Grandaddy

Vous aimez la double-pédale ? Les cris rauques déchirants ? Le gros son de guitares rageuses ? Alors vous vous êtes trompés de critique...

Grandaddy est, au contraire, plutôt le genre de groupe à nous servir un rock doux, mélancolique, aérien et surtout hors du temps et des modes.
A la première écoute, vous aurez certainement l'impression d'écouter un ancêtre de CD, parmi les premiers sortis au début des années 80, pourtant "Sumday" sort tout juste des presses.

Vous l'aurez compris, Grandaddy est un groupe à part, et leur musique l'est aussi par la même occasion. M'est avis que Blink-182, Linkin Park, Marylin Manson, Good Charlotte, tout ça leur passe un peu au-dessus, si tant est qu'ils en aient entendu parler.

En tout cas, la grande évasion (de l'esprit) n'est pas loin .. Notre cerveau prend des vacances, nos petites têtes voyagent. Et cela, sans doute à cause de la douceur du chant, des rythmes lents, du piano ("Saddest vacant lot in the world", "The warming sun") et des samples de synthé omniprésents même si les guitares saturées sont elles aussi bien sollicitées ("Now it's on", "Lost on yer merry way", "El caminos in the west", etc.).
Au final, ce mélange donne un résultat un peu délicat à juger.
Grandaddy n'a pas suivi la mode, le quintet californien semble être resté au milieu des années 80, pris entre l'époque des yéyés et celle du New age.
Est-ce un mal ? "Sumday" semblerait dire le contraire.

Le concept du clip (présent sur la partie multimédia du CD) du titre "Crystal Lake" est en conclusion, bien à l'image de cet opus. Si l'on ferme les yeux, on s'imaginerait facilement à bord d'une vieille cabane en bois volante, l'œil collé à la fenêtre, rêvant des paysages nous défilant sous les pieds. Loin de tout, hors de portée.