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Critique d'album

Foxygen


Hang


(20/01/2017 - Jagjaguwar - Indie Rock US - Genre : Rock)
Produit par Foxygen

1- Follow The Leader / 2- Avalon / 3- Mr. Adams / 4- America / 5- On Lankershim / 6- Upon a Hill / 7- Trauma / 8- Rise Up
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Quand Foxygen s'entoure d'un orchestre symphonique pour soutenir leur son, ça donne un disque aux allures de grandiose."
Yann, le 08/11/2017
( mots)

 C'était loin d’être gagné, mais Foxygen est revenu cette année. Après la sortie de l'album ...And Star Power, on croyait vraiment l'aventure terminée. Les rumeurs de conflit entre ses deux membres, Jonathan Rado et Sam France. L'éclatement de leur son dans ce titre foutraque qu'est "24 Hour Lover Man", l'annonce de leur « dernière tournée »... Tous ces indices laissaient supposer une mort proche et inévitable pour le projet des deux californiens. Désolante idée. 


 En 2013, lorsque nos deux gars sortent un premier long format produit par Richard Swift, We Are The 21st Century Ambassador of Peace & Magic, tous les grands médias de la scène indie rock (Pitchfork, Consequence Of Sound, les Inrocks etc.) s'accordent et prédisent pour eux un avenir radieux. Leur musique mêle des influences de rock psychédélique des années 60 et 70 à une modernité toute pop. On y entend du Rolling stones, du Beach boys, mais aussi du Todd Rundgren de la période Something/Anything. Le disque fait l'apologie d'une certaine idée de la musique de la fin des années 60 et du début des années 70. Quand le rock, à partir de 67 et de Sgt. Pepper va chercher à se renouveler à l'aide de drôles de substances, d'arrangements multiples, et de compositions longuement travaillées en studio.


 En 2014 arrive ...And Star Power, double-album surprenant, loin de la production peaufinée de l'album précédent. Le temps est à la recherche et à l'expérimentation. Les règles de la pop les contraignaient, alors ils s'en jouent et les dépassent. Quitte à tourner le dos à une partie de leur public, ou même à la presse qui les soutenait au départ. Ils s'éloignent de leur son joli et facile. Ils veulent prouver qu'ils n'ont pas besoin d'une bonne production pour faire de bonnes chansons. Cette ambition réussie, le groupe semble se tourner vers la sortie.


 Seulement, nous sommes en 2017 et Foxygen sort Hang. Nom qui rappelle le dernier titre de ...And Star Power, comme pour marquer, avec une pointe de second degré caractéristique, la pérennité de leurs projets et la trace ininterrompue qui les unissent. Car le son et les ambitions de nos protagonistes se transforment encore. Mais cette fois, ils regagnent les faveurs des médias, reviennent vers une production léchée et condensent leur inspiration dans 7 titres à la grande richesse.


 Pour s'accompagner, le duo engage un orchestre symphonique. Ce n’est pas juste là pour faire joli puisque l'ensemble philharmonique (mené par Trey Pollard et Matthew E. White) est au centre de tous les titres de l'album. Dans une interview Sam France explique que l'idée était en partie de faire un disque influencé par A Little Touch of Schmillsson in the Night de Harry Nilsson. C'est-à-dire de reprendre l'idée d'un crooner qui s'accompagne d'un orchestre sur lequel il peut poser sa voix. "America", chanson pilier sur Hang en est le parfait exemple. Il s'agit d'un titre aux milles couleurs, qui jamais ne cesse de muter, dans lequel on trouve tantôt des airs de cabarets, tantôt des envolées cadencées rappelant le "21st Century Schizoid Man" de King Crimson. Car précisons que là où Nilsson restait romantique et lancinant, nos deux musiciens, eux, accélèrent et confèrent un dynamisme teinté de sauvagerie à toutes leurs compositions. Ils parviennent notamment à ce résultat grâce à la participation des frères Addario du groupe Lemon Twigs (dont Rado à produit l'album Do Hollywood) que l'on retrouve à la basse et à la batterie.


 Les arrangements orchestraux donnent une saveur unique à Hang qui va immédiatement se démarquer de ses prédécesseurs. Nos deux Californiens aiment jouer avec les références et de ce point de vu c'est certainement l'album le plus fourni. Cabaret des années 30 et rock progressif de la première moitié des années 70 sont à l'honneur dans le duo "On Lakershim / Upon a Hill". On perçoit du Yes des débuts, du Elton John de Yellow Brick Road. Influences disco et funk au piano électrique et à la guitare sur le titre d'entrée "Follow The Leader". Ambiance Broadway sur "Avalon". La force du groupe c'est de savoir imposer un son un peu « sur le fil », très accrocheur, au milieu de tous ces hommages et de toutes ces références. Sur le papier il y a de quoi se perdre mais les chansons s'organisent au sein d'un ensemble parfaitement cohérent. 


 Il y a une gestion du rythme et de la mélodie remarquable, et un tel équilibre entre ces deux éléments. L'oreille jamais ne s'ennuie. Que cela soit avec une mélodie de guitare accrocheuse, grâce à la beauté des arrangements ou au remarquable chant de Sam France, il y a toujours quelque chose de neuf à entendre.


 Jonathan Rado a plusieurs fois exprimé dans des entretiens son envie de recréer le son d'un big-band à partir de son propre imaginaire. Il faut croire que l'objectif est réussi car sans jamais ressembler tout à fait à un big-band, Hang réussit à nous faire percevoir le son d'une époque ancienne et, dans le même temps, à le renouveler. Alors qu'on pouvait reprocher au duo de trop ressembler à ceux qui les inspiraient, les deux membres renversent l'accusation. Rado et France ne cachent pas leurs références, ils les exploitent et se les approprient pour créer quelque chose de neuf, d'unique, qui jamais n'aurait pu être formé par qui que se soit d'autre : un indie rock singulier propulsé par une myriade d'influences venues du passé.


 

Commentaires
Archytas, le 28/10/2018 à 22:29
Cet album s'est fait défonser sur france culture au moment de sa sortie, dans la dispute sauf erreur, et ce de manière assez injuste à mon avis. Il faut le prendre pour ce qu'il est : un clin d’œil à Disney !
Olivier, le 22/11/2017 à 18:44
Ce que je ressens le plus dans cet album, c'est l'influence des Kinks période 1969-1971, quand ils ont intégré pleins de cuivres et d'influences cabaret dans des chansons à tiroir.