One Second Riot

C’est totalement à contre courant que Music Fear Satan, bien connu pour sa boutique en ligne, se lance dans la production sonore au travers de son tout nouveau label. A l’heure de la dématérialisation à tout va, l’effort est à saluer, d’autant plus que le format vinyl est au programme pour chacune des prochaines sorties.

Couché sur cette première galette, l’alchimie du duo Post-Hardcore/Noise des lyonnais de One Second Riot, qui signent ici leur premier LP. Premier album mérité après deux splits aux cotés des formations énervées et bruitistes de Sofy Major et Neptune.

La première écoute est déroutante. L’idée de ranger cet album aux côtés de tant d’autres, il faut l’avouer, peut traverser l’esprit. Encore cette voix plaintive, écorchée, remplie de tristesse, qui agace. Un duo basse/batterie ? Ah… Ajoutons quelques maladresses, et l’avis semble sans appel : pas mauvais, mais sans plus.

Heureusement (chronique oblige), l’album repasse dans le lecteur. Et, chaque écoute, rendue plus attentive par la précédente, laisse place à de nouvelles surprises. L’univers sombre et oppressant dans lequel évolue le groupe prend forme, se laisse appréhender. Tour à tour plein de rage ou de mélancolie, on se laisse ensorceler par cette basse qui sait être mélodique, avant de prendre des sentiers plus torturés. Torturé également le jeu de batterie, qui sait être varié, laissant place à des accalmies comblées par des nappes électroniques, travaillées et pesantes.

Les multiples écoutes ne cacheront malgré tout pas les premières impressions, mais les replaceront dans un contexte trop vite oublié : c’est un premier album, d’un groupe qui bosse et qui en veut. Même si tout n’est pas encore au point, même si, dans la longueur, l’album souffre de quelques répétitions, même si le chant… cet album possède plus d’une force, dans ses compositions, dans ses influences, et on ne peut que savourer cette petite pointe d'audace qui le détache finalement des autres. Le travail de Nicolas Dick (Kill The Thrill) au mixage n’y est surement pas étranger, mais avouons le, One Second Riot se joue des étiquettes, des règles, et c'est tant mieux ! Un album à écouter entre deux HydraHead, sans hésiter !