↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Gentle Giant


The Power and the Glory


(22/09/1974 - Vertigo - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- Proclamation / 2- So Sincere / 3- Aspirations / 4- Playing the Game / 5- Cogs in Cogs / 6- No God's A Man / 7- The Face / 8- Valedictory
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (5 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"Echos du Watergate"
François, le 30/03/2024
( mots)

Bien que la scène progressive locale soit très limitée durant la première moitié des 1970’s, les États-Unis connaissent un véritable engouement pour le rock progressif britannique dont les formations phares (et même les seconds couteaux) effectuent des tournées triomphales pour capitaliser sur des ventes honorables. La conquête de l’ouest – et du Midwest en particulier - reste synonyme d’une ruée vers l’or pour des groupes européens qui rencontrent en Amérique un public plus large à fort pouvoir d’achat.


Ainsi, en 1972, Gentle Giant réalise une très longue tournée en compagnie de Black Sabbath, avec une cinquantaine de date d’août à novembre et s’offre même un passage chez John Peel. Elle est suivie de nouvelles pérégrinations de février à mai 1973, alors que Capitol assure sa distribution sur place. Ainsi, il n’est pas étonnant que les États-Unis soient dans les esprits du groupe quand sonne l’heure de composer un nouvel album-concept. En effet, abordant les effets corrupteurs du pouvoir, The Power & the Glory semble être écrit en écho à la crise du Watergate qui fit chuter l’administration Nixon en 1974.


Comme pouvait le suggérer la très belle pochette, l’album aurait pu signifier le retour médiéval sur le plan musical. Loin s’en faut. "Proclamation" ouvre le récit sur une touche jazzy faite d’enroulages instrumentaux en contretemps et de chant en canon, puis glisse dans sa partie centrale vers un rock progressif exigeant et dissonant, avant de finir par une variation sur le thème initial. Pour conclure l’opus, "Valedictory" reprend les idées du premier titre de façon saturée et referme cet album-concept avec cohérence. Plus difficiles d’accès encore, le très heurté "So Sincere" dresse un dialogue volontairement bancal entre le chant et le violon, auxquels succèdent les claviers, puis "Cogs in Cogs" se veut être un concentré du savoir-faire du groupe qui peut parfois sembler partir dans tous les sens. Plus électrique et dominé par le violon, "The Face" assoie l’esthétique propre à Gentle Giant à laquelle il mêle des innovations sonores et mélodiques intéressantes qui le rendent vraiment dansant. Plus accessible bien qu’étrange dans ses sonorités, "Playing the Game" use de mélodies extrême-orientales qu’il associé à une seconde partie jazzy-canterburyenne. De même, "Aspirations" est enrobé d’une douceur camelienne qui lorgne vers un smooth-jazz éthéré – le lancinant "No God’s a Man" est quant à lui assez anecdotique.


En octobre 1974, soit un mois après la sortie de The Power & the Glory, Gentle Giant retourne aux USA mais paradoxalement, il ne laisse qu’une part congrue aux compositions de leur nouvel album – ce qui n’arrange pas leur relation avec Vertigo et favorise la transition vers Chrysalis. En outre, ce succès américain devait susciter une évolution esthétique propice à élargir son public, comprendre une simplification de l’écriture et une diminution des expérimentations, et ce dès Free Hand en 1975.


À écouter : "Proclamation", "The Face", "So Sincere"

Commentaires
FrancoisAR, le 30/03/2024 à 22:46
Tout à fait d’accord avec toi. Ça a longtemps été mon préféré mais Octopus et In a Glass House ont fini par le dépasser dans mon cœur. Le meilleur groupe de rock progressif de l’histoire selon moi.
DanielAR, le 30/03/2024 à 18:02
Adorable album. Le groupe incarnait un style particulier, à lui seul. Et il en a exploré tous les recoins. The Power and the Glory reste mon disque favori parce qu'il va trop loin, sans aucune raison particulière puisque Gentle Giant vivait en solitaire et sans concurrence sur son étrange planète. Un monument de délire, d'un abord un peu abrupt, qui vaut bien ses quatre étoiles. Fan ! Depuis un demi siècle et sans lassitude aucune.