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Critique d'album

Neil Young


The Monsanto Years


(29/06/2015 - Reprise - Monster of rock - Genre : Rock)
Produit par Neil Young & John Hanlon

1- A New Day for Love / 2- Wolf Moon / 3- People Want to Hear About Love / 4- Big Box / 5- A Rock Star Bucks a Coffee Shop / 6- Workin' Man / 7- Rules of Change / 8- Monsanto Years / 9- If I Don't Know
Note de 3.5/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Neil Young est un militant engagé, mais c'est le musicien que l'on veut entendre"
Erwan, le 04/07/2015
( mots)

L’année 2014 avait déjà été chargée pour Neil Young, mais l’approche de ses 70 ans ne semble pas tarir l’inspiration du Canadien qui nous revient cet été avec un 36e album à charge. The Monsanto Years, enregistré avec le groupe Promise of the Real, se veut être un disque contestataire dans lequel Neil Young entre en guerre contre la société Monsanto, spécialisée dans la recherche sur les OGM et autres produits agricoles chimiques. Grand militant écolo, Neil Young poursuit donc son combat avec un nouveau groupe.


Promise of the Real est un groupe que Neil Young connait plutôt bien, leur leader Lukas étant le fils de son grand ami Willie Nelson. C’est à l’occasion du concert Farm Aid de 2014 (concert de solidarité pour soutenir les familles de paysan américain) qu’il jamme pour la première fois avec le groupe de Lukas, ainsi qu’avec son frère Micah Nelson. Le courant passe si bien que Young décide de les inviter sur son nouveau disque, accompagné de Micah. Un groupe de jeunes, avec un univers plutôt roots et des délires parfois dans le sillon des Red Hot, on pouvait craindre que la mayonnaise ne prenne pas mais le problème est finalement ailleurs. The Monsanto Years est un bon disque de folk rock qu’on prend plaisir à écouter pendant un moment mais qui est vite très redondant. A trop vouloir copier les Crazy Horse, les habituels compagnons de Neil Young, Promise of the Real a complètement renié son identité pour composer des morceaux qui finalement se ressemblent tous beaucoup. Les rythmiques n’évoluent pratiquement pas et font de titres comme "Monsanto Years" ou "A New Day For Love" des fresques interminables qu’on a vite tendance à zapper à mi-chemin malgré quelques solos de guitares agréables (dont le meilleur se trouve peut-être sur "If I Don’t know"). On prend plaisir à entendre Neil Young sortir son harmonica, mais l’envie de faire des refrains en chœur qui durent la moitié de la chanson avec parfois un écho douteux sur les voix gâche l’authenticité des morceaux.


Neil Young est un artiste social et n’a jamais hésité à aborder des thèmes comme la guerre du Vient-Nam avec "Ohio" en 1995, ou encore le 11 septembre avec "Let’s Roll" et surtout l’esclavage dans "Alabama", la chanson préférée de Lynyrd Skynyrd. Ses dernières productions tenaient pourtant plus de la contemplation plate et du travail orchestral que du folk rock engagé et viscéral. A Letter Home nous avait laissé sur notre faim, et Storytone tenait plus de la B.O. de film qu’autre chose. Ici, Neil Young nous propose un disque écolo. Une demi-surprise, le thème ayant déjà été rapidement abordé avec "Who's Gonna Stand Up" l’an dernier. Mais les critiques de The Monsanto Years sont très ciblées et Monsanto, ainsi que bien d’autres compagnies, est expressément nommé. Neil Young ne prend pas de gants et dénonce dans un titre éponyme l’exploitation des paysans, contraints de produire plus pour répondre à la loi du marché, et donc d’utiliser les produits Monsanto pour augmenter leur production. Un herbicide bien connu, le Roundup, dont l’interdiction en France chez les particuliers à cause de sa nocivité a récemment défrayé la chronique. Mais aussi les graines OGM modifiées pour ne pas repousser d’une année sur l’autre, ce qui oblige les agriculteurs à racheter de quoi semer chaque année.


Un combat juste, et on n’en attend pas moins de Neil Young qui adresse même une critique plus générale du fonctionnement des grandes entreprises au mépris de la loi et de la planète. Mais si le fond est recevable, la forme laisse parfois à désirer. On sait que Neil Young est un amateur des grandes fresques folk rock, avec des titres qui durent parfois plus de 5 ou 10 minutes et qui sont souvent le résultat de jam-session à rallonge. C’est le cas de la moitié des chansons de The Monsanto Years, et les exigences qu’on peut avoir en matière de textes ne sont forcément pas les mêmes quand la chanson dure aussi longtemps. Mais certains des textes de ces 9 titres manquent quand même cruellement de matière. "Monsanto Years" et "A Rock Star Buck a Coffee Shop" sont des chansons assez simples dans le texte, mais aux revendications claires et directes. Rien de fou, mais rien de scandaleux. "People Want to Hear About Love" en revanche n’est rien d’autre que de la fainéantise dans l’écriture. Pourtant, sous ses allures guimauves, la chanson porte un message réellement intéressant qui n’est pas exploité.


C’est le problème de ce genre de disques très engagés. On ne peut pas juger le combat qu’il porte en dehors de l’œuvre, et un bon combat ne fait pas toujours une bonne œuvre. Mais tout n’est pas à jeter dans The Monsanto Years, loin de là. Dès que le rythme s’élève un peu, les chansons prennent immédiatement plus d’énergie et "A Rock Star Bucks a Coffee Shop" ou encore "Workin' Man" accroche immédiatement plus à l’oreille. "Big Box", titre encore une fois assez long, est sans conteste la meilleure chanson que Neil Young a écrite pour ce disque avec un texte étoffé, clair mais qui comporte quelques images plus élaborées. Enfin, "Wolf Moon", une petite ballade plus intime avec quelques notes d’harmonica, donne un peu d’air en début d’album.


Les années passent pour Neil Young et si sa voix se fait plus chevrotante, on prend encore énormément de plaisir à constater que brûlent encore en lui ce feu, cette inspiration, cette envie de faire des chansons pour les gens et pour faire passer un message. Alors peut-être que The Monsanto Years ne marquera ni notre époque, ni la discographie du Canadien, mais il reste un album de Neil Yong en plus qui ne décevra pas les fans.

Avis de première écoute
Note de 2.5/5
Autant Pyschedelic Pill jouissait d'une renaissance sonore salvatrice, autant ce Monsanto Years ennuie vite et emprunte trop aux cultes "Harvest" et "Comes a Time". Sonnant particulièrement familier, les revendications écolos de Neil Young peinent à trouver un écho favorable tant la mise en musique est laborieuse. Pour inconditionnel (et encore).
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