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Critique d'album

Eduardo Bort


Charly Buffalo


(21/03/2012 - - Rock, rock progressif, psyché - Genre : Rock)
Produit par

Note de /5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Collaboration fructueuse entre deux figures de la scène valencienne"
François, le 11/10/2021
( mots)

Dans les années 1970, la scène rock espagnole et plus singulièrement, la scène progressive, sont dominées par la Catalogne et l’Andalousie, auxquelles on peut ajouter Madrid, capitale du pays. Troisième ville en termes de population, Valence n’est pas en reste mais demeure un peu en retrait. Du côté des musiques progressives, on notera tout de même les groupes Tarántula (avec Tarántula en 1976 et Tarántula 2 en 1978) et Cotó-en-Pél (avec Holocaust en 1978), ces derniers dans un genre très sombre, proche de King Crimson. Plus éclectique, Eduardo Bort avait marqué la ville avec son premier album solo en 1975, entre blues-rock, rock psychédélique et rock progressif. Preuve de son influence, sa mort en février 2020 avait provoqué une vague nationale d’hommages. 


Figure du rock espagnol, Eduardo Bort a multiplié les collaborations avec les artistes à travers le pays, comme ce fut le cas avec Charly Buffalo, ancien membre du groupe Buffalo et également valencien. A l’occasion de la mort de ce dernier en 2011, Bort décida de publier des enregistrements issus de session de 1980 : sur ceux-ci, on peut entendre des compositions d’Eduardo Bort sur lesquelles il interprète les parties des guitares tandis qu’elles sont chantées par Charly Buffalo. 


Loin de s’apparenter à la scène progressive, l’album offre plutôt un aperçu des influences américaine et britannique en matière esthétique malgré l’existence d’une dictature conservatrice jusqu’au milieu des années 1970. Et la prise en main est assez impressionnante. Ainsi, le slow en forme de blues-rock "Mucha Cara Baby" témoigne d’une maîtrise totale des codes du genre, et bénéficie de l’interprétation magistrale de Charly Buffalo (en espagnol) avec sa voix puissante et rauque. 


Le rock’n’roll plus saturé ("Movida General") ou très survolté (le très bon "En Cada Cara", avec des ponts typés Deep Purple) est ainsi une dominante de l’opus ; l’énergie déployée par le jeu de guitare, le piano boogie et le chant habité débrident l’interprétation de ces titres. 


On circule ainsi du chaloupé et jazzy (le solo de claviers) "Tanto Como Dure" à un hommage plus poignant à John Lennon ("A Lennon") qui cite "Imagine" (pour le chorus final), tandis que d’autres titres peuvent rappeler la fin des années 1960 (on pense aux claviers et au son de guitare de "Una Mujer"). 


Finalement, la seule pièce qui peut évoquer les premiers travaux de Bort et son orientation un peu progressive (quoiqu’ici surtout psychédélique) est "Luz de Luna", plus de neuf minutes assez planantes et très groovy dans leur répétitivité. On sent dans le chant comme dans le jeu de guitare le substrat très 1960’s des musiciens – et on regrettera un enregistrement un tout petit moins bon par rapport au reste de l’album. 


La collaboration entre deux des plus fameux musiciens du rock valencien méritait d’être enfin publiée pour offrir au public un témoignage du savoir-faire hispanique en la matière. Certes, la musique n’y est pas des plus originales, mais l’interprétation, notamment au chant, est réellement honorable. Bref, qui veut découvrir le rock classique dans sa version espagnole sera comblé par ce voyage dans le temps auprès des grandes figures l’ayant porté à Valence.

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