↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Godsticks


This is What a Winner Looks Like


(26/05/2023 - Kscope - Métal progressif - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- If I Dont Take It All / 2- Eliminate and Repair / 3- This is My New Normal / 4- Devotion Made to Offend / 5- Silent Saw / 6- Throne / 7- Dont Say A Word To Me / 8- Mayhem / 9- Lying / 10- Wake Up
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (5 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"Godsticks affiche le visage de la réussite"
Quentin, le 08/06/2023
( mots)

Rappelez-vous, nous vous avions déjà invités il y a quelques mois à prêter attention aux Gallois de Godsticks et à leur excellent album Inescapable paru en 2020. Au menu, un alliage éclectique et parfaitement dosé de métal, de nuances progressives et de ballades aériennes mettant en avant le talent guitaristique et la voix éraillée de Darran Charles. Cet album faisait définitivement entrer selon nous le groupe, désormais signé sur le label Kscope, dans la cour de ceux qui pèsent dans le champ du métal-prog moderne et c'est peu de dire que nous attendions avec impatience son successeur.


Crise COVID oblige, les quatre compagnons de Godsticks n'ont pu défendre en live comme ils l'auraient souhaité Inescapable et ont du attendre avec résignation la levée des restrictions sanitaires en Europe. Alors que beaucoup de groupes ont mis à profit cette pause forcée pour renouveler leur catalogue et composer à tour de bras, Darran Charles explique que cette période a au contraire été très peu créative pour le groupe et que seule la reprise de la vie sociale et de la musique sur scène leur ont permis de retrouver l'inspiration et l'énergie nécessaire à l'écriture de nouveaux morceaux. Les textes de plusieurs titres de l'album sont d'ailleurs inspirés par la détresse et le sentiment d'isolement engendrés par la crise sanitaire et abordent plus globalement la façon dont nous devons faire face aux épreuves de la vie.


Au plan musical, ce This is What a Winner Looks Like (dont on appréciera le titre, pensé en décalage avec la pochette du disque) délaisse un peu ses tendances progressives pour davantage muscler son jeu à base de riff distordus encadrés par des saccades rythmiques puissantes et des éléments de rock alternatif abrasif. Des compositions plus courtes, plus denses, qui incorporent des touches électroniques et laissent moins de place aux digressions progressives, rappelant en cela la trajectoire musicale de deux autres groupes qui ont récemment publiés leurs derniers albums chez Kscope, Empyre et O.R.K.


Les Gallois ne sont pas là pour niaiser, et ça frappe fort d'entrée, avec un "If you don't Take It all" dont le riff chaloupé aurait pu se retrouver sur un album d'Audioslave, la voix de Darran Charles évoquant toujours autant celle du regretté Chris Cornell. Mais ce côté rock alternatif laisse également la place à du métal à la frontière du djent sur le sombre et violent "Mayhem" ("chaos" en anglais, ça donne le ton), construit de l'aveu même du groupe autour de la découverte d'un accord particulièrement dissonant. Godsticks maîtrise toute la palette musicale du métal contemporain sur le riff plein de lourdeur de "Throne", son pont atmosphérique sublimé par un refrain épique et une outro réellement dévastatrice tandis que l'ambiance inquiétante de "This Is My New Normal" et son énergie rebondissante évoquera les meilleurs morceaux de Karnivool. Godsticks a particulièrement travaillé ses chorus et sait faire le grand écart entre dureté des riffs sur les couplets et refrains solaires à la Haken sur "Don't Say a Word To Me" également porté par un beau solo en fin de morceau.


Les Gallois savent bastonner à coup de double pédale mais sont également capables de nous offrir des belles bouffées d’oxygène sur "Silent Saw" qui transpire d'une beauté aérienne et ainsi que sur "Lying" et son solo de guitare au phrasé élégant. La voix de Darran Charles sait nous ébranler sur ces titres où règne une grande intensité émotionnelle sublimée par une production aux petits oignons.


Godsticks élève enfin particulièrement le niveau sur trois morceaux véritablement remarquables. Porté par une section rythmique impeccable, "Eliminate and Repair" (et pas "Seek & Destroy"!), est un véritable morceau de bravoure qui enchaîne en moins de 5 minutes plusieurs riffs tous plus réussis les uns que les autres et où les motifs de guitares de Gavin Bushell se superposent avec une classe affolante. Moins complexe, "Devotion Made to Offend" marque une belle progression mélodique, les arpèges délicats du début se muant en déflagrations sonores autour d'un refrain au ton d'abord mélancolique puis rageur. Enfin, l'album se referme avec "Wake Up" et son riff trafiqué dans les basses, absolument tétanisant, qui évoque cette fois les partitions distordues et syncopées des Norvégiens de Leprous. La succession des plans guitaristiques sur le final mené tambour battant vient clore l'album en apothéose après 40 minutes de très bonne facture et vient poindre un regret que le groupe ne se soit pas livré à la composition d'un morceau à la structure plus progressive comme "Change" sur Inescapable. Au prochain coup, peut-être.


This is What a Winner Looks Like nous conforte dans notre appréciation plus que positive de la musique des Gallois et achève de nous faire penser que Godsticks est décidément un groupe des plus talentueux qui mériterait une plus grande visibilité. Bonne nouvelle, contrairement au précédent album, l'absence de contraintes sanitaires leur permettra cette fois de démontrer toute la valeur de leur dernier opus en live. Avis aux amateurs...

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !