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Critique d'album

Judas Priest


Sin After Sin


(08/04/1977 - Columbia - British heavy - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Sinner / 2- Diamonds and Rust / 3- Starbreaker / 4- Last Rose of Summer / 5- Let Us Prey/Call for the Priest / 6- Raw Deal / 7- Here Come the Tears / 8- Dissident Aggressor
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Ou comment Judas Priest a sauvé le Hard-Rock/Heavy Metal en pleine vague punk"
François, le 17/08/2021
( mots)

En 1977, Sin After Sin, troisième album de Judas Priest, débarque en pleine vague punk censée remettre en cause la dynamique prise par l’histoire du rock. "Adieu les virtuoses du rock progressif et les dinosaures du hard-rock", semble signifier cette nouvelle mode, et à l’écoute de Sad Wings of Destiny, qui mêlait habilement ces deux courants, Judas Priest devait être condamné. Pourtant, il parvient à réaliser un pied-de-nez fabuleux aux réactionnaires (musicalement parlant) de la scène punk : non seulement il porte haut et fort l’étendard du hard-rock saturé et subtile, mais il le fait sans conservatisme. Au contraire, Judas Priest se place à l’avant-garde en franchissant un pas de plus vers le Heavy Metal tel qu’il s’affirma dans son aboutissement historique. No Future messieurs les punks, pour vous en tout cas : vous êtes mort-nés et l’avenir se dessine dans le sillage des Metal Gods (on appellera ça la NWOBHM dans quelques années, avec les Judas Priest comme préfigurateur).  


Les choses étaient déjà en gestation sur l’album précédent, et un "Sinner", ouverture et sommet de l’album, trouve ses racines chez "The Ripper", notamment par ses plans divers et toujours accrocheurs, ses montées récurrentes, les différentes interventions solistes, ou encore par le chant d’Halford au style désormais solidement défini. En outre, un titre comme "Raw Deal" se détache peu des productions précédentes. 


Néanmoins, une transition stylistique a bel et bien lieu sur Sin After Sin. Elle ne doit pas beaucoup au nouveau batteur (Simon Phillips, simple musicien de studio) ou au nouveau label (CBS), si ce n’est pour avoir suggéré l’aide d’un producteur de choix, Roger Glover (Deep Purple) à qui l’on doit un travail d’orfèvre. 


L’intransigeance de "Starbreaker", monstre de puissance, illustre parfaitement la façon dont la musique de Judas Priest évolue vers un Metal plus affirmé et comment il transforme indéniablement le Hard-rock des 1970’s, tout en usant des bonnes idées d’autres groupes de la décennie, comme Thin Lizzy sur le magnifique solo en guitares jumelles. En conclusion, "Dissident Agressor" est encore plus radical, le hurlement d’Halford et sa performance générale (entre les cris stridents et le chant rauque) n’ayant d’égal que le martellement du riff ou le solo volontiers brouillon (Slayer s’en souviendra quand il reprendre le titre). Dans une moindre mesure, "Let Us Pray/Call for the Priest" s’engage doucement vers le speed-metal tout en conservant des traces du Hard-rock des 1970’s. Il s’agit donc bien d’un album de transition et la mue trouve un premier aboutissement sur Stained Class – même si, pour Judas Priest, l’évolution est constante et progressive. 


Mais cela ne résume pas l’opus qui est loin d’être monolithique, entre la ballade convenue et très américaine "Last Rose of Summer" et "Here Come the Tears", autre pièce plus apaisée, qui monte lentement en puissance au moment où le chant et la guitare rivalisent d’intensité. Il faut l’avouer, dans ce registre, le groupe brillera davantage sur l’album suivant. La belle surprise est indubitablement la reprise de "Diamonds and Rust", dans une version à mi-chemin entre le Hard-rock et le Disco (autre bravade à l’égard du punk), qui sublime la pièce originale de Joan Baez. Un exercice auquel le groupe s’était déjà adonné avec "Race with the Devil" de Gun (original de 1969), également réussi, qu’on trouve en bonus de l’édition remasterisée de Sin After Sin. Cela leur coûtera plus cher quand il s’agira de "Better by You, Better than Me" de Spooky Tooth ...C’est une autre histoire. 


A la résistible ascension du punk répondait l’essor discret du Heavy-Metal porté par Judas Priest qui travaille inlassablement à son renouvellement et dont l’héritage s’avère incommensurable. Sin After Sin est un nouveau pallier dans cette lente mais irrémédiable ascension.

Commentaires
Chazz, le 17/08/2021 à 22:01
Mon album préféré du Priest !