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Critique d'album

Los Disidentes Del Sucio Motel


Arcane


(08/04/2013 - Hell Prod - Stoner Rock - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- A.T.A.R.I. / 2- Santa Muerte / 3- Deathproof / 4- Journey / 5- Kraken / 6- Z / 7- Mojo / 8- Godfather / 9- Ouija / 10- Lucky Man
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Heavy rock français groovy et racé: suite."
Pierre D, le 11/05/2013
( mots)

Maxime l'a dit dans sa chronique du Double Disco Animal Style de Loading Data, la hausse des températures du printemps a précipité dans la fournaise une salve conséquente de groupes français oeuvrant pour le stoner/heavy rock. Difficile en effet de parler de desert rock pour Los Disidentes Del Sucio Motel qui arrivent de Strasbourg et dont on doute qu'ils aient un jour goûté au désert ou même au soleil, le vrai. Ça ne les empêche pas de jouer aux cow-boys et aux indiens sur disque comme dans leurs clips avec un enthousiasme communicatif, entre la blague de potes et l'hommage sincère.
Mais qu'on s'interroge cinq secondes sur cette appellation "heavy rock" et on s'aperçoit qu'il n'est finalement question que de hard rock seventies. Mais le hard rock c'est de la musique de beaufs, pervertie par la New Wave Of British Heavy Metal (tous les Iron Maiden et autres Saxon) puis par le glam metal des ploucs en Spandex (Mötley Crüe, Poison). Alors on ne dit plus hard, on dit heavy. Peut-être cette dénomination vise-t-elle aussi à désigner une forme de hard rock qui aurait laissé au stoner ses climats plombés par le soleil et la ganja pour n'en garder que la volonté de retrouver le hard seventies pratiqué par Black Sabbath et Aerosmith. Une musique sexy et pleine de groove qui se perdra ensuite dans le culte de la technique des metalleux (même les plus doués).

Los Disidentes Del Sucio Motel pratique donc le heavy rock, et de bien belle manière. Avant tout il faut faire quelque peu abstraction du chant, à coup sûr le point faible du groupe. Paraît-il qu'il y a eu amélioration par rapport au premier album, on veut bien le croire, mais il y a encore du progrès à faire. Rien de catastrophique, le ton est juste mais passe-partout, et ce dès "A.T.A.R.I." où les vocaux sonnent comme un succédané de John Garcia, le coffre et le feeling en moins (en même temps, ce type ferait groover Gang Of Four). Comme pour feu The Hellacopters, il manque à Los Disidentes Del Sucio Motel un réel chanteur. Alors parfois les membres du groupe se relaient au micro pour des entrelacs vocaux réussis comme sur "Journey", ils sont donc sur la bonne voie.

Du côté des guitares c'est par contre un festival de tous les instants. On reste abasourdi par la capacité de Los Disidentes Del Sucio Motel à sortir de ses instruments des riffs parfaits, accrocheurs et carnassiers, apparemment sans le moindre effort. On ne le dira jamais assez : depuis que Kyuss a foulé cette Terre, le stoner/heavy rock constitue la plus fascinante machine à riffs du monde moderne. Ça semble sans fin, une mine au gisement sans fond où les guitaristes viennent piocher les uns après les autres sans que le filon paraisse s'épuiser. C'est simple, tout Arcane hurle riffs d'anthologie. D'entrée de jeu le "A.T.A.R.I." introductif rentre dans le lard sans complexe, avec lourdeur et subtilité grâce au travail impressionnant de la section rythmique qui place avec délectation des accélérations et des breaks parfaitement dansants. "Lucky Man" se place dans la droite ligne d'un hard rock mélodique au groove imparable. Los Disidentes Del Sucio Motel reprend l'héritage des Guns 'N Roses quand ces derniers avaient sauvé le hard des sales pattes des glameux peroxydés et des adeptes de la technicité pure en lui injectant une dose salvatrice de punk rock. De même Los Disidentes Del Sucio Motel ne se perd pas en conjectures et balance avec "Santa Muerte" une charge supersonique comme Slash et Izzy Stradlin ont pu en envoyer à la fin des années 80.
Les Strasbourgeois renouent aussi avec le hard rock quelque peu épique, sans le décorum en papier mâché des petits enfants aux cheveux longs qui aiment se déguiser en Vikings. "Z" parle d'invasion de zombies et réserve des guitares dantesques, des coulées de fonte qui enveloppent deux voix solennelles. Ne reste alors plus qu'à succomber aux coups de boutoir de la rythmique qui déroule sa puissance sans auto-complaisance. Autre pièce maîtresse, la conclusion "Journey" fait écho à l'idée du metal épique véhiculée par Mastodon sur les titres les plus calmes de The Hunter, le côté progressif en moins. Des entremêlements de voix lysergiques et apaisées, des guitares qui s'étalent et occupent l'espace en toute quiétude et un solo qui égrène lentement ses notes limpides avant le rush final.

On s'incline devant une telle maîtrise et on oublie rapidement les quelques baisses de régime ("Deathproof", "Kraken", "Ouija") pour se concentrer sur ce qu'Arcane a à offrir, soit un hard rock groovy servi avec une formidable collection de riffs et de trouvailles rythmiques. Et c'est français, Mesdames et Messieurs.

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