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Critique d'album

Liz Phair


Exile in Guyville : 15th Anniversary


(25/08/2008 - ATO - Indie / folk lo-fi - Genre : Rock)
Produit par

1- 6'1" / 2- Help Me Mary / 3- Glory / 4- Dance of the Seven Veils / 5- Never Said / 6- Soap Star Joe / 7- Explain It to Me / 8- Canary / 9- Mesmerizing / 10- Fuck and Run / 11- Girls! Girls! Girls! / 12- Divorce Song / 13- Shatter / 14- Flower / 15- Johnny Sunshine / 16- Gunshy / 17- Stratford-on-Guy / 18- Strange Loop / 19- Ant in Alaska / 20- Say You / 21- Untitled / 1- [DVD] Exile in Guyville
Note de 3/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Le chef d'oeuvre folk / lo-fi des années 1990 enfin réédité"
Margaux, le 29/01/2009
( mots)

La période grunge a quand même engendré un style vestimentaire plutôt moche. Nous sommes en 1993, à 25 ans, on croirait que Liz Phair en a 16. Elle est coiffée comme un dessous de bras et son corps flotte dans des tee-shirts et des robes trop larges. A cette époque, elle sort un album qui se veut la réponse au Exile on Main Street des Rolling Stones. Le disque retourne les critiques, secouées par la musicalité de l’album et les paroles sexuellement agressives. Elle récidive peu de temps après avec deux disques au moins aussi bons (Whip-Smart, whitechocolatespaceegg). Mais tout se gâte en 2004, lorsqu’elle pond son album éponyme après une longue absence, en faisant appel à The Matrix, équipe de production des premiers Avril Lavigne. Les fans de la première heure pleurent. Car à 35 ans, on croirait que Liz Phair en a 16. Mais les années 90 grunge ont cédé la place aux années 2000 Lolita-pouffe. Elle découvre le lisseur pour cheveux, le gloss goût cerise, et pose nue derrière sa guitare. C’est l’heure de la consécration commerciale, notamment avec le tube naze "Why Can’t I ?". Une de ses chansons se retrouve sur la bande originale du film Super Maman, et elle fait même une apparition dans – glups – la série Charmed. Finalement, son dernier album, présenté comme un retour aux sources se révèlera décevant (comme à chaque fois qu’un retour aux sources nous est promis, en tête, le Uh Huh Her de PJ Harvey ). Dans l’indifférence générale, il fera d’ailleurs un four commercial. Liz Phair est-elle donc une âme perdue ? Mais non benêt, elle peut toujours se rappeler à nous en rééditant son premier album épuisé depuis de nombreuses années, chef d’œuvre intemporel du rock féminin.

Au début des années 1990 Liz Phair vit de la vente de ses dessins dans les rues de Chicago. Un de ses amis lui donne alors l’idée d’enregistrer une démo de ses chansons pour l’envoyer à une major. Les cassettes réunies sous le nom de Girlysound (le Graal des fans) naissent alors des compostions de Phair. Plusieurs chansons (dont "Flower", "Johnny Sunshine" ou "Girls ! Girls ! Girls !") seront retouchées et utilisées pour Exile in Guyville. Le disque, une sorte de Do it yourself / Do what you want jeté à la face des productions de l’époque, impressionne par la liberté de ton et des compositions, et révolutionne le rock indie. Les chansons se rapprochent d’abord d’une pop hargneuses où Phair est aidée par son groupe ("6’’1’", "Help Me Mary"," Never Said"), mais quelques morceaux sont joués par elle seule, derrière son piano ou sa guitare.

Liz Phair excelle dans l’art des chansons bouleversantes, malgré cette voix neutre et grave, et l’instrumentation très simple et dépouillée (le magistral "Canary" et son piano mélancolique, "Glory" murmuré, "Explain It To Me"…). L’étrange "Flower" se déploie sur une unique note de guitare décharnée et distordue, où les paroles chargées d’une sexualité crue sont tout simplement parlées. Voilà la force de Phair, une franchise adolescente, sans tabous ni complexe. Cette sexualité exhibée, souvent interprétée comme du féminisme, a d’ailleurs été l’une des raisons du succès de Guyville. Mais les paroles ne s’y réduisent heureusement pas (la menace de "Girls Girls Girls", "Johnny Sunshine" et son histoire de relation violemment terminée, le contemplatif "Stratford-on-guy"…).

La réédition offre trois nouvelles compositions. "Ant in Alaska", issue de Girlysound, est une chanson simplement hypnotique et touchante, tout comme l’instrumental sans titre. En revanche, "Say You" est une reprise reggae ratée dont on se serait passé. Tout comme ces chansons bonus, le DVD s’adresse aux fans inconditionnels : La qualité de l’image et du son est plutôt mauvaise et rend certains dialogues difficiles à comprendre. Son seul atout est de décrire et présenter les personnes ayant côtoyé et aidé Phair à lancer sa carrière (avec notamment Steve Albini, John Cusak, etc.). Cette réédition n’a donc pas grand chose à offrir par rapport à l’original. Le bruit plus lisse desservirait même l’ensemble, la principale force du disque résidant dans la rugosité lo-fi du son. En revanche, elle offre la possibilité de réécouter cet album culte.  Aujourd’hui, certains morceaux semblent un peu datés, oui maintenant, on a l’impression d’avoir déjà entendu ça quelque part. ("Help Me Mary", "Never Said"...). Mais la plupart des chansons restent empruntes de la patte Liz Phair pour toujours ("Flower" en tête). Aucune chanteuse folk / lo-fi s’inspirant de Phair (Aimee Mann, Laura Veirs entre autres) ne parviendra à trouver l’intense honnêteté qui se dégage d’Exile In Guyville.

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