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Critique d'album

Black Rainbows


Supermothafuzzalicious!!


(24/02/2012 - Longfellow Deeds/ Season of Mist - Stoner Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Burn Your Nation / 2- Behind The Line / 3- Mastermind / 4- Feel The Beat / 5- Solar System / 6- Lady / 7- Mother Of The Sun / 8- Brain Circles / 9- I Love Rock N' Roll / 10- Cosmic Flower Blues
Note de 5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Le power trio romain livrerait-il ici son manifeste heavy rock ? "
Maxime, le 12/03/2012
( mots)

Le bilan est amer, mais on a dû se résoudre à le dresser depuis quelques temps déjà : le petit monde du stoner rock semble plongé en demi-sommeil. Les figures de proue se contentent de capitaliser sur leur passé (Fu Manchu, Monster Magnet et Kyuss sillonnent les routes en flattant la fibre nostalgique de leurs fidèles), tandis que leurs cousins consanguins de la scène sludge, en forme olympique en ce moment (Kylesa, Baroness, Torche), les toisent d'un sourire satisfait. Raison de plus pour s'accrocher au basques des Black Rainbows, comme une salutaire planche de salut. On suit de près la trajectoire du power trio romain depuis ses débuts (2005) et force est de constater que les lascars ne nous ont jamais déçu, généreux pourvoyeurs d'un heavy rock puissant et racé. Pilotée par Gabriele Fiori, artisan acharné tout entier dévoué à la cause, la formation a toujours démontré son inoxydable capacité à s'accaparer les codes du genre, sans prétendre en bouleverser les fondations, mais en prouvant que modestie peut aussi rimer avec talent.

S'il revendiquait son obédience aux figures tutélaires du stoner rock (ainsi que de ses glorieux ancêtres) sur son effort inaugural (Twilight In The Desert, 2007), le combo s'est progressivement détaché de tous les clichés du mouvement pour le travailler à l'os. Supermothafuzzalicious!! entérine ainsi une progression vers l'épure que leur précédent opus esquissait déjà (Carmina Diabolo, 2010). Les morceaux rechignent à s'épandre plus que de raison, les déambulations psychés sont engagées avec parcimonie, le décorum ne s'encombre plus de références désertiques. Sur cette troisième réalisation, Black Rainbows sculpte son heavy rock fougueux autour de son unité indivisible : le riff, admonesté avec hargne et conviction, filtré par une forêt de pédales fuzz sanguinaires et catapulté par une rythmique d'une efficacité à toute épreuve. Jamais le groupe ne dévie de cette imputrescible mantra, qui donne à ce disque des allures de manifeste définitif.

Le crédo est dégoupillé sans rechigner dès l'entame ("I always dreamed but I was a frustration/I always wanted to rock all of my nation/ '68 to '70 I wish I'd been there/ I wish I was born in the USA") : haine de son époque et de son environnement, mais croyance absolue dans l'éternelle jeunesse du rock n'roll. Maîtrisant son sujet de fond en comble, Black Rainbows rebondit ainsi entre boogies pour Marshall dégueulantes ("Burn Your Nation", "Mastermind") et coulées de guitares mastodontes ("Mother Of The Sun", "Brain Circles"), constamment pulsés par une énergie salutairement puisée du côté de MC5, ne tolérant aucune divagation superflue. La production, fait maison, est absolument remarquable, le son se montre aussi chaleureux qu'aiguisé. C'est lourd, jamais pachydermique. Au sommet de leur art, les transalpins se complaisent à amorcer les changements de tempo jouissifs ("Feel The Beat" risque d'imprimer sa marque sur la nuque d'une légion de headbangers forcenés), les breaks couperets comme les ponts vertigineux, quitte parfois à en passer par les cordes séculières d'un bon vieux AC/DC, réhaussé toutefois par la puissance de feu des premiers Atomic Bitchwax ("Solar System"). Aussi massif que lascif, "Lady" tourne ainsi à la démonstration de force et forme le porte-étendard idéal de cet exercice de heavy psych brillamment administré de bout en bout. Grisé par la fougue de ses comparses, Gabriele Fiori peut alors s'improviser shaman halluciné et entonner des "I love rock n'roll" enfiévrés jusqu'à l'apoplexie, ses imprécations ne risquent pas de tomber dans l'oreille d'un sourd. Et Black Rainbows de signer son album le plus abouti, le plus cohérent. Comme quoi en amour il n'y a que des promesses... qui parviennent à redonner la foi à l'amateur de heavy rock assoiffé quand elles sont tenues.

 

 

 

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