Alice Cooper
The Eyes of Alice Cooper
Produit par Alice Cooper
1- What Do You Want From Me? / 2- Between High School & Old School / 3- Man Of The Year / 4- Novocaine / 5- Bye Bye, Baby / 6- Be With You Awhile / 7- Detroit City / 8- Spirits Rebellious / 9- This House Is Haunted / 10- Love Should Never Feel Like This / 11- The Song That Didn't Rhyme / 12- I'm So Angry / 13- Backyard Brawl
Alice Cooper s’était fait chantre du Metal industriel alors que le XXIème siècle s’ouvrait finalement sans bug informatique international. Guidé par un amour inconditionnel du rock au sens en large et par un peu d’opportunisme, Vincent Furnier comptait rester à la page et s’inscrire dans les nouvelles dynamiques des musiques populaires saturées. Il est vrai qu’en deux albums, il avait un peu fait le tour de l’esthétique indus’ et qu’une fois rassuré par la bonne santé du monde numérique, il savait sa carrière loin d’être terminée et pouvait abandonner son projet de trilogie metallique. Vers quelle direction allait-il se diriger ? Les charts allaient sûrement s’avérer être des bons auxiliaires pour saisir l’esprit du temps, même si Alice Cooper se montre ici un brin nostalgique.
Second titre de The Eyes of Alice Cooper, "Between High School and Old School" résume bien le projet qui guide l’opus. D’un côté, le père du Shock-rock se la joue "High School", c’est-à-dire Teenage-rock et punk-à-roulette, alors que les Green Day, The Offspring et autres Sum 41 régnaient en maître dans l’Amérique adolescente. De l’autre, il retrouve le son classic-rock des 1970’s qui incarnait son âge d’or.
Version "Old School", Alice Cooper signe le hard-rock "Bye Bye Bye" qui retrouve la grandiloquence saxophonique du cabaret, le slow avec mellotron ( ?) "Be With You Awhile" complétement oubliable, le Welcome-to-my-nightmeresque "This House is Haunted" suavement inquiétant avec ses arpèges et sa clarinette, le musclé "Backyard Brawl". La fougue de la jeunesse déborde dans l’ode à Détroit qu’est "Detroit City" sur laquelle Wayne Kramer des MC5 est invité à faire saigner la guitare : on regrettera la présence du saxophone et conseillera sa version 2021 bien plus réussie. Avec Kramer, on fait un détour vers le proto-punk pour se diriger ensuite vers le néo-punk à cheval sur un skate-board.
Car version "High School", Vincent Furnier tente des incursions dans le punk-à-roulette avec "Man of the Year" qui sent encore les Sex Pistols, "Spirits Rebellous" presqu’un exercice de style, le tranchant "I’m So Angry". La plupart du temps, il n’hésite pas à mêler les époques pour maintenir son esthétique personnelle. "Novocaine" possède bien une construction classic-rock tandis que le refrain est du pur teenage-rock pour soirée piscine/casquette/chemise ouverte/cheerleader. "What Do You Want From Me ?" combine le rock direct à la Cooper avec une approche moderne et symbolise bien l’ambition du projet, de même que "Love Should Never Feel Like This".
Peut-on reprocher à Alice Cooper cette nouvelle adaptation à l’air du temps ? Difficilement, car non content de ne pas sacrifier son identité dans cette nouvelle transition (on pourrait presque dire qu’il la retrouve sur cet opus par apport aux deux précédents), il adopte soigneusement cette nouvelle ligne pour moderniser son propos sans tomber dans la parodie déplacée. De quoi offrir au public un bon album qui sans être incroyable, vaut bien 45 minutes d’attention.
A écouter : "What Do You Want From Me ?", "Novocaine", "This House is Haunted"