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Le Stoner Rock Français


Maxime, le 31/07/2007

JUNKYARD BIRDS


Origine : Auch

A présent enfourchons notre Triumph (laissons les Harley aux gros beaufs fans de Johnny) pour une petite virée dans le Midi-Pyrénées. Sur l’asphalte, la gomme se met à chauffer et excite les narines, prélude idéal à l’orgie de rock corpulent et rouillé à laquelle nous préparent les Junkyard Birds. Actif depuis 1997, le trio s’est fendu d’un live en guise de mise en bouche (Doomed To Be Underground, 2001) puis d’un premier LP malsain (Ride From The Junkyard To Hell, 2003), revendiquant haut et fort la pratique d’un stoner "in your face". Une simple écoute des masters de leur nouvel album (sortie incessamment sous peu) suffit à valider cette devise. Lorgnant vers la frange la plus épaisse du garage rock seventies, Junkyard Birds fait songer à une partouze entre Turbonegro, Stooges, Hawkwind et MC5, tandis que Motörhead s’astiquerait la tige en matant tout ce beau spectacle. Il est question de baise salace, de bière mélangée à l’urine, de basse sursaturée et de morceaux huileux et barbares. On s’éloigne des clichés du stoner (décorum désertique, drogues hallucinogènes, psychédélisme) pour aborder son côté garage, plus rauque que rock’n’roll. Bref, on sent les lascars plus proches d’un Bad Wizard ou d’un Nebula qui aurait arrêté les champis que de Queens Of The Stone Age. Reprenant à leur compte un vieil adage des Stooges, le groupe transforme la frustration sexuelle en chair à Marshall surchauffée sur le "No Fuck Tonight" introductif, tout dans la Raw Power attitude. Tendues comme une verge à l’approche d’une croupe consentante, les guitares éructent des rengaines rugueuses et acides, flinguant les carburateurs sur un "She’s A Witch" dopé à la térébenthine, postillonnant à la cantonade sur "Nothing’s Better Than A Good Fuck", culbutant avec frénésie sur la selle arrière ("Le Grand Cornu"). Sauvage et débridée, la musique des Junkyard Birds distille un plaisir primaire et immédiat. Le titre de leur nouvel opus : The Fuck Album. Tout un programme.


Vous considérez-vous comme un groupe de stoner rock ?
Mathieu Bézian : Au premier degré nous sommes avant toute chose un groupe de rocknroll,
"in your face" comme disent les anglais. Ensuite nous sommes rangeables dans la case "stoner", à condition de se mettre d'accord sur le sens que l’on donne à ce terme. Nos influences sont clairement plus "anglaises" (Hawkwind, Black Sabbath, Motorhead, Budgie...) et old school (MC5, Stooges, Ramones...) ou alors plus extrêmes (Slayer, Entombed, Unsane...) qu' "américaines" modernes et typiquement "stoner" aux oreilles des spécialistes (Kyuss, Fu
Manchu, QOTSA, Hermano ...). Je pense que le "stoner" n'est ni plus ni moins que le dernier rejeton du hard-rock de la fin des années 70-début 80, et qui s'est nourri de tout ce qu'il y a eu entre pour donner quelque chose de nouveau mais restant dans l'esprit sans faire du revival.

Quel regard portez-vous sur la scène stoner rock française ?
MB : Elle est inexistante. Il y a trois-quatre ans (alors qu'en Allemagne c'était le grand boom du style), où on pouvait compter sur les doigts d'une main les groupes français en activité se revendiquant ouvertement du style. La scène semble commencer depuis un an ou deux à émerger, car grâce à Internet nous avons pu commencer à nous constituer un réseau avec la plupart des groupes. Mais on retombe quand même dans le même problème des étiquettes, chacun ayant des particularités bien à lui, nous n'avons pas encore succombé à la vague d'uniformisation qui a touché le stoner US il y a quelque temps... Point positif, des choses sont en cours, des albums sortent, en autoprod ou pas, des concerts se font, il y a du buzz... c'est bien, ça avance.

Pensez-vous qu'il y ait un public pour le stoner rock en France ?
MB : Avant même de parler de public "stoner", recadrons : la France, c'est un peu le tiers-monde du rocknroll. D'un point de vue très général, il y a peu de lieux de concerts, peu de medias intéressés par autre chose que les artistes "mainstream", un public trop généraliste qui manque souvent des références nécessaires pour apprécier un groupe à sa juste valeur, le secteur professionnel du disque et les programmateurs de salles déjà durement éprouvés par la crise du marché du disque et la baisse générale de fréquentation des concerts... Tous ces éléments font qu'il est très difficile pour un groupe autoproduit de tourner sans perdre d'argent à l'heure actuelle en France. Des choses changent, grâce à l'usage massif du net et aux connections qui se font entre groupes émergents, des projets sont dans l'air, des idées sont lancées ... donc un public stoner semble exister peu à peu, grâce à la popularité de groupes US comme QOTSA, qui crée un "appel d'air" pour les groupes se plaçant dans le sillage.
Je voudrais ajouter quelque chose pour terminer : il faut se dire que quand vous allez voir un groupe qui a fait 11 heures de camion pourri pour jouer, les musicos ne sont pas là pour enculer des mouches. Ce n'est vraiment pas facile, et c'est de plus en plus dur, car comme la majorité des musiciens nous ne sommes pas des rentiers. Donc notre optique c'est de toujours jouer au maximum de nos capacités, concert après concert, de donner le meilleur dans toutes les conditions y compris les pires, sinon ça ne sert à rien de faire autant de sacrifices. Tout le monde doit jouer le jeu, tous les acteurs de la scène rock, pros ou pas. Sinon tout ça va mourir, et nous n'aurons plus que ce que voudra bien nous donner en pâture ce qui restera de l'industrie du disque. Profitez-en tant que les groupes vivent et jouent, soutenez-les en achetant le merch ou les disques, allez les voir quand ils passent chez vous, renseignez-vous ! AGISSEZ !!!
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