe de bénévoles et d’un groupe « green » pour la propreté du site ainsi qu’une collaboration policière franco belge.

Ibeyi


Ce sont les soeurs jumelles du groupe Ibeyi ("ibeyi" signifie jumeau en yoruba, la langue du Niger), la douce Lisa-Kainde (au clavier) et Naomi Diaz (la percussionniste), la vingtaine, qui ont démarré les festivités avec élégance et grace. Un peu trop tôt malheureusement pour certains des spectateurs qui avaient été retardés par les conditions climatiques. C'est donc devant un parterre quasi désert que celles-ci ont joué une musique soul à deux voix posée sur un piano, illuminée par des percussions afro-cubaines, des samples de hip-hop et quelques touches d'électro. Leur son très épuré a fait office de mise en bouche pour ce début de festival. Elles ont livré une prestation touchante et émouvante grâce au tube River et aux titres Mama Says ou WeathermanSaluées par la critique, elles font partie des artistes majeurs de l’année 2015.

Years&Years


La suite est un peu déconcertante avec l'arrivée des jeunes Years&Years, mais qui vont au moins tenter de réveiller le public pour qu'il se sente enfin en week-end !. Découverts en 2012 avec Traps publié sous le label Kitsuné, le trio anglais a étonnament gagné le BBC Sound of Music 2015. C’est avec la chanson pop King que Years&Years est véritablement entré dans le cerveau des filles. Car en ce début de soirée, elles sont là et bien présentes pour acclamer Olly Alexander. Avec sa voix assez commune, son allure juvénile (il n'a que 24 ans) et quelques pas de danse langoureux, le chanteur anglais se prend un peu pour Usher pendant Take ShelterOlly (vu dans la série britannique Skins saison 7), Mikey et Emre ont aussi repris le titre Breathe de Blu Cantrell et Sean Paul, façon slow.
Abordant plusieurs styles (pop, ragga, ballade, house …) sans réellement s’en approprier un, Years&Years a tout de même mis une bonne ambiance entre ballons gigantesques et colorés parcourant la foule et cris de quelques fans. Mais le sceptiscisme gagne face à leur petit côté One direction sur les titres Desire (très dance) ou encore Real. Si on leur souhaite un destin au moins similaire à Foster the People (Torches), dont le second album (Supermodel) est passé inaperçu l’an dernier ; force est de constater que leur groupe un peu trop mainstream à mon goût, rencontre déjà un beau succès outre-manche. Leur album Communion sortira en juillet. 

Magnus


Vient le tour de Magnus, le groupe belge créé par Tom Barman (dEUS) et le DJ anglais CJ Bolland il y a plus de 10 ans. Accompagné par quatre musiciens, dont un guitariste portant une attelle (on nous soufflera que celui-ci aime bien faire des blagues au public), le leader de dEUS a fait le show pour les photographes. Chemise blanche, jean déchiré, barbe de trois jours, il a démarré en trombe, invicible et donnant de la voix. Avec un style inclassable, Tom Barman fait la musique qu’il aime avec Magnus, mêlant toutes sortes d'influences musicales. On assiste à un tour de chant assez complet et à l'exploration de différentes sonorités qui se superposent. Tendant l'oreille parfois au milieu de ces guitares un peu saturées, on saisit un refrain : "je crois je suis je chante encore(très méthode coué). Saluons le front man, un peu dandy, qui a fait honneur à la première soirée d'Heartbeats et à ses compatriotes belges, même si ces compositions ne m'ont absolument pas marquée.
Avec l'album Where Neon Goes To Die (septembre 2014), Magnus a fait appel à des guests tels que Tom Smith (Editors), Selah Sue, ou encore Mina Tindle sur Trouble on a par.

Metronomy


Arrive enfin Metronomy. Le groupe anglophone dynamique, très communicatif est attendu par les festivaliers en majorité français ce soir là. Ce n'est pas exagéré de dire que la tête d’affiche a mis les bouchées doubles pour ce nouvel évènement Heartbeats. Le groupe était très en forme avec un Joseph Mount (chant, clavier, guitare) remplumé, la batteuse de plus en plus en jolie et enfin à l’aise au micro (Anna Prior), le bassiste sur le devant de la scène (Olugbenga Adelekan) et Oscar Cash comme à son habitude, toujours en retrait. Remarquons la présence discrète du guitariste Michaël Lovett (en soutien).
Avec un démarrage en trombe sur "Holiday", le set se déroule avec brio et est quasiment enchainé. Les titres sont accélérés, méconnaissables pour certains. "Radio Ladio" est vite expédié. On assiste à des chorégraphies en duo pour quelques titres tel que "Love letters", qui rencontre l’approbation fervente des nordistes. "Everything goes my way" est l'occasion d'un duo complice entre Joseph et Anna. Avec du recul, il faut reconnaitre que Metronomy dispose désormais d'une sacrée liste de tubes. Mixant des titres de Nights out, de The English Riviera et de Love Letters, le concert se révèle être un fabuleux condensé du savoir-faire de Metronomy, une pop synthétique sur des mélodies souvent mélancoliques. La foule se délecte des "shoop doop aah" d'"I’m aquarius" et du talent du bassiste Olugbenga Adelekan sur "Boys Racers", pendant qu'une pluie diluvienne ne s'abatte sur le festival. Qu'importe, la tente fait office de refuge à bonnes ondes. Scène inattendue et étonnant avec Joseph Mount seul à la guitare folk sur le titre acoustique "Never wanted", laissant les spectateurs plutôt circonspects, alors que les autres membres ont quitté la scène. Le set se termine en apothéose sur "The Bay", dans une ambiance festive et bon enfant.


Set List Metronomy Heartbeats festival le 5 juin 2015


1 Holiday
2 Radio Ladio
3 Love letters
4 Everything goes my way
5 The look
6 I'm Aquarius
7 Reservoir
8 Never wanted
9 Side 2
10 Corinne
11 The upsetter
12 Heartbreaker
13 Boy racers
14 Old school
15 A month of sundays
16 The Bay
(17 You could easily have me)

Caribou


La soirée se termine avec Caribou. Notons des changements de plateau efficaces, aucun souci de son et un respect des horaires réussi pour cette première soirée, ce qui est appréciable quand on furète ici et là dans le site du festival.
Caribou, peu connu du public français, était confidentiel il y a encore encore quelques années à ses débuts pendant le festival Radar du Grand Mix. C'est non sans fièreté qu'on se dit que les programmateurs de la salle tourquennoise ont du flair pour dénicher des artistes talentueux.
Artiste canadien, Daniel Victor Snaith se révèle être un orfèvre de l’éléctronica. Toujours aussi discret mais efficace sur scène, le moindre de ses sourires déclenchera les acclamations du public qui ne demandait qu’à danser et se laisser emporter par son génie électro. Dan Snaith a gagné en confiance et que sa voix bien qu’utilisée avec parcimonie, est douce et chaleureuse. En formation serrée avec ses musiciens (deux batteries se font face, entourées de claviers) Caribou a déroulé sa setlist avec fluidité. Si celle-ci est courte sur le papier, c'est évidemment le contraire en live car les morceaux joués sont très longs, mais dans le bon sens du terme ! Fédérant le nouveau public de Heartbeats avec ses titres hypnotiques, Caribou a prouvé qu'il était capable de faire danser des milliers de spectateurs. "Our Love", "All I never did" ou "Can’t do without you", l'hymne de son dernier album Our loveont emmené le public au delà de leurs attentes pour une première soirée et surtout une première organisation ! La magie de Caribou réside dans son art de  créer des refrains intemporels où les mots se transforment en notes de musique, où les syllabes virevoltent et s’incorporent à la musique dans une alchimie parfaite. L'enivrant "Your love will set you free" laisse place à un rappel incroyable avec "Sun". Ce dernier pouvant paraître agacant lors d'une première écoute sur platine, se révèle rassembleur, futuriste et totalement planant en live.

Commentaires
RebelHeart, le 08/07/2015 à 11:56
J'ai hâte d'avoir la programmation du prochain HeartBeats Festival !