↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

B.O.


Montage of Heck


(13/11/2015 - Universal Music - B.O. de film - Genre : Autres)
Produit par Brett Morgen

1- The Yodel Song / 2- Been a Son (Early Demo) / 3- The Happy Guitar / 4- Clean Up Before She Comes (Early Demo) / 5- Reverb Experiment / 6- You Can’t Change Me/Burn My Britches/Something in the Way (Early Demo) / 7- Scoff (Early Demo) / 8- Desire / 9- And I Love Her / 10- Sappy (Early Demo) / 11- Letters to Frances / 12- Frances Farmer Will Have Her Revenge on Seattle (Early Demo) / 13- She Only Lies
Note de 3/5
Vous aussi, notez cet album ! (6 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 2.5/5 pour cet album
"Le plaisir d'écouter Kurt travailler seul sur sa guitare, comme une petite souris indiscrète"
Erwan, le 17/11/2015
( mots)

À sa sortie, Montage of Heck avait provoqué chez les nostalgiques du grunge et les adolescents fan de rock une vague d’amour et de fascination pour Kurt Cobain. Il faut dire que Kurt Cobain provoque assez facilement ce genre de sentiments chez les gens. Tout le monde au fond de lui a une raison d’aimer Kurt Cobain. Pour son côté blondinet charmant, pour son attitude déchaînée sur scène, pour ses réponses perchées aux questions sur son art, pour Bleach, pour "Smell Like", pour Nevermind, pour son live Unplugged, pour le phénomène absolument magnifique qu’a été Nirvana. Ou pour les mauvais côtés de la légende, la drogue, la dépression, la souffrance, le suicide. Ceux qui le portent comme un héros au sommet de leur estime lui pardonnent souvent tous ses défauts de sale gosse pour voir en lui la rockstar ultime. Et même ses plus grands détracteurs ne peuvent lui enlever l’influence qu’il a eu sur la musique des années 90/2000 et qu’on ressent encore aujourd’hui.


Alors que Montage of Heck le film racontait une histoire que tout le monde connait déjà à travers la parole de gens qui n’ont aucun intérêt à la raconter autrement, Montage of Heck : The Home Recording est une petite capsule brute d’enregistrements, des premières séances de travail de Kurt durant sa période de chômage passée sur sa guitare jusqu’à sa mort. Une vraie plongée intime dans quelque chose de finalement bien plus intéressant que sa vie personnelle, sa musique. Personne pour nous raconter à quel point il était un adolescent difficile, personne pour tenter de rendre épique la moindre discussion banale qu’il a pu avoir avec Kurt pendant le petit déjeuner (grand moment du film où la mère de Kurt relate le premier échange qu’elle a eu avec son fils quand celui-ci lui a fait écouter Nevermind fraîchement pressé, des étoiles dans les yeux, tentant de rajouter quelques lignes à une légende déjà bien remaquillée). Juste vous face à Kurt, avec comme seul intermédiaire son petit enregistreur personnel et les quelques années qui se sont écoulées.


On y découvre ce qui sont sans doute les premiers enregistrements de "Scoff", "Something in the Way" ou "Frances Farmer Will have her Revenge on Seattle", respectivement enregistrés sur Bleach, Nevermind et In Utero, ainsi que quelques pistes déjà exploitées sur divers coffrets et réédition ("Been a Son", "Clean Up Before She Comes", "Sappy"). Mais aussi des pistes expérimentales sur lesquelles Kurt travaille avec plus ou moins de sérieux. Comme "The Happy Guitar", mélodie un peu niaise digne d’un ukulélé et qui ferait une parfaite bande-son de pub pour un club de vacances, ou encore trois minutes de son saturé sur lequel Kurt essaye de se régler pour trouver une bonne réverb. Montage of Heck est également l’occasion d’entendre Kurt reprendre "And I Love Her" des Beatles, un hommage mis à mal par le manque total de joie de vivre dans la voix de Kurt qui éloigne pas mal sa version de l’originale. Une ébauche instrumentale intitulée "Letters To Frances" semble indiquer que Kurt ait également eu envie de rendre hommage à sa petite fille dans un morceau, bien que rien ne permette vraiment d’en être sûr. Montage of Heck se termine sur "She Only Lies", une autre ballade aux paroles sombres chantées comme une plainte et que beaucoup ont déjà analysées comme étant destinées à Courtney Love.


Montage of Heck fait partie de ce genre de sorties qui ne vont jamais plaire au plus grand nombre. Seuls les adorateurs du grand Kurt se rueront dessus pour obtenir un peu de rab de leur héros parti trop tôt. Les autres argumenteront qu’il est inadmissible de pomper de la sorte le peu de substance qu’il reste de Kurt Cobain sur terre à des fins commerciales. Il est vrai que la façon dont a été présenté cet album a de quoi faire rire jaune (Montage of Heck avait été annoncé après la sortie du film comme un album solo de Kurt Cobain, concept absolument ridicule). Alors que dire de cette compilation d’enregistrements intimes ? N’allez pas l’acheter. Non pas qu’il ne soit pas plaisant ou intéressant à écouter. Mais honnêtement, la qualité d’enregistrement et le contenu qu’on y trouve ne méritent pas que vous dépensiez les 15 euros qui sont déjà trop chers pour un album normal.


Cependant, le disque est disponible sur les plateformes d’écoute gratuites légales, et ne dure qu’une demi-heure, alors ne vous privez pas. Montage of Heck est un héritage de Kurt Cobain, légué comme tout le reste à sa fille, qui a choisi de le rendre public. Car mis à part bien sûr sa famille, s’il y a bien des gens qui méritent d’avoir accès à l’héritage de Kurt, c’est son public. Le public est la seule chose qui ait jamais intéressé Kurt après sa petite personne. Montage of Heck montre quelque chose qu’on a toujours plus ou moins su mais qu’on avait tendance à oublier : Kurt Cobain avait du génie dans la composition et les mélodies. Même à travers un vieil enregistreur cassette, sa voix nous ramène avec émotion des années en arrière et nous fait regretter un peu plus sa disparition. A travers ces quelques pistes, Montage of Heck nous laisse entrevoir que Nirvana aurait pu rester encore quelque temps le plus grand groupe de rock de la planète car la source d’inspiration n’était pas tarie. Loin de là.

Avis de première écoute
Note de 1/5
Du pillage de tombe éhonté comme on n'en a jamais fait : entre démos on ne peut plus brutes et curiosités exemptes de toute forme d'intérêt, rien de ce qui figure sur ce Montage of Heck ne justifie la parution en grande pompe d'une compilation qui pue l'oseille à des kilomètres à la ronde. C'est à se demander où sont passés les enregistrements du regretté Cobain en train de péter sur ses chiottes. Affligeant.
Avis de première écoute
Note de 2/5
Une écoute partagée entre un sentiment de gêne et de fascination perverse. Il est un fait que ces enregistrements n'auraient JAMAIS dû être commercialisés, et Cobain, de son vivant, ne l'aurait sans doute pas permis. On ne trouve rien fini ici hormis des ébauches, des brouillons, des idées jetées à la va-vite qui, pour certaines d'entre elles, auraient certes justifié d'un développement si Kurt avait survécu. Mais à côté de ça, on peine à comprendre pourquoi on nous propose (impose ?) des pochades sans intérêt, des monologues abscons ou des jeux vocaux suraigus qui déclenchent un sourire aigre ("Beans", sans déconner). Une chose est sûre : si jamais je deviens une rock star un jour - et c'est mal parti pour - je détruirai illico toutes mes archives audio. Histoire de ne pas avoir à me retourner dans ma tombe...
Commentaires
Nooch, le 18/11/2015 à 09:57
Oh pas d'accord sur quelques points quand même ... "Une vraie plongée intime dans quelque chose de finalement bien plus intéressant que sa vie personnelle, sa musique. " J'avais trouvé Montage of Heck bouleversant, justement parce que ce qu'on apprenait de sa vie faisait totalement écho à ce qu'on retrouvait dans sa musique, et donnait de la cohérence à ce qu'on avait pu lire par ailleurs, notamment dans son journal. A mon sens comprendre la vie de Kurt Cobain est essentiel pour comprendre sa musique... Quant au fait que le public soit la seule chose qui ait jamais intéressé Kurt mis à part sa petite personne, c'est extrêmement péremptoire de dire ça. Il était pétri de paradoxe, cherchait à tout prix à se construire la famille parfaite qu'il n'avait jamais eue mais ne pouvait s'empêcher de tout foutre en l'air, avait envie de partager sa musique mais était pété de trouille en concert, cherchait la célébrité mais haïssait tout ce qu'elle impliquait... Bref, quelqu'un dont la complexité fait qu'on ne peut pas le résumer à la rock star capricieuse et narcissique. Mais d'accord sur le fait que la campagne de comm. et la commercialisation de ces enregistrement est assez puante.