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Critique d'album

Hobosexual


Monolith


(03/11/2017 - - Hard rock/Heavy metal US - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Trans Am Sunday / 2- Monsterbater / 3- Dimensional Beard / 4- Up The Down Walls / 5- Monolith / 6- VHS Or Sharon Stone / 7- Cincinatti Juggernaut / 8- The Grey Mountain / 9- Night Of 1000 Daggers / 10- Sunset Adieu
Note de 3/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Un disque qui redonne foi dans le saint hard rock US des 80's"
Erwan, le 27/11/2017
( mots)

Avec son troisième opus Monolith, le duo de Seattle offre aux amateurs de riffs heavy, de longs solis et de voix qui crient un argument imparable pour répondre à ceux qui moquent la désuétude du hard à l’ancienne.


Le vaste monde du hard/heavy américain n’est pas compliqué. Cela fait même près de 40 ans que les règles y sont les mêmes. Une musique centrée sur le riff, élément que doivent pousser les instruments de la section rythmique, la basse pour lui donner du volume et la batterie pour lui donner de l’impact. C’est ainsi qu’il se fait au choix lourd, sec, débridé, poisseux, acéré, chaud ou froid, en fonction du son et du tempo que le groupe décide d’adopter. A cela, si la facilité voudrait que la plupart des groupes se tournent vers de voix criardes, les formations qui parviennent à sortir du lot tentent surtout de mettre en avant des chanteurs capables de casser leur voix et de la poser dans des tons plus graves pour écrire des ballades dont l’émotion sera un peu plus palpable.


Reste bien sûr le guitariste soliste, dont le rôle est devenu de moins en moins important au fil des années dans le rock en général, mais qui continue de bénéficier dans le heavy américain dont nous parlons aujourd’hui d’une place attitrée, souvent après le second refrain, pour quelques minutes de masturbation de gammes mineures dont la virtuosité est principalement jugée à la vitesse d’exécution. Joue vite, ou tais-toi. L’évolution la plus notable dans ce genre musical vieillissant se situe finalement au niveau du style, la longue chevelure des années 80 ayant peut-être été rejoint par une barbe hipsterisante, particulièrement en vogue chez les gratteux et les bassistes, du côté stoner de la force.



Jeff Scott Soto, Jared James Nichols, Adrenaline Mob, Warrant, Art of Anarchy, ou bien Lynch Mob, sont quelques exemples parmi d’autres de formations qui ont tenté encore en 2017 de porter l’étendard de cette musique qui tourne en rond. Quelques-uns de ces disques sont pourtant très bons, là n’est pas la question. Et il serait bien sûr idiot de réduire le rock US à ces groupes, comme il serait simplet de ne pointer du doigt que les Etats-Unis à propos du phénomène en question (un petit coucou à nos amis suédois).



La question se pose alors : Comment faire du hard rock à l’ancienne en 2017 sans passer pour un groupe ringard ? Monolith, le troisième album du relativement méconnu duo américain Hobosexual, est un exemple intéressant pour comprendre comment il est finalement facile de renouveler le hard rock US.


Les riffs de "Monsterbater", "Dimensional Beard", "Up The Down Walls", "Cincinatti Juggernaut" et "Sunset Adieu", le chant de Ben Harwood dans son ensemble, le jeu de batterie de Jeff Silva ou encore les inspirations blues assumées de ce Monolith sont autant d’éléments que Hobosexual reprend du hard rock US dans ce qu’il a de plus classique. Les guitares grognent, ça tape des points de voix qui laisseraient Andrew Stockdale sans la sienne, et les solos de "Monsterbater" ou "Up The Down Walls" usent et abusent de gimmicks du genre. Mais pour autant, Monolith est un disque bien plus complexe qui explore d’autres teintes.


Et les morceaux "Dimensional Beard" et "Cincinatti Juggernaut" figurent comme des pièces maîtresses de cette complexité. La première est surtout marquée par le mixage extrêmement intéressant des voix de Harwood, qui se superposent à merveille lors des deux premières minutes du titre, avec ces cris aigus trempée de réverbe qui s’éloignent très lentement et donnent au morceau une grande profondeur. Un effet que l’on retrouve tout au long du solo, coupé en trois pour accompagner la progression très psychédélique du titre. La seconde laisse également la part belle à un mixage plus intéressant encore, puisque Hobosexual choisit cette fois-ci de superposer un chant aigu et un chant grave, pour un résultat presque robotique, avant d’une nouvelle fois casser son morceau dans un break psyché complètement déconstruit en lieu et place du solo, notamment grâce à l’utilisation du clavier. Et ce sur une piste de moins de trois minutes.



Les choix forts de Hobosexual au niveau du mixage, qui font se rapprocher Monolith du stoner de par son côté psychédélique, sont complétés par des trouvailles de génie comme le solo de "Grey Mountain", qui transpire le flanger poussé à plein potard. Mais son équilibre tient également à des titres comme "VHS or Sharon Stone", qui se veulent plus lancinants, entêtants et aériens, et apportent une certaine respiration à l’écoute intégrale. Ecoute intégrale qui fait de Monolith l’une des meilleures sorties hard US de l’année, avec peut-être dans un style beaucoup plus fusion le Shade de Living Colour, un autre groupe US qui sait parfaitement lire les codes du hard rock traditionnel pour mieux les transcender.


Si le hard rock de Hobosexual sonne d’une façon bien plus originale que la grande majorité des productions du genre aux Etats-Unis, c’est principalement grâce à ce qu’il va chercher ailleurs. Dans le rock garage, dans le rock psyché, dans l’indie rock. Les codes de base du hard rock suffisent toujours à faire de bons morceaux de rock d’autoroute, puisque tout tient dans le riff, mais ils ne peuvent plus être les uniques éléments d’un disque marquant. Et il est important pour l’avenir du genre que plus de formations explorent de nouvelles techniques d’enregistrement, de nouveaux sons, des façons plus originales de structurer et mixer leurs titres.


Ce que parviennent à faire Hobosexual et d’autres ne tient pas du miracle. Mais simplement d’une volonté de faire plus, de faire mieux, de faire différemment de la musique. Le problème des formations citées plus haut n’est pas un problème de qualité, ni de moyens, mais d’envie. En profitant d’une immense popularité sur sa terre natale, le hard rock US s’est enfermé dans des clichés par sécurité, et cherche perpétuellement à rendre hommage à ses propres références sans jamais se mettre en danger. Oubliant de cette façon que les grandes références du genre sont justement devenues des modèles en réinventant et transcendant la musique US de l’époque.


 

Commentaires
Erwan, le 29/11/2017 à 13:20
Et bien à dire vrai, j'aurais du réfléchir une dernière fois la liste, parce que vous avez raison, cher Eric32. Je ne vois pas pourquoi j'ai foutu Incubus dans le tas. Merci.
Eric32, le 28/11/2017 à 19:24
Très bonne chronique. Par contre je vois pas trop ce que vient faire incubus dans tes références rock us. Même si les derniers albums sont plutôt navrants, ils n'ont jamais fait du rock balaud avec un chant à la Eddy vedder. Bref c'est tout ce que je voulais te signaler.