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Interview Hey Hey My My


Laura, le 18/10/2010
Sur la pochette de leur deuxième album, le logo arc-en-ciel de Hey Hey My My s'enflamme. Il en va de même pour la musique du groupe, qui délaisse un moment les guitares acoustiques pour sortir les gros amplis et saturer le son. Pourquoi ce Sudden Change of Mood ? C'est dans leur studio de répétition, au fond d'un long couloir caverneux orné de guirlandes lumineuses, que nous les rencontrons.


Comment vous sentez-vous par rapport à 2007 ?
Julien Garnier ("Julien à lunettes") : Un peu plus vieux... Mûris.
Julien Gaulier ("Julien à barbe") : Je ne sais pas. Pas excessivement différents... Évidemment, il y a eu le premier album, puis le deuxième, mais c'est toujours aussi difficile de faire de la musique en ce moment.

Difficile ?
J. Gaulier : On en vit pas tous !

Hey Hey My My semble s'être enrichi d'un nouveau membre. A quel moment est-ce que Michel (batterie) a rejoint le groupe ?
J. Garnier : En fait, au début on était juste nous deux, Julien et Julien, et on avait besoin de gens pour nous aider à tourner sur scène. Michel jouait avec nous dans un autre groupe qui s'appelle British Hawaii. Pour Hey Hey My My, il tournait avec nous sur scène. Après on l'a intégré au groupe, pour l'enregistrement, parce qu'on sait faire nous-mêmes les basses.

Comment en êtes-vous arrivé à créer Hey Hey My My ?
J. Garnier : On était étudiants, Julien et moi, à Bordeaux. On s'ennuyait un peu, donc la musique c'était un peu une nouvelle manière de s'extraire de notre quotidien. Ça a été une rencontre assez naturelle, par un échange de guitares. On a tout de suite eu envie de faire de la musique ensemble, et on a monté un groupe là-bas. On a tourné dans les petits bars. Une fois à Paris, ce groupe-là a débouché sur un groupe beaucoup plus punk, pop/punk, punk/rock, British Hawaii. On a tourné pendant à peu près cinq ans...
J. Gaulier : On a pas énormément tourné. On est juste restés sur Paris.
J. Garnier : Oui, les petits bars. Quelques sauts de puces à Bruxelles et à Londres... Et à côté de ça, on faisait de la musique "maison", comme ça, avec des guitares acoustiques. C'est de ces sessions là, surtout le dimanche, qu'est né Hey Hey My My. Il n'y avait pas d'objectif vraiment réfléchi. On faisait simplement de la musique avec nos guitares acoustiques et un ordinateur, on s'enregistrait, on rajoutait des couches, des voix, un petit peu de guitare électrique mais pas trop, des boites à rythmes. On s'est amusés à faire des chansons assez simples, mais qui n'étaient pas vraiment sur l'énergie du live ou du rock. C'est cette compilation de chansons qui a donné naissance au projet Hey Hey My My, d'où le premier album, qui respire cette époque-là, acoustique et fait à la maison.



Du coup, British Hawaii, c'est en pause ?
J. Garnier : On va dire que ça n'existe plus vraiment, mais l'énergie qu'on avait sur British Hawaii, justement, on l'a fait migrer dans le deuxième album de Hey Hey My My. On le voulait plus rock, on voulait vraiment faire une cassure avec ce premier album assez calme. On avait envie que ce qu'on vivait sur scène transparaisse sur l'album, qu'il ait une énergie rock, issue du live et des répétitions avec Michel.

Quelles ont été vos influences pour cet album ?
J. Gaulier : En fait, on a pas d'influences particulières en fonction des albums. On a écouté pas mal de trucs différents, on a chacun notre univers musical. Mais avec Julien on a quelque chose en commun, c'est d'avoir beaucoup écouté les Beatles, Queen, des groupes comme ça quand on était ados. Après, on est passés au rock américain, dans les années 90, les Pixies, Pavement, des choses comme ça. Sur le premier album, on était plus sur un versant acoustique, et pour le deuxième album, plus sur un versant rock, mais je sais pas si on peut donner des influences précises. On a essayé de mélanger tout ça et de ne pas faire trop de copier/coller.

Vos chansons sont un peu pessimistes dans les paroles et dans les thèmes.
J. Gaulier : Oui, mais les bonnes chansons doivent toujours raconter une historie intéressante, et les histoires intéressantes, en général, elles sont toujours négatives ou paradoxales. L'inspiration vient de là. Mais le premier album portait plus sur des histoires sentimentales alors que le deuxième est plus général. Il y a pas mal de chansons sur le doute, le fait de ne pas trop savoir ce qu'on fait, où on va, dans quelle étagère... Oui, en général, je pense qu'on a des paroles assez pessimistes ou noires. Ce qui est intéressant, c'est que les gens ne s'en rendent pas forcément compte. Par exemple sur une chanson comme "I need some Time". On aime bien faire passer ça derrière un côté plutôt pop et joyeux, comme sur "Not Fun anymore".

A propos de "I need some Time", pourquoi avoir choisi de tourner le clip dans une ferme ?
J. Gaulier : En fait il n'y a pas d'explications particulière. Nous, ce qu'on aime pas, ce sont les clips illustratifs de la musique. Quand on fait de la musique, on crée un univers, on passe du temps à le mettre en avant, on passe aussi beaucoup de temps sur la production d'un album, choisir le son de basse, le son de batterie, le son de guitare... On construit vraiment quelque chose. Après, en ce qui concerne le visuel, on est pas des graphistes, ni des réalisateurs de films. On considère qu'à chaque chanson différente on va faire confiance à quelqu'un de différent, on lui laisse carte blanche pour créer quelque chose. Là, en l'occurrence, on a fait confiance à moi ! (rires) J'avais une idée du clip, et ce que je trouvais intéressant, c'était de partir de quelque chose d'absurde, mais qui ait en même temps des connotations françaises alors qu'on chante en anglais. Et puis symboliquement, je trouvais ça marrant de manger un coq, le symbole de la France. Enfin ! Il y a pleins de sens cachés qu'on peut trouver dans le clip mais on peut aussi n'y avoir absolument aucun sens à part le fait qu'on aime bien manger...

C'est à dire qu'à côté du clip de "Too much Space", ça contraste.
J. Gaulier : On nous a dit : "Vous aimez bien les animaux ! Y'a toujours des animaux sur vos pochettes." donc on a montré qu'on pouvait les manger, aussi. Mais peut-être que c'est un tort de notre part de ne pas assumer un côté visuel. Sur le clip de "We're not meant to last" on a fait confiance au réalisateur, qui avait une idée qui n'est pas forcément illustrative. C'est pareil avec les chevaux, dans le clip de "Too much Space", on aime bien qu'il y ait un décalage... On est très Jean-Luc Godard ! Non, je rigole. On aime qu'il y ait un décalage entre l'image, le son et les paroles.
J. Garnier : A l'époque de "I need some Time" c'était un peu un coup de gueule, en fait.
J. Gulier : On avait pleins de propositions de clip où c'était un mec, dans la nuit, qui se sépare de sa copine... C'était vachement lié aux paroles. Ça m'énerve. Je voyais pas l'intérêt, et je trouvais ça plus intéressant de faire quelque chose d'un petit peu plus provoquant.

Comment se passe la composition des chansons ?
J. Gaulier : Pour le premier album, c'était surtout Julien et moi ; on faisait des chansons avec son écriture ou la mienne, on travaillait ensemble. Là pour le deuxième album, c'est plus un travail sur l'énergie du moment. On avait vraiment des toutes petites idées au départ. Les choses naissaient en les pratiquant. On s'est isolés plusieurs fois à la campagne pour essayer de faire vivre ces idées là.

"Pool" n'était-elle pas une chanson de British Hawaii, à l'origine ?
J. Gaulier : Si, si, tout à fait. En fait il y a deux chansons qu'on a récupérées d'avant, "Pool" et "Xmas Day". "Xmas Day", qu'on avait enregistrée à l'époque du premier album et qu'on avait pas aimée dans cette version. En fait, pour le deuxième album, on a fait une quarantaine de titres, il y en a certains qui sont des anciens qu'on a retravaillés pour voir ce qu'on arrivait à en faire. Finalement, "Pool" est restée assez fidèle à sa version d'origine, et "Xmas Day" a vachement évolué vers autre chose. On trouvait ça important de mettre ces chansons dans l'album. Même si "Pool" a dix ans...
J. Garnier : Dix ans, oui.
J. Gaulier : Tu crois ?
J. Garnier : Oui, dix ans pile !
J. Gaulier : Wow ! Non...
J. Garnier : Si !
J. Gaulier : J'y crois pas... Bref, c'est comme si on avait toujours une sorte de back-catalogue dans lequel puiser les chansons qui nous plaisent, mais qui ne correspondaient pas à un état d'esprit à un moment.

Comme sur la BO de 8 Fois debout. Il y a des chansons reprises du premier album.
J. Gaulier : Sur la BO, on a travaillé deux types de chansons différentes. J'ai écrit "Rivers of Trouble" par exemple pour le film. Après, il y a des chansons qu'on a proposées au réalisateur (Xabi Molia), il aimait bien, et pour d'autres il s'est dit qu'on pourrait les réarranger différemment. Pour nous, il n'y a pas de règle. Si on a envie de faire le même titre, on le fait... Mais évidement, ça ne sert à rien de le refaire exactement pareil, c'est pour ça qu'on a tenté des choses un peu nouvelles sur certains titres qui étaient déjà là sur le premier album.

Comment en êtes vous arrivés à faire cette BO, d'ailleurs ?
J. Gaulier : C'est le réalisateur qui nous avait vus sur scène à l'époque du premier album, qui nous a bien aimés, du coup il nous as contactés, parce qu'il cherchait un groupe pour faire la musique de son film.

Pensez-vous qu'il y a une amitié, une solidarité entre les groupes français ?
J. Garnier : Ça c'est l'aspect qui est vraiment sympa. On croise beaucoup de groupes, et après on se connait. C'est comme ça qu'on a trouvé Julien Zanetti à la basse.
J. Gaulier : Julien, qui joue dans un groupe qui s'appelle Marshmallow.
J. Garnier : Après, solidarité, ça dépend ce que ça veut dire mais, oui, il y a un réseau sympa.
J. Gaulier : C'est super de se voir sur la route, de faire des dates avec d'autres groupes. Et puis même si on peut avoir des a priori sur certains groupes, une fois qu'on les rencontre, souvent, tout le monde est assez gentil. Je pense que c'est beaucoup plus concurrentiel en Angleterre ou aux Etats-Unis. Après, faut pas déconner non plus, on est pas forcément potes avec tout le monde. Comme il y a pas mal de projets différents, je ne sais pas si on peut parler de scène hardcore... Enfin, bien sûr, il y en a une, dans la pop et dans le rock, mais ce que je veux dire, c'est que comme nous on a un peu changé notre fusil d'épaule, on a voulu se démarquer un peu de ça. On ne considère pas qu'on fasse partie d'une scène en particulier.

C'est qu'en 2007, on parlait beaucoup de "Nouvelle Scène française".
J. Gaulier : Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, la "nouvelle scène française". Quand on commençait à jouer, il y avait déjà Syd Matters, Herman Dune, qui faisaient du folk en anglais. Tout à coup on a vu arriver des groupes qui disaient qu'ils faisaient du folk en anglais, maintenant il y a même Yodelice qui fait du folk en anglais. Des mecs qui faisaient de la variété avant... Enfin voilà, ça ne veut pas dire grand chose. Le terme folk ne veut rien dire. A la base, le folk, c'est ou bien une musique traditionnelle, ou bien une musique des années 60 aux Etats-Unis, qui était plutôt revendicatrice et engagée politiquement. Là, c'est pas du tout ça. Sur le premier album, on a emprunté les codes folk et on s'est mis à cheval avec des chapeaux, des trucs de cow-boys et tout. Mais pour nous c'était une sorte de clin d'œil. Justement, on est assez contents de pouvoir montrer qu'on est pas uniquement folk. Il y en a encore qui nous sortent ça ! Hey Hey My My en temps que groupe de gentils folkeux, avec des sandalettes...

Les gens vous ont peut-être associés à ce côté Neil Young.
J. Gaulier : C'est pas faux, on avait quand même pris notre nom de groupe d'une chanson de Neil Young, et c'est légitime, ce serait débile de notre part de dire que maintenant ce n'est plus du tout ça. On a bien utilisé les codes de cette folk là, on a essayé de faire le rapport avec les années 60. Mais pour nous, c'était une étape dans la construction de notre groupe, ce n'était pas forcément totalement définitif. D'ailleurs, pour le troisième album, on verra. Là on est plutôt sur du rock. On reviendra peut-être à la folk, on peut faire quelque chose de piano, d'électro... On a pas envie de se mettre de barrières. Et souvent, on souffre un peu du fait qu'on a pas une image très précise chez les gens, mais en même temps, ça nous laisse beaucoup de liberté.

Quel est le style Hey Hey My My selon vous ?
J. Gaulier : Justement, je ne sais pas, c'est difficile à dire, c'est comme quand on nous demande nos influences. Tout le monde pense que c'est du Neil Young acoustique, alors qu'avec cet album on veut montrer que pas forcément. On est quand même assez ancrés dans la pop/rock anglaise. Tous ces groupes anglo-saxons nous on influencés, ça c'est évident qu'on ne fait pas du Brassens. Après, c'est une famille tellement large qu'on aime bien se promener dedans. Tant mieux si les gens n'arrivent pas à déterminer quel genre de groupe on est !

C'est pour ne pas être catalogués que vous avez fait un gros retour rock, justement ?
J. Gaulier : Ce n'était pas aussi pensé que ça.
J. Garnier : Le rock c'est quelque chose qu'on vivait en live.
J. Gaulier : On le vivait un peu sur la première tournée, mais bien sûr, on ne voulait pas tout changer. Mais le deuxième album, ce n'était pas genre "Maintenant on va faire ça pour ne pas faire un album de folk !". C'est venu assez naturellement. On avait déjà dit ce qu'on avait à dire sur le premier. On allait pas refaire un album similaire.

Comment vous sentez-vous à l'approche du Bataclan ?
J. Gaulier : Fébriles !
J. Garnier : Je passe devant tous les jours...
J. Gaulier : C'est l'occasion de faire un résumé des deux albums, d'arriver à prendre notre temps sur scène. La plupart du temps, on fait des sets de 40 ou 50 minutes. Là, on va essayer de poser un peu plus les choses. Il y aura une partie premier album et une partie deuxième album. On va essayer de présenter quelque chose d'intéressant.

La future pochette de l'album, vous la voyez comment ?
J. Garnier : Avec de la neige ! Et l'arc-en-ciel gelé.

C'est vrai ?
J. Garnier : (rires) Oh, non, on ne sait pas !

Mais ce qui est sûr, c'est que vous garderez votre logo "flux RSS" ?
J. Garnier : Ah oui j'avais pas capté que ça ressemblait au logo du flux RSS ! T'avais capté, toi ?
J. Gaulier : Oui... Ce logo, y'a pleins de trucs.
J. Garnier : Y'a North Face, la lyonnaise des eaux, et … du saumon, aussi.


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