Fránçois & The Atlas Mountains
Piano Ombre
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1- Bois / 2- La vérité / 3- The Way To The Forest / 4- La fille aux cheveux de soie / 5- Summer Of A Heart / 6- La vie dure / 7- Réveil inconnu / 8- Piano Ombre / 9- Fancy Foresight / 10- Bien sûr
Le quatuor bordelais mené par François Marry revient le 17 mars 2014 avec leur nouvel album Piano Ombre, véritable réussite mélant énergie pop rock à d'infinies variations douces et planantes. Voyageur, François Marry a intégré pour ce 3e opus ses influences anglo-saxonnes et africaines, tout en laissant un peu plus de liberté à ses compagnons des montagnes de l'Atlas (dont Pierre Loustaunau, alias Petit Fantôme) dans l'écriture de la musique.
Avec le sublime E volo love, on pensait que Fránçois & The Atlas Mountains avait déjà atteint les cîmes de la réussite. Pourtant cette année, le groupe se surpasse et nous surprend par son naturel : Outre la voix envoûtante (en français) de François Marry, The Atlas Mountain jouent à nous épater avec les accords les plus simples, offrant de superbes variations. Les envolées musicales ("Bien-sûr", "The way to forest") se succèdent tout en finesse. Ou est-ce la patte d'Ash Workman (ingénieur du son du Metronomy) qui fait de ce disque est un des plus aboutis de l'année ?
C'est le morceau "Bois" qui ouvre Piano Ombre, un titre exalté, oscillant entre mantras et incantations ("Mon bois ne brûle plus"). Cette première chanson symbolise bien l'ensemble de ce 3e album, avec au premier plan, la finesse d'écriture François Marry qui, sans tomber dans l'ennui, nous réconcilie avec la chanson française à texte en évitant l'effet soporifique. Au second plan, ses amis, Amaury Ranger, Jean Thevenin (batterie), Gérard Black (claviers) composent et apportent des multiples influences (du nouveau saxophone aux guitares aux accents de pop anglaise) qui font de Piano Ombre, un beau recueil de rengaines mêlant fragilité et sensibilité.
Le végétal est un thème omniprésent, comme dans "The way to forest" ("Et réveillons-les tous ces arbres couchés"), où François Marry marie astucieusement le français à l'anglais. A l'image de la forêt, dense et boisée, les morceaux de Piano Ombre se composent d'innombrables variations ("La vie dure"), comme autant de couleurs musicales et de double sens que de feuilles sur les branches d'arbres ... La nature est une réflexion que mène subtilement Fránçois & The Atlas Mountains en parallèle à celle sur les expériences personnelles où se révèlent certaines valeurs - "La vie dure" - ou d'autres déconvenues "Réveil inconnu".
"La vie dure" distille également une certaine mélancolie par quelques questions pertinentes ("Considères-tu qu'il faille perdre de vue tout ce que tout nous fûmes, mener la vie dure à tout ce que tu aimes le plus ?").
Mais on se délecte avec le tube "La vérité" (dont le clip a été réalisé par Mathieu Demy) ou la ballade romantique "La fille aux cheveux de soie" qui ravivent l'essence du groupe bordelais (on repense à "Piscine" et à "Slow love"). Seuls les plus faibles "Summer of the heart" ou "Fancy foresight", où l'accent anglais trop frenchy de "François sans foi ni loi" décoit un peu, dénotent par rapport à l'ensemble de Piano ombre.
Fránçois & The Atlas Mountains réussit un retour au sommet et peaufine son style. Plus mature, mais tout en décontraction, Piano Ombre semble improvisé mais s'avère finalement un ensemble cohérent et précis. Raffinées, ces orchestrations infinies promettent de superbes prestations scéniques qui ne devraient pas décevoir, connaissant l'énergie et la générosité de Fránçois & The Atlas Mountains en live.
"La vie sans la musique serait une erreur" disait Nietzsch, et à l'écoute de Piano Ombre on adhère à cette nouvelle maxime : "Heureusement qu'il y a la musique magique, l'amour a déçu."