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Critique d'album

Johnny Cash


American VI: Ain't No Grave


(01/03/2010 - American - Folk/Country - Genre : Autres)
Produit par

1- Ain't No Grave / 2- Redemption Day / 3- For The Good Times / 4- I Corinthians 15:55 / 5- Can't help But Wonder Where I'm Bound / 6- Satisfied Mind / 7- I Don't Hurt Anymore / 8- Cool Water / 9- Last Night I Had The Strangest Dream / 10- Aloa Oe
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"L'ultime testament musical de l'homme en noir magnifié par Rick Rubin."
Amelie, le 03/03/2010
( mots)

A l'instar des Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Bob Dylan et autres Chuck Berry, Johnny Cash est un artiste dont on se souviendra éternellement. Ses débuts dans la musique, ses titres mythiques tels que "Walk The Line", "Folsom Prison Blues","Jackson", "Ring Of Fire", sa vie tumultueuse, son histoire d'amour idyllique avec June Carter (immortalisée par le film "Walk The Line"), sa traversée du désert et ses addictions l'ont propulsé au rang de légende. Mais contrairement à d'autres, qui terminent leur carrière dans l'ombre avec des albums médiocres et font leur beurre sur les rééditions de leurs anciens succès, les best of ou les fameuses tournées d'adieux,  Johnny Cash a su se hisser à nouveau au sommet, grâce à une rencontre salvatrice et surprenante avec le géant du rap et du heavy métal, Rick Rubin.

Avec le producteur star, il entama une série de longues séances d'enregistrements composant la collection American Recordings, qui permirent à l'homme en noir de reconquérir les sommets des charts en 1994 et ce jusqu'à sa mort en 2003. Parmis ces enregistrements figurent des reprises sublimes allant parfois jusqu'à écraser les originaux ("One" de U2, "Hurt" de Nine Inch Nails, "Redemption Song" de Bob Marley, "Personal Jesus" de Depeche Mode, "Heart Of Gold"de Neil Young et bien d'autres), des gospels, ainsi que de nouvelles compositions.

American VI: Ai'nt No Grave regroupe donc les toutes dernières sessions d’enregistrement de Johnny Cash (du moins jusqu’à un American VII) ayant été réalisées entre la mort de sa compagne June Carter Cash et la sienne. Autant dire que les morceaux sortant de ces sessions ont une tonalité très particulière. Si American V est un testament vocal, American VI est un dernier souffle, une succession de réflexions sur la mort. Il n’est pas ici question de désespoir ni de tristesse, mais de résignation.

Disons le franchement, quelqu’un qui n’aurait pas écouté les autres volumes d’American Recordings et qui ignorerait tout du contexte de l'enregistrement d'American VI n'entendra qu'un petit vieux à la voix cassée chantant des titres mous du genou traitant des trompettes de la mort, des anges et de la rédemption. Mais honte à eux de ne pas avoir pris connaissance des pépites auditives que représentent la série des American Recordings (et de son joyau, le coffret Unearthed). Car plus qu’une série d’album, il s’agit là d’un réel cheminement entammé par Johnny Cash  et Rick Rubin, de la renaissance artistique du chanteur à sa mort.

Pour les personnes ayant déjà été converties aux sessions Cash/Rubin (& friends: de Flea à Joe Strummer en passant par Fiona Apple), American VI est tout simplement la suite logique d’American V (qui est lui-même la suite d’American IV, vous voyez, ça n’est pas compliqué). L’homme en noir approche donc de la fin. Sa voix est fatiguée, mais conserve cette profondeur abyssale qui retournait les tripes sur les précédents volumes. Les habitués seront surpris par les soubresauts éraillés et les aspects soufflants de sa voix qui transparaissent sur certains morceaux, rendant cet album d'autant plus émouvant. La musique est simple, sans fioritures : une guitare, un piano, quelques effets. Les rythmes sont plus calmes, l'album est uniquement composé de balades. Tous ces ingrédients réunis nous transportent au chevet de Johnny Cash, entre intimes, où il nous livre dans un souffle ses dernières pensées liées à la mort, son acceptation, la rédemption et la vie venant après.

Comme à son habitude, Cash sublime les morceaux des autres ("For The Good Times" de Kristofferson, "Can't help but wonder where I'm bound" de Paxton), surprend  (le magnifique "Redemption Day" de Sheryl Crow), interprète un titre de sa composition (le laborieux "I Corinthians : 15 :55") et s’attaque au répertoire traditionnel (avec le très réussi "Ain’t no grave", de la carrure d'un "God's Gonna Cut You Down" ), le tout avec une production et une qualité sonore irréprochable (comme dans chaque volume de la série des American Recordings).

Certes, pour être objectif, on ne retrouve pas ici la splendeur des autres volumes. American VI ne propose pas de titres aussi grandioses que  les "Hurt", "Heart Of Gold", "Trouble In Mind" ou "The Man Comes Around", mais l’émotion est là, palpable. Même si il est un cran au dessous que ses prédecesseurs, American VI n'en demeure pas moins un album d'une qualité exceptionnelle avec une âme, une ambiance, de bons morceaux et une production léchée. Avec le titre "Ain't No Grave", Johnny Cash nous prédit dans ses ultimes moments qu’il sera plus fort que la mort : "When I hear that trumpet sound / Gonna get up out of the ground / Cause there ain't no grave / Gonna hold this body down". En effet, avec une superbe fin de carrière, Cash a pu relever la tête et partir en étant sous les feux de la rampe, et ses sorties posthumes le hissent toujours plus haut au panthéon des légendes de la musique.

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