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Critique d'album

System of a Down


Hypnotize


(22/11/2005 - American - Neo metal alternatif - Genre : Hard / Métal)
Produit par Rick Rubin, Daron Malakian

1- Attack / 2- Dreaming / 3- Kill Rock 'n' Roll / 4- Hypnotize / 5- Stealing Society / 6- Tentative / 7- U-Fig / 8- Holy Mountains / 9- Vicinity of Obscenity / 10- She's Like Heroin / 11- Lonely Day / 12- Soldier Side
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"SOAD remet le couvert! Ça sent un peu le réchauffé, mais on mange tout! Sinon..."
Moon, le 09/12/2005
( mots)

En mai dernier sortait Mezmerize, dernier opus en date de System of a Down, et premier volet du diptyque Mezmerize/Hypnotize. Un disque délirant, barré, qui pulvérisait les conventions du metal et n’hésitait pas à jouer la carte du second degré sans être pour autant ridicule. Mezmerize, c’est un disque qui vous fout une grosse baffe dans la gueule, mais avec le sourire, un sourire vaguement dément. Dans nos colonnes, on se demandait si après ce disque ludique, le deuxième volet, Hypnotize, ne prendrait pas la voie d’une musique plus angoissée.

La réponse est dans les bacs depuis quelques semaines, et elle est claire : non.

Les arméno-californiens n’ont pas menti quand ils parlaient de double-album à propos de Mezmerize/Hypnotize : le tout est parfaitement cohérent, les deux disques se ressemblent beaucoup (notamment le côté : "je suis énervé en début d’album et je me calme pour la fin"), tout en se complétant. Pourtant, cette ressemblance flagrante de l’esprit des deux disques est à double-tranchant : là où Mezmerize faisait une demi-heure bien tassée, Mezmerize/Hypnotize affiche quand même, en tout, une bonne heure tout aussi pêchue, mais au bout desquels on commence à avoir les oreilles qui saignent. Alors tant pis, on évitera de trop écouter les deux disques dans la foulée.

Le premier morceau notamment, porte bien son nom : une très bonne "Attack" pour l’album, et une belle "Attack" en règle de vos oreilles, un bombardement sans pitié de vos tympans, qu'on retrouve dans tout ce début d'album. Par contre, pour "Kill Rock’n’Roll", on s’inquiète un peu : la chanson, déjà jouée sur scène, n’avait pas marqué les esprits. Mais c’est bien connu : les mecs de System sont bien meilleurs en studio que sur scène. Et cet acte de guerre contre le rock, qui résonne un peu comme "Cigaro" sur l’album précédent, est une bien belle mise à mort.

Le morceau "Hypnotize" aborde des rivages moins guerriers. Le premier single du groupe marche bien (probablement mieux que "B.Y.O.B." en tout cas), et même s’il sent un peu le déjà-entendu par moment. On aurait bien envie d’analyser le reste de l’album à l’aune des paroles de ce morceau (une attaque contre la télévision), mais soyons honnête : les prises de positions de System, on commence un peu à les connaître, rien de nouveau sous le soleil de Californie.

Arrivent "Stealing Society" et "Tentative", qui semblent plus oubliables, de même que, un peu plus tard, "She's Like Heroin". Mais System Of A Down n’a pas dit son dernier mot. Déjà se profile à l’horizon un "U-Fig", clairement pas amical, et annonciateur d’une terrible nouvelle : le groupe semble décidé à se lâcher pour cette dernière ligne droite. Un bon vieux System de l’époque où on avait encore des valeurs : hurlements de Serj, refrain qu’on n’aura de cesse d’apprendre par cœur (et d’essayer de prononcer correctement), en attendant un morceau de très grand choix, peut-être le meilleur de ce double-album : "Holy Mountains". Lui aussi limite massacré sur scène, on ne peut être que bluffé par ce morceau impeccablement construit, maîtrisé de bout en bout. Le pari était pourtant risqué : intervention de musiciens extérieurs, 5 minutes 28 de son : ça fait beaucoup pour nos pauvres métalleux ! Un délirant et jouissif "Vicinity of Obscenity" vient ensuite nous péter un plomb à la gueule, avec ses couplets survoltés et ses refrains funky.

"Lonely Day" divisera par contre les foules : un fort esprit de "Lost In Holywood", un relent de "Aerials", on aime ou on déteste. Mais le morceau qui va mettre tout le monde d’accord, c’est "Soldier Side", une variante version longue du morceau d’ouverture de Mezmerize. Dans sa plus grande tradition, System semble vouloir commencer et à terminer ses chansons par des morceaux très forts. Ça marche pas toujours, mais ici, si. Alors on se taît, et on écoute...

Ce que les fans de System retiendront sans aucun doute d’Hypnotize, c’est la mainmise de Daron Malakian sur le groupe. Non content d’en être le fondateur, le co-producteur (avec l’excellent Rick Rubin), le guitariste, et l’auteur de la plupart des musiques, il achève avec ce double-album une tendance qui se dessinait déjà sur Toxicity : désormais, c’est lui qui joue les parties de basses en studio, c’est lui qui écrit la plupart des paroles, et, en bonus, il s’octroie un bon quart des parties chantées. Quand on a vu le groupe sur scène, le doute n’est plus possible : la star du groupe, c’est bien lui, les autres n’étant là que pour lui servir la soupe. Pas étonnant que les trois autres membres du groupe n’hésitent pas à saisir la première occasion pour aller voir ailleurs.

Et quand on a compris cette tendance, on comprend ce qui fait la différence, entre, au hasard, le premier album de System et cet Hypnotize : le style est le même, mais l’esprit à changé. Moins direct, moins brutal, plus éclectique (au risque de faire un peu fourre-tout), les derniers album de System ne savent pas reculer devant un bon riff de guitare, une harmonie de voix un peu surprenante, au détriment de morceaux plus brûlants et plus efficaces. Si Serj Tankian, bonne marmule de presque 40 balais, est le corps et la voix du groupe, Daron, petite puce survoltée de 30 piges en est bien le cerveau (dérangé). Et c’est ce cerveau qui, avec cet album, entérine sa prise de pouvoir sur le groupe.

Mais ne boudons pas notre plaisir : ce néo-System, qu’on pourrait aussi appeler "Daron et ses Daronettes", est loin d’être dégueux, et l’album est peut-être meilleur que le Mezmerize auquel il ressemble tout de même beaucoup.

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