ATOM

Choix salutaire que de s’être détourné du vacarme médiatique de ces dernières semaines engrangé par les grosses sorties qui ont ponctué cette fin d’année. Les meilleures surprises surgissent toujours de l’inconnu, là où personne ne les attend. ATOM ne déroge pas à la règle : quartette originaire de Bordeaux jouant d’un “cold-rock” à mi-chemin entre le post-punk britannique de la fin des seventies et la scène indie contemporaine, le groupe s’ancre dans une mouvance cold wave que les plus hautains qualifieront de has been, passant de ce fait à côté d’un EP qui réserve pourtant son lot de surprises.

Emmené par quatre titres finement écrits et brillamment interprétés, Extractor marie à merveille cette musique vintage d’une autre époque à un traitement sonore on ne peut plus moderne. Émanent de cette dichotomie mélodies hypnotiques, textures oniriques et chant caverneux qui subliment avec brillance et clarté l’atmosphère froide et éthérée d’un disque résonnant comme une invitation au voyage, entre escapade nocturne sur les autoroutes californiennes (“Protocol”), trip hallucino-sonique (“Extraction”) et désir d’évasion aux confins du firmament (“It Will Fall”).

C’est néanmoins le subjuguant “Storm” qui se distingue le mieux de ses pairs : à la fois enivrant et puissant, “Storm” puise sa force dans la complexité de son instrumentation, entre claviers new wave, batterie percutante et guitare lead séraphique et évoquant l'infini auxquels vient se mêler ce chant grave et lugubre vraisemblablement hérité d’Ian Curtis. C’est sur une véritable réussite que s’ouvre cet Extractor, disque froid et séduisant aussi sombre dans son écoute qu’il n’est rayonnant dans son ressenti. L’hiver approche, et arrive avec lui la première morsure du froid, dont on se souviendra cependant pour une bonne raison cette fois-ci.