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Critique d'album

Gorillaz


Gorillaz


(18/06/2001 - EMI - hip hop virtuel - Genre : Autres)
Produit par

1- Re-Hash / 2- 5/4 (Five Four) / 3- Tomorrow Comes Today / 4- New Genius (Brother) / 5- Clint Eastwood / 6- Man Research (Clapper) / 7- Punk / 8- Sound Check (Gravity) / 9- Double Bass / 10- Rock the House (Rock da House) / 11- 19-2000 / 12- Latin Simone (Que Pasa Contigo) / 13- Starshine / 14- Slow Country / 15- M1 A1 / 16- stuff
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Une perle rare de richesse et de variété aux mélodies accrocheuses. "
Geoffroy, le 02/04/2011
( mots)

Le lutin Damon Albarn a surpris tout le monde avec le succès du premier album éponyme de Gorillaz. La critique était sceptique mais n'a pu que s'incliner face à l'éclectisme qui ressort de ces quinze pistes aux influences au moins aussi diverses et variées que ceux qui les ont engendrées. La projet fut fondé au début de la décennie par un chanteur de Blur voulant explorer de nouveaux horizons et trouvant chez Jamie Hawlett, le dessinateur de la BD Tank Girl, un partenaire de choc pour un projet dingue : un groupe schizophrène composé de personnages virtuels possédant leur propre histoire et désireux de fonder un band d'enfer. 2D, chanteur-pianiste aveugle et dépressif, Murdoc, bassiste punk et plutôt crade responsable de la cécité de son camarade, Russell, batteur hip hop possédé par l'esprit de ses amis décédés et Noodles, guitariste asiatique amnésique et hyperactive.

Albarn et Hawlett engagent le producteur Dan The Automator pour leur premier opus et s'entourent de camarades de jeu d'horizons très différents pour faire de cet album une véritable soupe primitive de la musique moderne. Entre trip hop, britpop, hip hop, rock, ambiant et dub, Gorillaz se forge une identité derrière le mystère qui l'entoure et l'entretient sous ses ambiances brumeuses et un univers sonore prenant à la limite du easy listening mais avec une touche unique et accrocheuse. La basse se fait ronde et profonde, les beats secs et groovy, et autour de cette rythmique se brodent la voix paresseuse d'Albarn et celle des artistes invités pour l'occasion, entre autres Del Tha Funky Homosapiens offrant son flow au single "Clint Eastwood" et Ibrahim Ferrer du Buena Vista Social Club œuvrant sur la très hispanisante "Latin Simone".

Gorillaz s'ouvre sur un "Re-Hash" catchy et sa guitare folk grinçante, morceau introduisant d'emblée les bases sonores de l'album, toutes en textures, riches de claviers, effets électro et voix entrelacées. "5/4" fait honneur à son nom avec son groove irrégulier et son riff à l'efficacité ravageuse avant de s'envoler dans une montée délirante. Toujours avec autant de richesse, l'album s'enfonce dans des méandres plus stagnants, trainant du côté d'un marécage un peu glauque avec "New Genius (Brother)" et "Sound Check (Gravity)" ou de la dépression chronique de 2D dans le single "Tomorrow Comes Today", tous trois témoins des nombreux arrangements qui se laissent entendre en toile de fond. La voix de Damon Albarn fait des miracles avec son timbre aigu si particulier, s'en donnant à cœur joie sur des morceaux plus minimalistes comme "Man Research (Clapper)". En parlant de minimalisme, "Double Bass" en est un exemple criant de répétitions et d'hypnotisme, succédant à une certaine réminiscence de britpop avec un "Punk" débridé aux claquements de mains pop à souhaits et aux accords sèchement balancés, ce même genre d'accords que l'on retrouvera sur la merveille de cet album, "M1 A1", après ces notes angoissantes, cette guitare crescendo et cette voix terrifiée : "Is there anyone there ? Hellooooooooooooo...". 

La production de Dan The Automator se révèle d'une puissance et d'une clarté incroyables, bourrée de détails presque imperceptibles qui lient les morceaux entre eux au fil de l'album dans une atmosphère palpable et évocatrice, installant discrètement de légers arrangements, alternant harmonies subtiles et délires électroniques. Le duo Albarn/Mito Hatori sur "19/2000" peut prendre la tête facilement mais possède un potentiel de bonne humeur terrible, comme l'atmosphère insouciante et reposante de "Slow Country". Toutes deux contrastent de fait avec l'autre perle de l'album, la planante, nocturne et céleste "Starshine", témoin de la facette dub de Gorillaz et du talent invétéré du groupe pour les mélodies simples et redoutables, s'ancrant dans le crâne sous la voix apathique de Damon Albarn.

Cet album mérite sans doute possible sa place parmi les meilleurs disques pop de la décennie, pas seulement de par sa grande palette d'ambiances et d'influences, mais du fait de cette facilité d'accès bien connue du caractère de Damon Albarn. De plus, en jouant la carte du multi support, Jamie Hawlett a réalisé des clips de grande qualité qui sont pour beaucoup dans le succès de Gorillaz. Il est pour certains la seule œuvre vraiment mémorable du groupe qui a multiplié les récidives avec de plus en plus d'invités et d'ouverture mais avec peut être moins d'originalité et de fraicheur que ce premier opus, désormais culte. 

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