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Critique d'album

Eels


End Times


(19/01/2010 - Vagrant Records - Indie Rock US - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- The Beginning / 2- Gone Man / 3- In My Younger Days / 4- Mansions Of Los Feliz / 5- A Line In The Dirt / 6- End Times / 7- Apple Trees / 8- Paradise Blues / 9- Nowadays / 10- Unhinged / 11- High And Lonesome / 12- I Need A Mother / 12- On My Feet / 13- Little Bird
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Eels fait encore et toujours du Eels, alors E commence à lasser certains."
Elise, le 15/03/2010
( mots)

Ceux qui espéraient, pour son bien d'ailleurs, un quelconque changement positif dans la vie de Marc Everett, vont être déçus. Non, ça va toujours pas. Mais heureusement pour Eels, puisque cet état permanent de lamentation égocentrée se révèle toujours aussi prolifique en composition. Sauf qu'on commence sérieusement à se demander ce que "E" pourrait faire comme musique s'il était un mec heureux. Aujourd'hui, les balades mélancoliques et dépressives sont devenus sa marque de fabrique, et si l'on se demande s'il pourrait écrire des morceaux différents, c'est bien que tout cela commence un peu à lasser. En premier lieu parqu'il ne s'est écoulé que huit mois depuis la sortie d'Hombre Lobo. Un album qui, malgré sa qualification d'oeuvre mineure dans la discographie eelsienne, avait au moins le mérite de réveiller les neuronnes avec un concept, une construction et des compositions réussies. Sauf qu'on les a toujours en tête à l'heure où se pointe End Times, et ça, ce n'est pas très bon pour Eels. 

Autant le dire tout de suite, End Times est donc un disque qui s'insère parfaitement dans la discographie du californien. Tout y est, et, il faut le reconnaître, tout fonctionne, comme d'habitude. E a trouvé son rythme de croisière, et nous ressert ses errements encore et encore, parce que parler de son malheur ne le lasse pas. Sauf que du côté de l'auditeur, c'est autre chose. De part et d'autre, on assiste à un trop plein et à un rejet de ce End Times, considéré fort logiquement comme un "bon" album de plus. Et ceci, finalement, n'est pas très juste. Car le disque serait sorti dans deux ans, ou il y a dix ans, l'accueil aurait sûrement été tout autre (certes, c'est vrai pour pas mal de disques). Le problème d'Eels n'est donc pas que ses compositions deviennent mauvaises (même si certaines auraient mérités un peu plus de travail et de finition), mais que faire du bon tout le temps ne protège pas de la lassitude. Aussi, malgré cette impression de déjà-vu qui entoure chaque mélodie de End Times, tentons d'aller plus loin et de savoir pourquoi l'on a encore envie d'écouter Eels. 

Parce qu'il y a toujours une certaine lumière dans sa déprime

Alors voilà, Eels, il regrette sa jeunesse ("In My Younger Days"), il n'a plus d'amis et doit confier à des oiseaux que son ex lui manque ("Little Bird"), il voudrait revenir au début de l'histoire "où tout était beau et libre" ("In The Beginning"), et en plus, c'est la fin du monde ("End Times"). Bref, ça va pas. Pas du tout. Mais malgré ça, allez savoir pourquoi, toutes ces paroles superbement dépressives sont posées sur des ballades qui cachent une lumière, une beauté et un éclat insoupçonnés. Si cette joie incongrue est plus flagrante sur des morceaux rythmés comme "Gone Man", elle apparaît et s'amplifie à chaque écoute de "Nowadays". Dans chaque accord majeur apparaissant au milieu de cette brume mineure, dans la subtilité de chaque composition, on trouve un certain espoir, qui finalement nous rassure un peu sur l'avenir de Marc Everett. Ainsi, si l'on délaisse les paroles de "Mansions Of Los Feliz", on apprécie un morceau d'une simplicité touchante, à la ritournelle enfantine étonnante (et sûrement ironique, mais passons). 

Parce que ses mélodies sont toujours impeccables

Sur les 14 titres d'End Times, aucun n'excède les 3'30 (excepté "On My Feet"), et aucun ne mériterait d'être jeté. Certes, tous ne fonctionnent pas de la même façon (les quelques peu inutiles "Apple Tree" et "High And Lonesome"), mais à lui seul, le magnifique (et véritablement triste) "A Line In The Dirt" compense facilement. Et puis, il a les morceaux rythmiques qui, s'ils n'ont pas la radicalité étonnante de leur pendants sur "Hombre Lobo", restent loin du mauvais. " Paradie Now" et "Unhinged" viennent reprendre l'auditeur embarqué dans une douce mélancolie avec rudesse, et efficacité.  

Parce qu'il faut accepter les gens comme ils sont 

Les futures filles tentées par une idylle avec "E" sont prévenues avec le titre "I Need A Mother", ce pauvre Marc ne cherche pas une femme fatale mais une nounou. Et puis c'est tout. La vie a pas été facile pour Marc et en plus, les nanas, c'est toutes des méchantes. Sa déprime, il l'assume corps et âme, ça fait un certain nombre d'albums qu'on l'a compris. Mais on reste fasciné par cette capacité à perdurer dans le malheur. Un malheur tellement productif, tellement générateur de morceaux touchants, sincères et justes qu'il est impossible de lui en vouloir. On aurait presque envie de lui dire "d'accord, je veux bien être ta maman" et de consoler gentiment ce grand barbu. Alors, peut être qu'il irait mieux, et changerait de registre. Sauf qu'on sait toujours ce que l'on perd mais rarement ce que l'on gagne. Peut être que de bonne humeur, Eels ferait de la soupe.

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