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Critique d'album

Skip the Use


Can Be Late


(06/02/2012 - Polydor - Punk Rock Pop - Genre : Rock)
Produit par

1- People In The Shadow / 2- Can Be Late / 3- Ghost / 4- Antislavery / 5- The Face / 6- Do It Again / 7- PIL / 8- Fallin' / 9- Give Me Your Life / 10- Darkness Paradise / 11- Enemy / 12- Cup Of Coffee / 13- Mirror / 14- Bastard Song
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Entrez dans la danse punk"
Mathilde, le 05/04/2012
( mots)

Des petits Lillois devenus aujourd’hui presque incontournables. Des blousons de cuir cloutés qui ont récemment squatté le plateau de Denisot et les Victoires de la Musique où ils ont ambiancé la salle comme personne… Skip The Use chante fort, tape fort, bouge fort et met un point d’honneur à ce "que les gens s’amusent et qu’ils se lâchent".  Le groupe se revendique "populaire" et veut faire danser les foules et finalement marquer les esprits. Faut dire que les petits pères n’en sont pas à leur premier coup d’essai car Skip The Use s’est pendant dix ans appelé Carving. Le groupe a par la suite sorti un premier album en 2009 sous son nom actuel, ce qui lui a permis de faire les premières parties de groupes bombesques tels Trust ou Rage Against The Machine. Du terreau punk donc, qu’ils ont encore bien collé à leurs semelles, en atteste Can Be Late sorti en février dernier.

Du coup, sans surprise, c’est quatorze titres crépitants qui nous sautent dessus dès la première écoute. De l’énergie et de la générosité à la louche comme peuvent le faire des groupes comme Gossip mais avec une réelle rage punk, brute, véritable fil rouge tranchant d’un album quelque peu révolté. "People In The Shadow": une intro rap-métal, des arrangements façon Pendulum, puis on évolue vers du rock funk et un refrain quasi pop. Beaucoup de possibilités rassemblées en une seule chanson et un premier titre qui cristallise à lui seul l’essence de Skip The Use : un melting pot qui dépote, une grande salade d’influences assumées et bien heureusement maitrisées. La recette, cependant, reste toujours un peu la même, les riffs aigus et coupants de guitares et une section rythmique bien lourde rendent certaines chansons assez similaires. C’est le cas de "The Face" et "Fallin'". Ces deux titres irrésistibles aux refrains fédérateurs tirent leur force de leurs claviers électro new-wave à la Devo. Ou à la Richard Gotainer, n’ayons pas peur de le dire.

Mais pour ne pas ennuyer leurs auditeurs chéris, le groupe sait surprendre et parsème ça et là des rythmes disco ("Give Me Your Life"  taillé pour les dancefloors du samedi soir ou les mariages kitshs. Allez, tous à la queue leu leu!) et beaucoup, beaucoup de funk ("Can Be Late", "Antislavery" et cette petite basse louvoyante). Le tout emmené par le chanteur au doux pseudonyme, Matt Bastard. Ce qui nous amène à la comparaison incontournable moultes fois énoncée : sa voix ressemble à s’y méprendre à celle de Kele Okereke. Remarque facile mais tellement vraie. Du groove dans le larynx donc, et cette pointe de détresse dans les aigus qui peut effectivement rappeler Bloc Party mais aussi Foals  -des groupes pas dégueulasses au demeurant- et ce n'est pas "Enemy" et "Mirror" qui nous feront dire le contraire.

Skip The Use cherche aussi à se démarquer et à créer une atmosphère anglo-anglaise avec ce chœur de petites filles de pensionnat britannique qu’ils trainent en live pour mettre en scène "Ghost" : "Time is running out/ Ghost keeping me alive/ I get what it means/ You have to survive". On retrouvera ces petites voix gentiment flippantes sur "Do It Again" dont le refrain renvoie directement à "Dance" de Justice. La perfide Albion transpire aussi sur "Cup Of Coffee" qui aurait pu être écrite par Lilly Allen ou autre Kate Nash. Et du punk, d’accord, mais surtout pour le concept. Point d’annihilissement de la musique ni de gars crados qui peinent à enchainer deux accords bidons, mais un ensemble propre et cohérent. Car Skip The Use sait doser pour plaire au plus grand nombre, ce qui n’est en définitive pas très punk. Et "P.I.L" n’est d’ailleurs pas un hommage à Johnny Rotten mais l’abréviation pour "My President Is a Liar". Il n’empêche que ce titre explose d’urgence désabusée avec cette pointe de délire à la Shaka Ponk, la primate-attitude en moins.

Des guitares acérées pour la puissance et beaucoup de groove pour la rondeur et l’harmonie, rien de mieux pour se déhancher sans vergogne. Le groupe cite les suédois de The Hives comme l’une de ses principales inspirations et on comprend pourquoi. Skip The Use ou un rock qui se veut exclusif sans jamais vraiment l’être, quitte à s’emmêler un peu les saucisses parfois, sans trop savoir de quel côté jeter sa verve exaltée. Mais c’est là sa seule faiblesse. Finalement Can Be Late est aussi inspiré qu’énergique, ce qui lui vaut une note qui gravite bien au dessus de la moyenne. A voir en live assurément. Le Nord Pas de Calais a encore frappé, et on est fiers. "Allez laaa !!" comme dirait Mat.

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